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La cérémonie du thé au salon du livre de Paris

Publié le par Nina

  

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L'espace consacré au Japon était organisé à la fois pour rencontrer les auteurs japonais en dédicaces, acheter ou simplement feuilleter la littérature japonaise présentée sur le stand de la librairie  Gibert Joseph, ou bien "réfléchir et méditer" en regardant l'exposition de photos du drame de Fukushima, mais aussi participer à des animations consacrées à la découverte du Japon.

Dimanche j'ai donc participé à la cérémonie du thé qui s'appelle au Japon chanoyou, sado ou chadō qui est  un rituel traditionnel influencé par le bouddhisme zen dans lequel le thé vert en poudre, ou matcha est préparé de manière cérémoniale par un praticien expérimenté, puis servi à un petit groupe d'invités dans un cadre calme.

 

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Ce bandeau nous adresse un message de bienvenue ainsi que la maîtresse de thé dont les paroles de bienvenue étaient traduites en français. 

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Après avoir installé les accessoires pour faire le thé, on nous explique que la bouilloire remplace le traditionnel foyer où se consume les braises qui vont servir à chauffer la théière.

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Après avoir installé tous les accessoires, 4 personnes volontaires, dont j'ai fait partie, sont montées sur la scène recouverte de tatamis qui représentait le salon de thé.

La maîtresse de thé nous a expliqué le rituel d'entrée : Pieds nus et à genoux pour passer l'entrée, puis chacun a pris sa place. Nous étions assises à genoux,  une main posée sur l'autre sur les genoux.

J'ai aussi expérimenté "ce rituel asiatique" qui est de baisser la tête pour dire bonjour, au revoir, merci ou bien s'excuser.... Je peux vous dire que ce n'est pas facile du tout. Je n'ai pas compris s'il fallait baisser que la tête,  le corps aussi. Enfin bref, j'ai fait ça vaguement !!!

Le thé présenté était en poudre, donc du thé "matcha" délayé dans l'eau chaude puis fouetté énergiquement pour qu'il devienne mousseux.

La cuillère est en bambou et la traductrice nous a fait une confidence : la maîtresse de cérémonie du thé a fabriqué la sienne elle-même. 

J'ai trouvé ces 2 photos sur internet. Il était impossible de prendre ce type de photo pendant la cérémonie, mais ces objets sont identhiques à ceux présentés pendant cette cérémonie.

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En attendant de boire notre thé, on nous a servi un petit gâteau très sucré.

J'ai trouvé cette explication sur Internet  sur le site : http://asso.chasen.free.fr/pdf/dpcollege.pdf

Ce thé est un peu amer. Aussi pendant que le maître le prépare, les invités mangent un petit gâteau sucré (wagashi) à base de sucre de canne ou de pâte de haricot, rouge ou blanc, pour adoucir le goût du thé.

Quand la maîtresse de thé m'a donné mon bol, j'ai du le prendre de la main gauche et le poser à ma droite (ou bien le contraire, je ne me souviens plus) pour ensuite saluer ma voisine, ce qui voulait dire : Excusez - moi de boire le thé avant vous.

Dernière étape : la leçon de thé et J'ai raté le thé !!

Étant la 1ère invitée, j'ai eu l'honneur de préparer le thé pour la maîtresse de thé. Mais ce qui me semblait facile en apparence ne l'a pas été du tout. Je n'ai pas réussi à mélanger le thé correctement avec le fouet !!  Zut et flute, mon thé n'a jamais moussé dans le bol !!  Mais la maîtresse de thé m'a rasurée, en me disant avec un gentil sourire que c'était un peu difficile et a rajouté que c'était  la 1ère fois, qu'elle buvait du thé préparé par une française.

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Publié dans Revue de presse

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Lorsque nous vivions ensemble

Publié le par Nina

     ChallengeDragonFeu

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Lu dans le cadre du challenge Dragon 2012

organisé par  La lecture se partage

 

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Kazuo Kamimura : Edition Kana Sensei / 2009

les 3 volumes représentent environ  2100 pages 

 

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Attention il y a environ 2100 pages à lire, chaque volume compte environ 700 pages.

 

L'auteur Kazuo Kamimura est un des plus grand Mangaka du Japon, il est mort jeune d'un cancer, son oeuvre fait référence dans le milieu du manga pour avoir des infos plus approfondies ICI

 

Dans les années 1970, le japon a vécu une libération des mœurs. Kyôko et Jirô décident de vivre en couple hors mariage. Ces deux jeunes adultes ont très peu d'expérience de la vie. Mais eux pensent que cette façon de vivre sans les conventions traditionnelles vont leur permettre de vivre leur amour d'une façon différente, plus intense.

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Ils sont confrontés très vite à la réalité. Le quotidien va les submerger. Il y a aussi un élément important qui va les déstabiliser, c'est la découverte de l'autre : ses envies, ses besoins, ses états d’âme. Jirô a beaucoup de mal à comprendre sa compagne qui pleure souvent et s'enfonce dans une profonde tristesse. Ils se posent beaucoup de questions sur l'amour, le couple. Ils sont perdus devant leur propre complexité. De plus on remarque que Jirô réagit selon le modèle traditionnel : Il ne partage pas les taches ménagères dans la maison et Kyôto est soumise à ses désirs. L'auteur a fait un travail colossal pour nous dépeindre avec beaucoup de finesse et de subtilité toute l'ambiguïté de la vie de ce jeune couple attiré par cette liberté de vivre sans le carcan des traditions mais isolé par leur différence dans une société qui n'est pas prête à accepter cette libération des mœurs, et sans le soutien de leurs familles qui n'acceptent pas non plus leur choix.

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Ce manga contient très peu de textes mais ils sont  d'une grande qualité littéraire et poétique. J'ai  aimé particulièrement les dessins qui dégagent beaucoup d'émotions et un  style graphique très recherché qui mélange avec beaucoup de finesse, réalisme et métaphore. Kazuo Kamimura avait un  talent  exceptionnel  pour  décrire la situation de la jeunesse  dans  le Japon des années 1970, et surtout  la vie des femmes très soumises à celle des hommes. 

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Publié dans Bandes Dessinées

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L'anniversaire de la salade

Publié le par Nina

Le mois des japonaises proposée par  Anis,

Mois-des-japonaises

son blog Littérama (l'histoire littéraire des femmes) ICI

ChallengeDragonFeu

Lu aussi dans le cadre du challenge Dragon 12

organisé par La culture se partage

Salade

Edition Picquier poche : 2010 / 136 pages

Tawara Machi : le féminisme à la japonaise.

 

Biographie de l'auteur :

 

Tawara Machi est japonaise. Elle est née en 1962 à Osaka. En 1981, elle rentre à l'université Waseda et commence à écrire des Tankas sous l'influence du poète Yukitsuna Sasaki. En 1985 elle termine ses études et  travaille comme professeur de japonais dans un lycée à Kanagawa jusqu'en 1989. 

En 1986, Tawara Machi reçoit le 32ème prix Kadokawa de tankas avec son recueil « le matin d'août. En 1987, la parution du recueil de poésies « l'anniversaire de la salade » rencontre un succès  phénoménal :

A ce jour, "L'anniversaire de la salade" s'est vendu à plus de huit millions d'exemplaires dans le monde. La fraîcheur et la grâce de ces poèmes, où se révèle, comme par surprise, la beauté de chaque moment intensément vécu, résonnent en chacun de nous.

Tawara Machi a quitté son métier de professeur pour se consacrer à l'écriture. Elle a publié un recueil de poésie en 1997 qui s'appelle « la révolution du chocolat ».

En 2004, elle a sorti son premier roman Triangle,qui a été adapté en film sous le titre TANNKA. (Infos glanées un peu  sur  4ème de couverture et sur Wikipédia).

 

Le tanka est la forme de poésie la plus ancienne et la plus sophistiquée de la tradition japonaise. Par nature, le Tanka traite de l'amour du désir et de ses aspects physiques.

Tawari Machi est depuis la parution de "l'anniversaire de la salade" considérée comme la Yosano Akiko de cette fin de siècle.

Yosano Akiko est une poétesse (1872-1942) qui a de son temps révolutionné le genre du Tanka en publiant en 1901, un recueil au titre provocateur "cheveux défaits" qui fit beaucoup de bruit à l'époque.

Cette figure du féminisme japonais revendique le droit à la sensibilité.

Pour connaître cette grande poétesse mais aussi une femme qui a revendiqué le droit à une liberté sensuelle, il faut lire les travaux de Claire Dodane : Yosano Akiko - Poète de la passion et figure de proue du féminisme japonais.

J'ai lu toutes ces intéressantes Infos dans le recueil "l'anniversaire de la salade".

 

Un mot sans amour...

Plus que des dizaines de mots d'amour

voilà qui me soucie

 

"aujourd'hui cela fait tout juste 500 jours

que je t'ai rencontrée" me susurre cet homme

je bondis en arrière

 

"Je t'aime... passionnément, pas du tout"

Ah si vraiment il y avait autant d'amours

Qu'il y a de pétales à une fleur...

 

Tangas extrait de "l'anniversaire de la salade"

 

**************************************************************

 

Aussi découvert sur Internet un site qui propose la lecture intégrale de ce texte :

Yosano Akiko (1878-1942) : le séjour à Paris d'une japonaise en 1912 ICI

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Publié dans Littérature japonaise

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Anthologie du rouge aux lèvres

Publié le par Nina

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Le mois des japonaises proposée par  Anis,

son blog Littérama (l'histoire littéraire des femmes) ICI

ChallengeDragonFeu

Ce livre fait partie aussi de mon challenge Dragon feu

organisé par La culture se partage

Anthologie

 

 

Traduit du japonais et présenté par Dominique Chipot et Makoto Kemmoku

Poésie en édition bilingue

Collection de poche éditée chez  Points : 265 pages

 

Ce sont deux hommes qui présentent cette anthologie.

On peut les remercier pour ce travail parce que ce livre est une petite merveille. 

L'introduction de cette anthologie explique les origines des Haïkus, cette poésie typiquement  japonaise. Mais comme énormément de livres sont sortis sur le sujet, Dominique Chipot et Makoto Kemmoku se contentent de nous donner une explication simple sur la technique de ces petits poèmes japonais qui peuvent laisser perplexe un esprit occidental ! 

Les poètes écrivant des haïkus se nomment : Haïjins

Extrait de la définition  du Haïku : poésie courte de 31 syllabes composées de deux parties : un distique de 14 syllabes (7-7) répond à un tercet de 17 syllabes (5-7-5) L'auteur s'appuie sur le tercet, souvent coup de projecteur sur la nature, pour exprimer, tout en retenue, son émotion dans le distique.

 

Les 2 auteurs expliquent aussi leur choix de présenter une anthologie exclusivement de haïjins japonaises : "car trop longtemps les francophones n'ont pu lire que des haïkus japonais écrit par des hommes.... Il est vrai que pendant la guerre, les hommes dominaient la société du Haïku au Japon. Les femmes étaient en revanche très présentes dans le monde du roman ou du tanka".

Il n'a pas été facile pour ces poétesses de faire entendre et reconnaître leur poésie dans ce monde d'hommes du haïku d'avant - guerre.

 

Cette anthologie présentent les haïjins japonaises dans l'ordre chronologique de leur naissance afin que lecteur puisse appréhender la singularité de chacune :

L'amour, la souffrance, le quotidien nous apparaissent chaque fois sous un regard nouveau.

Cette anthologie présente des Haïkus écrits à partir du 17ème siècle jusqu'à nos jours.

 

Une petite biographie de quelques lignes présentent chaque poétesse.

Le livre commence par les poèmes de Chigetsu Kawaï, épouse d'un commerçant, elle est  la soeur aînée du Haïjin Otokuni Kawaï. on ne connaît pas leur année de naissance et de mort.

Cette haïjin japonaise était disciple de Bashö, elle a souvent invité le maître dans sa maison, et l'a aidé au quotidien. Sa poésie est représentative de l'école de Bashö, pour des explications plus approfondies sur ce poète  ICI

 

Ces Haïkus "féminins" sont des réflexions quotidiennes sur la vie. Ils sont souvent  très pertinents avec un un humour décapant qui m'a beaucoup fait rire. Mais ils sont aussi très graves, quand il s'agit de parler de la maladie et de la mort.

 

Quelques Haïkus retenus au grè de cette lecture.

 

Chiegetsu Kawaï (vers 1640-1718)

12 haïkus présentés dont celui-ci :

Une pousse de bambou

si laide dans sa graine :

un guerrier en armure

 

Shizunojo Takeshita (1887-1951)

 

Je suis une femme

refusant obstinément

d'acheter le journal.

 

 

Un vague démon des livres

joue, ce soir

dans la sombre bibliothèque.

 

Kanajo Hasegawa (1887-1969)

 

Je pose une gentiane

sur la natte de jonc,

comme un homme.

 

Toshiki Tonomura (1908-2000)

 

Les bambous perdent

leur écorces...que dois-je enlever

pour guérir ?

 

Je comprends

qu'une fleur tombe,

en tombant malade.

 

Mizué Yamada (1926-)

J'attrape un escargot

qui m'a résisté

légèrement.

 

Hitomi Okamoto (1928-)

 

Porter le deuil

et mon dernier devoir d'épouse -

kimono d'automne.

 

Dans cette anthologie, il y a aussi un chapitre consacré aux haïkus de la bombe atomique qui malheureusement sont en résonnance avec l'anniversaire de la catastrophe de Fukushima.

 

 Hiroshima :

 

Sous un soleil brûlant

je ramasse dans un seau

les os chauds.

Sumiko Tsujimura

 

Une petite fille

retourne avec force plein de cadavres,

cherchant sa mère.

Tokiko Takahashi

 

Je donne le sein,

brûlé par la bomba A,

à mon bébé, brûlé aussi.

Masako Kawakami

 

Nagasaki :

 

Les dépouilles de cigales aussi

seraient-elles brûlés par la bomba A ?

Terre et ciel silencieux.

Sueko Yoshida

 

La jeune fille souriait ce matin.

Ses habits d'été sont maintenant

imbibés de sang.

Sueko Yoshida

 

Ma maladie atomique

ne guérira jamais -

Clair de lune.

Ishi Funazu

 

Je vous invite vraiment à la découverte de cette anthologie. Ces haïkus sont des réflexions de femmes délicates, originales et  pertinentes. Un peu complexe à notre mentalité occidentale,  c'est néanmoins un vrai bonheur de lire et de méditer cette poésie.

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Publié dans Littérature japonaise

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La jeune fille suppliciée suivi de Le sourire de pierre

Publié le par Nina

ChallengeDragonFeu                    Challenge Dragon 2012 organisé par

La culture se partage

 

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Ecrit par Akira Yoshimura

Edition Actes Sud : collection Babel / 141 pages : 2006

 

Le titre de ce livre avec cette magnifique photo conjuguée avec le thème de ces récits : ambiance japonaise garantie !!!

Le premier récit :

La jeune fille suppliciée sur une étagère :

Mieko vient de mourir. Au moment où sa respiration s'est arrêtée, ses sens se sont affutés. Elle peut voir et entendre tout ce qui se passe autour d'elle. Mieko est devenu un esprit.

C'est ainsi que l'ont suit Mieko qui raconte les derniers évènements de sa vie de « jeune fille morte » avant d'être incinérée.

C'est évidemment morbide, puisque Mieko est au première loge de sa propre mort. elle raconte tout. D'abord, l’indifférence et l'avarice de ses parents qui l'ont laissée mourir plutôt que d'appeler un docteur. La dissection de son corps que ses parents, sans état d’âme aucun, ont vendu à la science. Le comportement des hommes dont certains un peu voyeurs, quand ils vont regarder, évaluer puis découper cette jeune fille afin de prélever les parties demandés. « Et qui choque beaucoup l'esprit de Mieko ».

Cette nouvelle est écrite dans un style clair et vif. C'est réglé comme du papier à musique, on veut savoir la fin !!! Est-ce un rêve ? Il va se passer quelque chose de réaliste. Et bien non ! L'esprit de Mieko est toujours là. Au fil des pages, il raconte les différentes étapes de la transformation de son corps mort. L'irréalisme de cette histoire s'oppose à l'extrême réalité de la mort. La mort banalisée par le découpage d'un être humain pour les progrès de la science. La mort qui est un commerce comme un autre.

L'auteur a réussi la prouesse de faire de l'humour avec un sujet grave. Humour noir garanti. En effet, j'ai « presque ri » à certains passages comme celui où l'ont met les cendres de Mieko dans l'urne : « l'intérieur du vase était tiède et confortable. Certains os émettaient encore un bruit léger semblable au cri du ver de terre. » (extrait de la page 68).

 

Le 2ème récit :

Le sourire des pierres.

Ce récit aussi est sur le thème de la mort.

Enfant, Sone va vivre une période traumatique avec le suicide de son père et de sa maitresse. C'est lui aussi qui va découvrir le cadavre d'une jeune femme qui s'est suicidé dans le parc ou il jouait avec ses copains. Ces morts étranges vont laisser un certain marque indélébile dans le cerveau du jeune garçon.

Un jour, Eichi reconnaît Sone son ami d'enfance sur le campus de son université. Il est content de retrouver ce copain dont il avait perdu le contact, depuis les problèmes de sa famille. Eichi lui demande de ses nouvelles, ce premier contact est un peu froid mais il en amène d'autres. Jusqu'au jour où Sone fait une étrange proposition à Eichi. Et c'est ainsi que le jeune homme comprend que son ami est hanté par la mort et par le suicide d'une façon irrémédiable.

Un récit fascinant, qui permet d'aborder certaines coutumes liés à la mort, qui parle des cimetières japonais.

J'ai aimé une nouvelle fois l'écriture de Akira Yoshimura qui m'avait déjà beaucoup impressionné avec son roman "Liberté conditionnelle".

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Publié dans Littérature japonaise

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Mademoiselle Bovary

Publié le par Nina

 

Bovary

Edition Actes Sud : 70 pages /1991

Roman influencé par : Emma Bovary de Gustave Flaubert

Un roman jubilatoire !

On peut souligner que ces 70 pages ont demandé à l'auteur une lecture approfondie du roman « Madame Bovary » mais aussi de la biographie de Gustave Flaubert.

Mademoiselle Bovary c'est Berthe, la fille d'Emma Bovary. Ce livre raconte son histoire après la mort de ses parents.

Berthe est maintenant une pauvre orpheline, elle travaille dans une filature de coton et dort dans une mansarde.

Un jour, elle a la visite de Napoléon Homais le fils du pharmacien du village de son d'enfance. Il lui remet un livre écrit par un certain Flaubert : Madame Bovary.

Après la lecture de ce roman, le choc fut si grand que Berthe resta clouée au lit avec une forte fièvre. Comment se fait-il que ce M. Flaubert écrive cela ? Comment a-t-il connu l'histoire de sa famille, et de surcroit  avoir le toupet d'en faire un roman ?

L'originalité de ce roman, c'est d'avoir transformé une œuvre fictive en fait réel. l’intérêt littéraire c'est aussi que Raymond Jean a extrait le personnage de Berthe qui est très secondaire "mais qui a son importance de par son statut de fille d'Emma" pour en faire l'héroïne principale de son roman, où Gustave Flaubert est devenu un personnage : celui de l'écrivain. 

En seulement 70 pages, Raymond Jean nous brosse le tableau d'une époque où la morale religieuse est dominante. La protection sociale, ce sont les religieux qui s'occupent des orphelins et des familles pauvres. Berthe est donc sous leur protection et quand, deux de leurs représentants viennent la chercher chez Gustave Flaubert où elle séjourne, on peut voir à quel point l'histoire de sa mère a posé l'opprobre sur sa propre vie. De plus, l'attitude de Gustave Flaubert n'étant  pas du tout honorable avec la jeune fille, Berthe qui est une victime dans le roman de Gustave Flaubert, l'est aussi dans le roman de Raymond Jean. C'est bien analysé.....

J'ai aimé aussi les clins d’œil à d'autres personnages que l'on trouve dans l’œuvre de Gustave Flaubert. L'écrivain, quand il reçoit Berthe, est en train d'écrire « Un cœur simple » un roman qui rend hommage à sa servante Félicité et son perroquet Loulou. Gustave Flaubert raconte aussi sa tristesse depuis le décès de sa grande amie George Sand. Le roman se passe donc en 1877.

 

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Histoire d'un fleuve en Nouvelle-Zélande

Publié le par Nina

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Jane Mander : édition Actes Sud : 2002 / 462 pages

 

J'ai découvert ce roman grâce au blog de Anis dont l'article m'a vraiment donné envie de le lire.

 

Ce roman a influencé la réalisatrice du film "la leçon de piano". Si influence il y a, elle est vraiment lointaine. Ce roman est beaucoup moins manichéen que le film et c'est là toute sa différence.

La Nouvelle Zélande est un pays qui attirent les colons. Au XIXème siècle, Les anglais s'installent au milieu de cette nature sauvage, et se battent  pour rendre les terres viables. 

Les hommes sont occupés à construire, défricher, lutter pour dompter et civiliser cette nature.

La vie des femmes est la même que les hommes, avec en plus l'éducation de leurs enfants souvent nombreux et toute la vie domestique. 

 Le roman s'ouvre sur cette scène qui est aussi celle du film :

Alice vient rejoindre son mari Tom Roland avec ses filles et son piano. David Bruce est celui qui doit les mener à bon port. La lente remontée du fleuve au milieu de ce paysage à la fois luxuriant et sauvage permet de comprendre les difficultés de la nouvelle vie qui attend cette jeune femme belle et terriblement hautaine. 

C'est aussi la rencontre avec les personnages principaux de cette histoire :  Alice et David.

On va assister à un jeu de chassé-croisé entre ces deux écorchés vifs. Mais si David Bruce qui a été docteur dans une autre vie peut  analyser, expliquer et comprendre les différents maux dont souffre l'âme humaine quand elle a été traumatisée, Il sait que grâce à la parole on peut guérir.  Alice par contre, n'a pas trouvé d'autre solution que de s'enfermer dans un carcan de certitudes, c'est une femme silencieuse, hautaine et très puritaine.

Les femmes de cette époque sont muselées par des codes moraux que la société et la religion surveillent étroitement. Alors que se passe t'il quand une femme a défié ces codes ?

C'est tout le drame de la vie secrète d'Alice. Heureusement il y a David, l'ami, l'amoureux platonique, qui va essayer de faire tomber ce masque, de désincarcérer ce corps qui enferme Alice dans une profonde dépression. Il veut qu'elle parle, qu'elle dévoile son mal. Alice se rend compte de son "inexistence" dans la bataille acharnée de ce monde en construction. Ses enfants grandissent sans elle.  Asia, sa fille aînée, recherche la compagnie de David Bruce et de Mme Brayton une vieille dame moderne aux idées plutôt "féministes" et son mari aime ailleurs. Entourée de ce monde incroyablement vivant, Alice est malheureuse, malade et à contre-courant.

La vie des colons est rude, le combat est quotidien. Les règles et les conventions d'une société civilisée sont inapplicables ici. Pourtant, les hommes et les femmes qui vivent là ont de belles valeurs humaines basées sur le travail en communauté, l'entraide et le dévouement. C'est ce qui fait la force de cette poignée d'hommes qui est là pour la même cause : civiliser cette terre.

C'est au milieu de cette nature sauvage et de ces hommes rudes à la tâche qu' Alice va apprendre la richesse de la simplicité, l'importance de la parole et la beauté de l'amour. C'est auprès de sa fille Asia, de son mari et surtout de David Bruce qu'elle va se défaire du carcan qui enferme les femmes de sa génération.

Ce livre a été écrit en 1920, les idées qui se dégagent de ce roman sont très en avance sur leur temps.  elles montrent qu'il est primordial qu'un homme puisse discuter avec une femme de sujets importants comme la relation hommes / femmes, les dangers de la religion, la vie amoureuse et la vie de couple à une époque où ces discussions n'étaient pas envisageables.  

On comprend pourquoi ce livre fut si mal accueilli à sa sortie !

Voir l'article d'Anis sur ce sujet ICI

 

imagesUn paysage de Nouvelle-Zélande

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