La trilogie des jumeaux
LE GRAND CAHIER est publié en 1986 et reçoit le prix du livre européen.
LE TROISIEME MENSONGE est publié en 1992 et reçoit le prix du Livre Inter
Le roman commence par l'arrivée de 2 enfants jumeaux "Claus et Lucas" chez leur grand- mère, leur pays est ravagé par la guerre.
Les premières lignes nous annonce le drame qui va se jouer car la grand-mère interpelle sa fille durement :
(...) - Oui et maintenant tu te rappelles que tu as aussi une mère. Tu arrives et tu me demandes de t'aider (..).
Je ne demande rien pour moi. J'aimerais seulement que mes enfants survivent à cettte guerre (...) On évacue les enfants à la campagne, chez des parents ou chez des étrangers, n'importe où.
L'autre voix dit :
- Tu n'avais qu'à les envoyer chez des étrangers. nimporte où. (...)
Ces premières lignes révèlent toute la violence des futures relations entre la grand-mère et les 2 enfants.
Claus et Lucas vont être abandonnés à eux mêmes près de cette grand-mère qui a perdu tout sens moral. Peu à peu ils vont mettre en place une forme d' éducation très personnalisée qui a pour but de les endurcir face à la violence de leur quotidien.
Ce roman qui fait 183 pages et un des livres le plus poignant que j'ai lu sur l'horreur de la guerre et les violences familiales qui font que les enfants deviennent des victimes en puissance.
LA PREUVE est publié en 1990
Je ne veux pas trop dévoiler le contenu de ce livre pour vous laisser le plaisir de le découvrir, il est tout aussi poignant que le premier, il est aussi très court, il fait 185 pages.
Dans ce roman, les jumeaux ont grandi, ils se séparent l'un d'eux franchit la frontière , laissant l'autre en son pays pacifié mais dominé par un régime autoritaire.
Ce 3ème tome est très énigmatique c'est un vrai jeu entre l'écrivain et son lecteur. Agota kristof maitrise parfaitement son sujet ce qui lui permet d'en extraire toutes les
facettes. Elle nous présente ainsi une trilogie d'une incroyable
originalité dans la plus grande simplicité.
J'ai relevé ce passage dans Le magazine "le matricule des anges" qui a consacré un article sur une rencontre avec Agota
Kristof.
(...)Là, l'écrivain esquisse un sourire à peine feint : "Voilà, c'est la bibliothèque Agota Kristof. Ce sont toutes les traductions des Jumeaux." Anglaise, allemande, scandinave, chinoise, coréenne... l'espace pris est impressionnant. On se rend compte de la qualité des éditions étrangères aux couvertures chatoyantes et souvent illustrées. "Cela représente 78 versions de mes trois romans", note-t-elle en vérifiant une page d'un petit cahier dans lequel l'écrivain tient chronologiquement l'avancée des nouvelles traductions. La dernière en date est la version en grec du Troisième Mensonge. "Je regarde souvent cette étagère lorsque j'oublie mon statut d'écrivain", dit-elle en souriant(...)
Le Matricule des anges N° 14 Novembre 95 Janvier 96.