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Le message

Publié le par Nina

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Le message

 

Andrée Chedid  / Edition Flammarion : collection étonnants classiques

 

Avec cette nouvelle séance, le Blogoclub rend hommage à Andrée Chédid récemment disparue. Chacun(e) choisit un titre, ce qui a l'avantage de présenter son œuvre. J'ai opté pour ce roman que je ne connaissais pas, car cette  collection qui s'adresse plutôt aux collégiens et aux lycéens propose un dossier pédagogique qui approfondit le thème et l’œuvre de l'écrivaine.

J'ai ralenti ma lecture et lu d'une façon plus "scolaire" et j'avoue que je n'aurais peut-être pas pris le temps de réfléchir à tous les points mentionnés dans le dossier.

La guerre est le thème de ce livre. le pays pourrait être les conflits de l'ex-Yougoslavie entre 1991-2001. Il ne faut pas oublier que cette guerre est la plus meurtrière en Europe depuis la seconde guerre mondiale.(trois cent mille morts et un million de déplacés. Notes du livre).

 

Le roman commence tragiquement. Dans un pays en guerre, une jeune femme marche à grands pas. Son unique but est de rejoindre l'homme qu'elle aime pour se réconcilier avec lui après une de leurs innombrables disputes. Ce rendez-vous est important, leur avenir ensemble est en jeu. Le jeune homme repartira pour toujours si elle ne vient pas. Une balle tirée par un franc-tireur  traverse l'épaule de la jeune femme et l'empêche de poursuivre sa route.

Ce roman est construit à la manière d'une tragédie grecque, l'héroïne du roman est frappée par le destin et va lutter jusqu'à la fin pour sauver son amour. 

L'angoisse de la jeune femme dans l'impossibilité de se rendre à son rendez-vous se mêle à celle de la ville en guerre. Un couple va l'aider, la femme va tenter de porter le message au jeune homme qui attend. L’hôpital est détruit et l'ambulance tarde à venir, dans cet univers cauchemardesque, l'émotion gagne en puissance, mais l'amour sera t-il plus fort que la guerre ?

En opposant ce couple d'amoureux qui symbolise la vie et la guerre qui représente la mort, Andrée Chédid démontre avec beaucoup de finesse toute l'horreur de la guerre.

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Andrée Chédid est née en 1920 au Caire. Des l'âge de dix-huit ans, elle écrit des articles destinés à la presse et compose des poèmes. En 1942, elle part vivre au Liban avec son mari qui l'encourage à écrire. En 1946, elle s'installe définitivement à Paris. Naturalisée française, elle est devenue l'une des grandes figures de la littérature contemporaine française.

Pour lire d'autres articles sur l'oeuvre d'Andrée Chédid le site de Sylire, l'organisatrice de ce Blogoclub Ici



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Bifteck

Publié le par Nina

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Martin Provost : Edition Phébus - 2010 / 124  pages 

 

J'aime particulièrement Martin Provost comme réalisateur, mais je ne savais pas du tout qu'il était aussi écrivain. En effet, Il a déjà écrit 2 romans : "Aime-moi vite" chez Flammarion en 1992, "Léger, humain, pardonnable" chez Seuil en 2007, et 1 roman pour la jeunesse : "la rousse péteuse" chez Gallimard en 2009. Bifteck est  sorti pendant la rentrée littéraire de septembre 2010.

Ma curiosité est satisfaite et j'ai beaucoup aimé ce roman !

 

 Bifteck, c'est l'histoire d' André, un jeune boucher breton qui porte en lui le savoir de plusieurs générations. Dans cette famille, ils sont bouchers de père en fils, au point que le premier mot qu'a balbutié André n'est pas papa ou maman mais Bifteck !

André a son métier dans le sang, on dit même qu'il fait chanter sa viande ! Mais il a une autre qualité, c'est un amant tout aussi doué pour s'occuper de la chair féminine qu'il fait chanter sous ses doigts. C'est la guerre, les hommes sont au front.  Pendant ce temps, André partage son temps entre son métier et ses innombrables aventures féminines ! 

Le jour où sept berceaux vont être déposés devant le perron de la boucherie, la douce vie d'André prend fin. Enfants illégitimes, maris trompés, la colère gronde dans le village.  André décide de quitter sa Bretagne avec ses sept enfants. Il achète un bateau et s'enfuit vers l' Amérique......

Cette histoire est racontée à la manière d'un conte, avec beaucoup de finesse et d'humour. L'aventure d'André est une  épopée fantasque, farfelue et très drôle. La morale de cette histoire s'il y en a une, c'est que  ces sept enfants ont  pu choisir un autre destin  que celui imposé par la famille. A la différence du conte du petit Poucet, André n'est pas un ogre mais un père aimant qui laisse à ses enfants le choix d'inventer une autre manière de vivre leur vie à la lumière de l'héritage familial.

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Karitas sans titre

Publié le par Nina

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Kristin Marja Baldursdottir - Edition Gaïa : 2008 / 508 pages


Traduit de l'Islandais par Henry Kiljan Albansson

 

La création c'est vivre hors du quotidien, mais c'est aussi une forme d'enfermement. C'est la rupture avec une certaine réalité. "Alain Vircondelet"

"Karitas sans titre" est un roman qui aborde avec beaucoup de précision l'univers des artistes. 

L'auteur décortique très finement cette difficulté de vivre la banale vie quotidienne face à la  puissance de la création.


Au siècle dernier, la vie des femmes islandaises était rythmée par les grossesses et les travaux domestiques. Dans la famille de Karitas, ils sont six enfants. Le père est mort en mer et la mère travaille sans compter pour donner une éducation à ses enfants. Karitas a un don remarquable pour le dessin. Une femme de la haute société islandaise repère cette faculté et propose à la mère de Karitas de financer les études de sa fille à l'académie royale des beaux-arts de Copenhague. Cet enseignement va marquer une différence avec l'éducation des filles de sa condition qui suivent des études quand elles le peuvent dans des écoles ménagères ou pour devenir sage-femme.

Karitas sort diplômée de cette école, et commence à penser à sa future carrière d'artiste. Elle rêve de créations artistiques, de voyages et d'expositions dans le monde entier. La jeune artiste est prête à vivre toutes les expériences qui vont servir son art. C'est ainsi qu'elle va commencer à exercer ses talents de peintre sur un jeune homme qui accepte de poser pour elle. C'est son premier modèle, l'Académie des beaux-arts interdisant aux femmes de dessiner des hommes nus. Karitas découvre en même temps que sa première expérience de peintre, l'éveil du désir sensuel et vit sa première aventure amoureuse avec son modèle.

A cette époque, une expérience amoureuse hors mariage était risquée et Karitas découvre avec effroi qu'elle est enceinte.

L'avenir de la jeune artiste s'obscurcit. Elle attend un enfant et doit se plier aux règles de sa nouvelle condition de mère. Vie de couple, naissances répétées, travaux ménagers vont devenir le quotidien de la jeune femme. Karitas va passer son temps à réfléchir, à combiner d’éventuelles possibilités de vivre sa passion pour la peinture et sa vie quotidienne. Sa différence avec les autres femmes de son village va s’accentuer. Elle a besoin de solitude pour créer, pour faire évoluer en elle les images qui vont devenir ses futures œuvres. Le folklore islandais est peuplée d'elfes, de trolls qui règnent au même titre que les hommes sur cette terre. Karitas vit proche d'une grande montagne noire que l'on appelle la citadelle des elfes. Elle les voit certains soirs envahir sa maison, le cri des corbeaux annonce leur arrivée. Il y a aussi sa sœur morte qui vient l'aider et lui inspire des tableaux au style avant-gardiste. Quelle est cette étrange frontière que Karitas passe certains jours ? Le monde de la création ou celui de la folie ?

Un roman foisonnant de détails sur ce pays fascinant, l'Islande. On découvre les coutumes, les croyances, la vie des familles islandaises modestes au siècle dernier  et la personnalité fascinante de Karitas, cette jeune femme en avance sur son époque, qui lutte pour faire admettre à son entourage qu'elle est une artiste et revendique une autre manière de vivre sa vie de femme.

Le style de ce roman est original, l'histoire est ponctuée du journal écrit ou imaginé de Karitas. Ces pages décrivent  des images  de moments vécus, de futurs tableaux en devenir. Peut-être un moyen pour Karitas de peindre mentalement ?

Je vous conseille de lire l'article d'Anis qui aborde d'autres points de ce roman et qui m'a fait découvrir ce magnifique  livre. 

Il y avait très peu d'artistes féminines à l'époque où se passe ce roman, mais il y a eu une très grande artiste finlandaise née en 1862 : Helene Schjerfbeck.

On peut découvrir cette artiste sur le site de Wikipedia

Blog de page en page

Exemples des très beaux portraits de l'artiste Helene Schjerfbeck.

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L'autre fille

Publié le par Nina

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Edtion Nil : collection Les Affranchis: 2011 / 77 pages 

 

«Les Affranchis» est la toute nouvelle collection des éditions Nil.

 

Quand tout a été dit sans qu'il soit possible de tourner la page, écrire à l'autre devient la seule issue. Mais passer à l'acte est risqué. Ainsi, après avoir rédigé sa lettre au père, Kafka avait préféré la ranger dans un tiroir.

Écrire une lettre, une seule, c'est s'offrir le point final, s'affranchir d'une vieille histoire. La collection « Les affranchis » fait donc cette demande à ses auteurs : « Écrivez la lettre que vous n'avez jamais écrite. » Les éditions Nil

 

C'est Annie Ernaux qui inaugure cette collection en écrivant à sa sœur morte avant sa naissance.

L'existence de sa sœur était un secret quelque peu dévoilé par une cousine mais Annie Ernaux trop jeune n'en avait rien retenu. Elle se souvient juste de faits troublants venus perturber son enfance. Inconsciemment elle savait, elle ressentait une présence mystérieuse qui vivait au sein de leur famille.

Annie Ernaux se libère de ce secret à sa sœur. Elle lui confie qu'elle a appris son existence par hasard, quand elle avait dix ans. Leur mère révèle à une voisine qu'elle préférait sa fille morte à elle « la vivante ». Un véritable électrochoc pour l'enfant qui écoute en cachette. L'incroyable c'est qu' Annie Ernaux va faire comme ses parents et garder le secret, même elle en portera deux : celui de ses parents et celui de leur avoir cacher qu'elle savait.

Annie Ernaux est devenue écrivaine et dévoile à sa sœur la raison de son besoin d'écrire «Je n'écris pas parce que tu es morte. Tu es morte pour que j'écrive, ça fait une grande différence ».

Cette lettre est poignante, vibrante d'émotions. C'est le regard d'une petite fille qui a été la victime silencieuse d'un non-dit, et qui ne pourra jamais s'en délivrer. Ses parents emmèneront leur secret dans leur tombe et ils ne sauront jamais que leur fille savait.

La petite fille devenue écrivaine pourra rompre ce terrible pacte en le transformant en mots.

La première lettre de cette nouvelle collection est une réussite. Annie Ernaux a transformé cette consigne d'écriture difficile en un texte magnifique et plein de délicatesse. Un bel hommage à sa soeur disparue.

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Article publié depuis Overblog

Publié le par Nina


 

 

 

 

 
 

Publié dans Littérature iranienne

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La solitude des nombres premiers : le film

Publié le par Nina

 

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Réalisé par Saverio Costanzo

 Sorti le 4 mai 2011

Titre original : La Solitudine Dei Numeri Primi

Avec : Alba Rohrwacher, Luca marinelli, Martina Albano,

 

Adapté du livre "la solitude des nombres premiers" de Paolo Giordano

Livre

 

J'ai lu le roman en avril 2009 qui  a été un véritable coup de coeur

que je raconte dans mon article : 

La solitude des nombres premiers

 

Je me suis donc précipitée pour voir le film. cet aprés-midi.  Quelle déception, il y avait  4 personnes dans la salle !! Dommage car ce film mérite d'être vu et d'être soutenu.

Le film reprend l'histoire du livre sous une forme originale,  qui ressemble par moment à un thriller. J'ai été un peu déroutée au début par la façon de filmer, de présenter l'histoire.  La lecture du livre m'a aidée à me repérer très vite dans les différentes périodes de la vie des personnages.  Cela m'a permis de me concentrer sur le style  bien particulier de ce jeune cinéaste "Saverio Costanzo". Si son  scénario est fidèle au roman,  le réalisateur fait évoluer  Mattia et Alice dans un univers  violent et angoissant que je n'avais pas autant ressenti dans le roman. Saverio Costanzo crée une dissonance presque permanente entre le monde extérieur et le monde intérieur de Mattia et Alice ce qui  renforce  leur différence et  la nécessité  de s'isoler.  Le jeu des acteurs  est excellent, ils sont vraiment convaincants, attachants. Je les ai trouvés très  crédibles. On ressent vraiment leur souffrance,  leur mal-être, leur isolement.

J'ai beaucoup aimé ce film et ce jeune réalisateur est prometteur, à suivre........

 

La bande annonce est très représentative du film, beaucoup plus que l'affiche qui est  à mon goût un peu ratée.

Publié dans Films

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Purge

Publié le par Nina

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Edition Stock : collection Cosmopolite

Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli

2010 / 399 pages

Ce roman a reçu le prix Fémina étranger en 2010

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J'ai lu ce livre d'une traite,  je respire un bon coup, ouf il est fini ! Un roman très noir mais un immense moment de lecture.

Un roman dont l'histoire va me poursuivre encore longtemps,  je vais garder en moi le destin de Zara et Aliide les deux héroïnes de cette histoire.

Sofi Oksanen est estonienne par sa mère. Elle va se servir de l'histoire de ce pays, de 1936 avec l'invasion de l'Armée rouge jusqu'en 1992 avec la fin du régime soviétique et la restauration de la République estonienne : pour disséquer les corps, ouvrir les cœurs et les cerveaux, se promener dans les zones d'ombres, révéler des  plus beaux au plus sordides désirs et fantasmes des êtres  humains. "TERRIFIANT"

1992, dans le village de "Koluvere" en Estonie vit Aliide. Cette vieille dame habite seule dans sa maison près de la forêt. Aliide est une femme encore très active qui passe ses journées à cuisiner et à mettre en conserve les produits de son jardin.  Sa maison est une sorte d'antre de sorcière; avec des caves, des greniers et des caches secrêtes remplis de bocaux de toutes sortes, mais aussi d'herbes et de plantes qui sèchent dans l'attente de devenir des décoctions, des drogues et  des baumes, car Aliide est aussi un peu herboriste et soignent les gens du village.

C'est en sortant de chez elle pour vaquer à ses multiples occupations, qu'un matin,  la vieille dame voit dans sa cour une jeune femme couchée dans un état lamentable.

La peur va revenir instantanément couler dans les veines d'Aliide en rencontrant les yeux de la jeune fille qui sont marqués eux aussi par les mêmes stigmates que sa peur à elle. 

Aliide hésite à lui venir en aide. L'arrivée de cette fille dans sa cour fait remonter à la surface le souvenir des années passées où les faits et gestes de chacun étaient écoutés, espionnés. Où le pouvoir de certains hommes étaient sans limite.

Aliide ne sait pas encore que la jeune femme n'est pas arrivée là par hasard. Ellle arrive  avec un terrible fardeau. Elle porte en elle de terribles secrets,  qui sont de la même épaisseur, de la même noirceur que ceux qu'Aliide a appris à cacher. Des secrets qui se terrent au fond de leurs corps meurtris. Des secrets qui les empêchent de regarder les gens en face. Deux femmes au destin tragique qui vont se dévoilées peu à peu et nous démontrer une fois de plus comment le pouvoir absolu donner à certains hommes peut générer la violence, l'injustice, la peur et la lâcheté.

Je termine en citant la critique de Nancy Huston qui se trouve sur la 4ème de couverture du livre.

"Un vrai chef-d'oeuvre. Une merveille. J'espère que tous les lecteurs du monde, les vrais, liront Purge.

Un billet intéressant celui de Litterama à lire ICI

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Le château du village de Koluvere, cité dans un passage du roman.


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Toute une histoire

Publié le par Nina

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Toute une Histoire

Hanan El-Cheikh

récit traduit de l'arabe (Liban) par Stépahanie Dujols

Actes Sud 2010 / 330 pages

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Hanan, El-Cheikh est une écrivaine libanaise qui a déjà écrit plusieurs livres avant de publier « toute une histoire » qui est le récit de la vie de Kamleh, sa mère analphabète.

Hanan El-Cheikh a cédé à la pression de sa mère qui lui reprochait de ne pas écrire sur les femmes de sa condition.

(…) « Pourquoi tu ne t'intéresses pas plutôt à celles que l'on traite comme si elles n'étaient pas au rang de l'humanité parce qu'elles ont eu le malheur de naître fille ? Tu n'as pas besoin d'aller chercher bien loin : tu en as une là, devant toi ! Qu'est-ce que tu attend pour m'interviewer ? Je te raconterais comment mon père m'a vendue pour dix pièces d'or, comment on m'a forcée à épouser ton père à quatorze ans et comment on m'a fiancée à onze... » (Extrait de la page 20 ) 

La petite Kamleh est née en 1925 au sud du Liban dans une famille Shiite.  Elle va découvrir l'injustice d'être une fille auprès de sa mère qui fut répudiée par son mari. Au Liban, à cette époque, les femmes n'ont pas d'existence sociale sans un mari et des enfants. Condamnée comme sa mère et  trop pauvre pour aller à l'école, Kamleh va devoir faire les travaux les plus durs tel « un âne de somme » comme elle disait. L'année de ses quatorze ans, le pire des cauchemars arrive dans la vie de l'enfant. A son insu, Kamleh a été fiancée à onze ans. Son père l'a vendue à son oncle pour quelques pièces d'or. Malgré son opposition, ses pleurs, ses stratagèmes, Kamleh ne pourra pas s'opposer à la décision de sa famille. 

Comment peut-on grandir, évoluer, quand on n'a reçu aucune instruction, que l'on subit un viol officialisé par le mariage à l'âge de quatorze ans, et que l'on devient une mère-enfant  à quinze ans ?

Kamleh a une forte personnalité et un caractère très enjoué ce qui lui ont permis de lutter et de refuser de vivre selon les codes de la société libanaise de l'époque. Elle n'arrive pas à tenir le rôle qu'on lui impose. On l'a dit frivole et paresseuse parce que les travaux réservés aux femmes l'ennuient. Dès qu'elle le peut et malgré les remarques voir les menaces de sa famille, Kamleh se rend au cinéma qui va être une véritable ouverture sur le monde et une échappatoire à son quotidien, à son ennui. Les films vont éveiller son imaginaire. Elle qui n'a pas la possibilité de lire, d'étudier alors qu'elle a une soif d'apprendre et de vivre des expériences, le cinéma va lui permettre de réfléchir à sa vie et d'envisager une autre existence.

Kamleh va aussi vouloir vivre librement son histoire d'amour avec l'homme qu'elle aime.  Pour cela, elle va transgresser les lois de son pays en répudiant son mari ! Le divorce prononcé, Kamleh  va pouvoir vivre  enfin avec l'homme qu'elle aime, qu'elle a choisi. Mais l'amour et les enfants qui naîtront de cette union ne suffiront pas à rendre Kamleh heureuse. Son rôle de femme au foyer l'ennuie toujours autant. Son mari va lui faire les mêmes reproches  que son ex-mari. Son analphabétisme est un handicap, une prison qui l'empêche de vivre d'une façon pleine et épanouie, d'être complètement affranchie du dictat des hommes.

Comment choisir sa vie dans un pays où les femmes sont condamnées à une seule et unique existence « le mariage et les enfants » ? Où les hommes décident pour les femmes, les surveillent, les corrigent, les enferment  sous un voile et dans leurs maisons ?

La vie de Kamleh soumise à la loi des hommes : c'était au siècle dernier.  Malheureusement,  c'est encore trop  souvent celle menée par beaucoup de femmes dans certains pays. 

J'ai vraiment adoré ce livre, c'est un énorme coup de cœur. J'ai  apprécié l'écriture et le style de Hanan El-Cheick qui  nous livre le récit de la vie de sa mère sans misérabilisme aucun. Kamleh était une femme vive, intelligente avec beaucoup d'humour ce qui rend cette histoire truculente et très plaisante à lire, malgré la  gravité des thèmes   abordés.

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Publié dans Littérature arabe

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Le royaume des voleurs

Publié le par Nina

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Edition Des Deux Terres : 364 pages / 2011

 

J'ai lu ce livre en partenariat avec Babelio et les Editions Des Deux Terres dont je remercie vivement la proposition de lecture.

Le site de la maison d'édition Des Deux Terres ICI

 

1936 en Russie. Le pays est sous une chape de plomb qui a pour nom : le stalinisme. Le gouvernement prépare la grande Russie mais en attendant la vie quotidienne du peuple est extrêmement difficile. les problèmes sont innombrables, pour se loger, pour se nourrir, pour se vêtir... Sans compter la peur de la milice omniprésente qui surveille les moindres faits et gestes des citoyens. Il faut en permanence se méfier, faire attention car tout le monde s'épie et la délation est de mise.

Qui n'a pas peur dans dans ce pays ? Etonnement ce sont les voleurs. En effet, ils forment une caste très puissante, qui fonctionne selon une hiérarchie sophistiquée et très stricte. « le parti croyaient au principe de rééducation des criminels ; c'est pourquoi les voyous et les bandits écopaient d'interminables sermons au lieu de longues peines d'emprisonnement. (…) et du fait de ce laxisme envers les criminels professionnels les villes soviétiques n'étaient pas aussi sûres qu'elles auraient dû être. » (Extrait de la page 69).

A Moscou, un meurtre d'une rare violence est commis sur une jeune femme américaine. On confie l'enquête à l'inspecteur Korolev, un fin limier. Ce policier intègre croit en Staline et à l'avenir glorieux de son pays, mais il fait preuve de lucidité en analysant les premiers résultats de l’autopsie. Il a conscience que ce crime va l'amener vers la partie sombre du système politique. Un deuxième meurtre est commis avec les mêmes mutilations mais là il s'agit d'un voleur, son corps est complètement tatoué selon les codes de sa caste. D'après ses tatouages, l'inspecteur sait que cet homme était un voleur de grade supérieur « tout le corps était tatoué. Sur l' épaule gauche un crâne était transpercé par un crucifix, dont la barre transversale soutenait les plateaux d'une balance. Il s'agissait d'un tatouage rare, indiquant que le défunt faisait office de juge dans les conflits entre voleurs ». (Extrait de la p115)

L'enquête prend une tournure complexe, parce que si la caste des voleurs n'est pas l'auteur de ces crimes, elle est impliquée dans cette histoire. L'inspecteur Korolev cherche à rentrer en relation avec le chef du clan des voleurs, le tout puissant comte Kolya. Ce personnage énigmatique accepte la rencontre alors que normalement la caste des voleurs refuse toute collaboration avec les représentants de l'état, c'est la règle. L'affaire est donc très grave. .

Évidemment, je ne vous raconte pas la suite de cette trépidante aventure qui nous tient en haleine jusqu'à la fin du livre.

Mon avis : J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman policier parce que même si l 'enquête est complexe, son déroulement est clair et précis, ce qui n'est pas toujours le cas dans les romans policiers à caractère politique. De plus, il y a tout au long du roman une véritable analyse historique de la vie quotidienne pendant la période stalinienne et de cette fameuse caste des voleurs dont personnellement je ne connaissais pas l'existence. Le personnage central, l'inspecteur Korolev est un homme sympathique plutôt discret et dont les réflexions, à mots couverts, sur le devenir de son pays sont extrêmement lucides !! Une série à suivre.......

Un site intéressant qui explique l'origine de cette caste des voleurs que l'on appelle maintenant "la mafia russe"  ICI

 

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Publié dans Romans policiers

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Herbjorg Wassmo

Publié le par Nina

 

Même si on ne comprend pas la langue,

on est dans l'ambiance de cette rencontre. 

A voir absolument !

 

 

 

 

Herbjorg Wassmo est une écrivaine norvégienne très populaire dans les pays scandinaves. 

Elle est née en Norvège en 1942, vit à Hihnöy, une petite île située au nord du Cercle polaire. Cette ancienne institutrice se consacre à la littérature depuis plus de vingt ans. Son roman, Le Livre de Dina, a été portée à l'écran par le réalisateur Ole Bornedal avec dans les rôles principaux Maria Bonnevie et Gérard Depardieu(source Wikipédia). 

Son dernier roman "Cent ans" est une saga familiale qui raconte la vie de 4 générations de femmes.

J'en parle ICI

 

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