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Les Cenci

Publié le par Nina

 

 

Les Cenci

 

Edition de L'herne : collection Carnets

Avans-propos de François L'Yvonnet

2012 / 67 pages

L'avant-propos de François L'Yvonnet est un résumé de l'histoire tragique de la famille Cenci. Ces faits réels ont marqué et influencé beaucoup d'artistes dont Stendhal qui écrit cette nouvelle.

Dans une longue introduction, l'écrivain nous explique comment cette chronique judiciaire fut l'objet de bien des polémiques dans l’Italie du XVIème siècle. Stendhal nous fait part de ses réflexions sur l'image emblématique du Don Juan et écorche le mythe. Que ce soit le Don Juan de Molière ou bien celui de Mozart et bien d'autres encore, Stendhal dénonce toute l'hypocrisie de ces sociétés qui avec la complicité de l'église catholique acceptent que des hommes puissent avoir un "goût immodéré" des femmes sans pour autant les respecter. Il fallait bien entendu que ces « Don Juan » détiennent pouvoir et fortune. Avec un certain statut social tout était permis et les papes n'y trouvaient rien à redire.

François Cenci est un notable de sa ville, c'est aussi un Don Juan et le patriarche d'une grande et riche famille italienne. Avant ces faits tragiques, Personne ne sait à quel point cet homme règne en maître absolu sur sa femme et ses enfants. Les fils de François Cenci mènent une vie faite d'épreuves et de privations dû à la méchanceté et la perversité de leur père. Les enfants sont complètement soumis à sa folie qui gagne en atrocité chaque jour. Le pire des cauchemars est arrivé quand François Cenci tombe amoureux de sa très jeune fille Beatrix et décide d'en faire sa maîtresse. Il la soumet de force à son dictat.. La haine va gagner peu à peu le clan des Cenci qui va fomenter des complots pour tuer leur père.

A la mort de François Cenci, une enquête puis un procès aura lieu présidé par le pape Clément VIII. Le verdict de l'église annonce la fin tragique de cette histoire : le pape a décidé de faire l'impasse sur l'inceste commis sur la jeune Béatrix et ne retient que le parricide. La mère et la fille sont condamnées à la sentence suprême c'est à dire l'échafaud, et le jeune frère aux galères. 

 

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Sculpture de Harriet Hosmer représentant Béatrix Cenci (1857)

 

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le film du réalisateur Lucio Fulci tourné en 1969 raconte cette terrible histoire, il est disponible en DVD

 

Beaucoup d'écrivains comme Stendhal ont été influencé par cette tragédie : Shelley, Moravia, Dumas, Artaud...

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Roquenval

Publié le par Nina

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Edité par Actes sud littérature : collection lettres russes

Janvier 1991 / 96 pages

Cette nouvelle est une de mes préférées parce que j'aime bien son ambiance de château abandonné avec sa grille rouillée, son lierre envahissant les vieux murs qui renferment de vieux secrets de famille à jamais oubliés.

Nous sommes en 1926, le jeune Boris est invité à passer l'été chez son ami Jean-Paul qui habite le château de Roquenval. Cette  antique demeure est cachée au fond d'un parc, abandonné à une végétation qui reprend peu à peu ses droits. Le jeune Boris est fasciné par ce décor qui a perdu son faste d'antan mais reste d'une incroyable splendeur. Ces lieux lui rappellent des images de son enfance en Russie avant la révolution bolchevique et l'émmigration de sa famille. L'ami de Boris lui dit qu'il doit  être présenté à la contesse qui veut absolument le rencontrer. Boris est étonné de cette demande. Il va découvrir que la mystérieuse vieille dame est la contesse Praskovia Dmitrievna. Cette vieille aristocrate russe est la grand-mère de son ami. Le jeune homme va s'entretenir longuement avec elle et ainsi renouer avec ses lointaines racines. 

Roquenval est un récit sur la fin : fin de la monarchie russe, fin d'une famille et de son illustre demeure, fin d'un été....

Un beau récit à l'ambiance romanesque des destinées prises dans les tourments de l'histoire.

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1Q84 le final

Publié le par Nina

 

1q84

 

Edition Belfond : 2012 / 544pages

 

Le tome 1 : ICI

Le tome 2 : ICI

Ce monde aux nuits étranges où deux lunes flottent l'une derrière l'autre, et où d'étranges elfes tissent des chrysalides de l'air pour y faire naître des bébés qui s'appellent "daughter", n'est pas un monde qui s'explique mais se vit avec la dose d'imagination indispensable pour se laisser guider dans cet univers irréel. 1Q84 est un monde parallèle à notre réalité. Il est  habité par les little people. Ces sortes d'elfes ou bien lutins maléfiques cherchent à nous envahir. Leur pouvoir semble immense et indéfinissable, mais ils ne sont rien sans un élu de la planète terre qui va servir de lien entre les deux mondes. Aomamé a tué cet élu qui était aussi le leader de la secte des précurseurs et dont les pouvoirs gagnent en puissance grâce au little people. Tengo a été choisi pour le remplacer. Tengo ne sait pas qu'il est l'élu. 

Comme dans les autres volumes Tengo et Aomamé sont tout à tour les narrateurs de leur histoire, par contre un troisième personnage, Ushikawa, vient s'intercaler dans ce duo. Cet homme vit en marge de la société pour des raisons bien particulières que l'on va découvrir peu à peu et si 1Q84 est un monde qui semble silencieusement violent, le notre aussi détient sa part d'horreurs et de travers malsains. Le solitaire Ushikawa  travaille pour la secte des précurseurs et traque sans relâche Tengo et Aomamé.

L'étau se resserre peu à peu autour des trois personnages, qui vont lutter chacun pour faire triompher leur vérité. 

Quel est donc ce monde parallèle dont  les ouvertures sont invisibles ?

Aomamé est une Alice intrépide qui va comme l'Alice de Lewis Carroll découvrir que ce monde n'est pas rempli de merveilles, et va chercher à refaire le chemin inverse pour retrouver la porte par laquelle tout a commencé. 

Qui va triompher dans cette incroyable aventure qui se situe au frontière de notre monde visible : 1984 ou 1Q84 ou tout simplement l'amour ?

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Publié dans Littérature japonaise

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La lumière du détroit

Publié le par Nina

 

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Edition Mercure de France / 2001 : 141 pages

Ce roman a reçu le prestigieux prix Akutagawa en 1996 au Japon

 

Hitonari Tsuji signe là son 2ème roman. Et c'est toujours avec beaucoup de talent qu'il continue son introspection dans les zones d'ombres de l'âme humaine. 

Le héros de cette histoire est Saitô. Pendant son enfance, il a été victime d'une terrible humiliation de la part d'un élève de son école. On le sait, les enfants ne sont pas tendres entre-eux. Les adultes savent qu'il ne faut pas trop se mêler de leurs histoires pour qu'ils apprennent à se défendre, à moins bien sur que cela ne devienne violent. Par contre, comment deviner les agissements d'un enfant qui a déjà en lui toute la perversité d'un manipulateur et qui va harceler un de ses camarades sans aucune forme de violence apparente. Quelle séquelle va laisser cette agression silencieuse dans le cerveau de l'enfant ?

A l'âge adulte, Saitô semble être devenu un homme équilibré qui mène sa vie d'une manière intelligente. Il est fraîchement nommé surveillant de prison et semble avoir intégrer les règles professionnelles de ce métier. Pourtant, quand il aperçoit parmi les nouveaux détenus, Hanai le bourreau de son enfance, Saitô est extrêmement troublé par cette rencontre qui fait remonter en lui des souvenirs enfouis. Saitô n'a plus rien à craindre de son ancien camarade de classe, sa  position sociale le protège de tout contact avec les détenus. Pourtant une relation trouble et oppressante s'installe entre les deux hommes. Ce qui montre que l'impact de cette agression est encore à vif dans le cerveau de  Saitô qui semble sombrer peu à peu dans une sorte de folie alors qu'à l'opposé Hanai garde une attitude impassible voire indifférente au monde qui l'entoure. 

On va découvrir peu à peu, que de nouveau un jeu malsain se joue entre les deux hommes.

Hitonari Tsuji décortique, avec beaucoup de justesse, la relation complexe d'un bourreau avec sa victime qui semble être restée la même malgré les années qui les ont séparés. Il démontre aussi comment un être humain peut s'enfermer lui-même, en bloquant ses pensées à toute forme de raisonnement, et se laisser envahir par ses peurs enfantines. 

La lumière du détroit est un livre qui se lit vite, tellement l'oppressante tension de cette histoire demande d'en savoir la fin très vite !

Le dénouement de ce roman est déconcertant comme souvent dans les romans japonais. Les auteurs semblent laisser la fin de leurs romans au bon plaisir et à l'imagination de leurs lecteurs. Personnellement, je me suis habituée à ces fins ouvertes.

Surtout ne vous fiez pas à la 4ème de couverture qui apporte vraiment de mauvaises informations sur ce roman.

Japon 2

Publié dans Littérature japonaise

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