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Le dernier patriarche

Publié le par Nina

Le dernier patriarche

Najat El Hachmi

Actes sud  366 pages / 2009

Roman traduit du catalan par Anne Charlon

Le narrateur de ce roman est la fille de Mimoun, le dernier des grands patriarches de la famille Driouch. Elle nous raconte la vie quotidienne dans son bled marocain, la soumission aux coutumes ancestrales, la naissance de son père, ce fils tant attendu qui endossera le rôle de  grand patriarche, la vie et l’éducation de sa mère, mais aussi le XXème siècle qui apporte des changements sociaux importants, et même dans ce village marocain des années 50, les idées évoluent, le changement est en marche.

Mimoun  Driouch est certain d’avoir un destin à accomplir, mais ce n’est pas celui dicté par sa famille,  qui attend de lui le même comportement que ses aïeux. Il est tiraillé entre le poids des traditions familiales et son envie de vivre ailleurs et différemment. Les doutes s’installent en lui, face à l’incompréhension de sa famille qui le pense incapable d’assumer son rôle de patriarche. Peu à peu, son mal-être se transforme en violence excessive et sa femme devient la principale victime de sa folie destructrice. Il  applique avec excès sa toute puissance masculine en toute impunité puisque dans son pays, les femmes sont soumises à leurs maris. L’immigration de la famille en Espagne ne changera rien au  comportement de Mimoun, la famille subit toujours le joug paternel. C’est sa fille unique qui va réagir à la dictature paternelle. Cette jeune fille, malgré la violence de son éducation, ne va pas être écrasée par le poids des traditions.  Elle voit en Espagne des modèles féminins différents, ils vont lui  permettre de réfléchir  sur la condition des filles de son pays.   Comment se libérer de ses chaînes ? Comment vivre par et pour soi-même ? Comment devenir une femme à part entière sans être mariée ?  Pour la fille  de Mimoun, la liberté est difficile à acquérir, son combat va être difficile à mener pour enfin penser et  vivre selon ses propres valeurs, ses propres choix.   

Mon avis : Un roman de très grande qualité, qui nous interroge sur la liberté et la condition féminine avec beaucoup de réalisme, de finesse. Les éditions Actes Sud nous offre vraiment des romans étrangers d’une très grande qualité.

Un autre avis : eternelretour


village marocain
 

Publié dans Littérature espagnole

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Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom

Publié le par Nina

Le nouveau roman de Barbara Constantine
a un titre qui pourrait se fredonner
en se promenant  sur des chemins de campagne ensoleillés.  
Tom, petit Tom tout petit homme, Tom 
une mesure à quatre temps
   un gamin passe sur son vélo…….


Photo

Barbara Constantine : Edition Calmann-Lévy, 259 pages / 2010

Tom est un tout petit homme qui se déplace toujours à vélo. Sa principale activité est de se faufiler dans le monde des adultes, pour aider comme il peut sa maman qui aimerait plutôt être sa grande sœur.  Joss n’était qu’une adolescente fuyant un père violent quand elle a cru rencontrer l’âme protectrice.... 13 ans, c’est jeune pour mettre au monde son premier enfant. Un vieux mobil-home comme toit  et un caractère endurci par les problèmes de la vie vont donner à  Joss  la possibilité de s’occuper tant bien que mal de son fils. Tom, cet adorable petit homme  a très vite compris la fragilité de sa mère et leur situation marginale, et oui les adultes qui entourent  Tom sont « cassés » par la vie, mais il y a aussi des voisins à l’attitude bienveillante et une grand-mère un peu originale qui veut lui transmettre l’art de cultiver un potager. Petit Tom est un enfant porteur de paix, son dévouement et sa gentillesse vont  transformer peu à peu la destinée de ceux  qui vivent auprès de lui. Ce n’est pas si simple de changer, cela demande de sérieux efforts,  pourtant chacun à sa manière va tenter de prendre le chemin de la sérénité, et donner un peu de bonheur à petit Tom, ce tout petit homme le mérite bien.   

Mon avis :

Barbara Constantine signe là son troisième roman et c'est une réussite !!!

On retrouve avec bonheur l’humour corrosif de ses personnages et leurs  dialogues teintés de franc-parler et  d’argots. L’agréable surprise c’est un style et une écriture qui ont pris de la maturité. Le récit est original et bien mené, l’enchainement des situations fluide  ce qui rend la lecture  vraiment agréable.  Le thème de ce roman est la marginalité, J’ai aimé la façon dont Barbara Constantine aborde la  misère et l'exclusion, elle met en avant le positif qui existe en chaque être humain plutôt que la noirceur. Pour les personnages de ce roman, le positif ne demande qu’à surgir si on lui donne la chance de s’exprimer.......  

En refermant ce livre, on a envie de fredonner la chanson de Maxime Le Forestier :



Né quelque part

On choisit pas ses parents,
on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus
les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher
Etre né quelque part
Etre né quelque part
   c'est toujours un hasard.........



D'autres avis : mobylivres

  lejournaldefrançois   agoralivres  lechoixdeslibraires  as-tu.lu

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Anniversaire !!!

Publié le par Nina

Bougies

 

En ce début d'année, je fête le chiffre 3 !!

Voici la 3ème année
que je tiens ce blog
neige-20-3-.gif
Et c'est sous la neige que parait
le 3ème roman de Barbara Constantine
que j'ai eu la chance de rencontrer
grâce à ce blog.


Photo
 



2 romans et de beaux souvenirs
 
Tout a commencé avec un 1er roman
au titre étonnant 
Allumer le chat

  9782702137567.jpg

Puis un 2ème roman qui nous emmène
sur les chemins de la vie avec
A Mélie, sans mélo 

ameliesansmelo.jpg 

Je souhaite beaucoup de lecteurs à Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom. 

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Si c'est un homme

Publié le par Nina

link
Blogoclub-copie-1.jpg
Livre lu dans le cadre du Blogoclub


levi
Edition Presse Pocket : 314 pages

En ce début d’année, parler  d’hommes qui décident d’avilir, d’exterminer d’autres hommes sous principe qu’ils sont différents, nous fait réfléchir une nouvelle fois sur nos sociétés qui peuvent devenir folles au point d’engendrer ce type  d’horreur.  

Le roman  de Primo Levi rassure sur le fait qu’un roman à une force incroyable, il est là pour témoigner, pour garder en mémoire, il y a beaucoup d’autres livres qui traitent de ce type de sujet comme « Matin brun », « l’ami retrouvé », « seul à Berlin »…… Ils doivent obligatoirement être présents dans toutes les bibliothèques du monde, pour continuer leur rôle de gardien d’une mémoire si dérangeante que l'on pourrait avoir envie de l'oublier. 

Primo Levi nous décrit avec une incroyable justesse, l’horreur que ces hommes vont subir dans les camps de concentration et l’incroyable perversité des SS qui ne peuvent être que  déshumanisés pour agir ainsi.  Son analyse au scalpel de ce milieu carcéral  qui a eu pour seul objectif d’avilir et de condamner à la soumission totale, les hommes qui y sont incarcérés est bouleversante. J’ai aimé la façon dont Primo Levi analyse les évènements, avec un certain recul et une relative dose d’humour  devant la bêtise de ses tortionnaires.  

La nuit vint, et avec elle cette évidence : jamais être humain n’eut dû assister, ni survivre, à la vision de ce que fut cette nuit-là. Tous en eurent conscience : aucun des gardiens, ni italiens ni allemands, n’eut le courage de venir voir à quoi s’occupent les hommes quand ils savent qu’ils vont mourir. (Extrait de la page 15)

« Si c’est un homme » est un livre qu’il faut avoir le courage de lire.

Si c'est un homme occupe une place centrale dans la littérature de témoignage du l'extermination des juifs d'Europe et l'univers concentrationnaire" J.-B. Marongiu du journal "Libération"

Primo Levi est né à Turin en 1919, son premier livre "Si c'est un homme" paru en 1947 est le journal de sa déportation et c'est l'un des tout premiers témoignages sur l'horreur d'Auschwitz. Publié à l'origine dans une petitemaison d'édition italienne, ce n'est que dix ans plus tard qu'il sera reconnu  comme un chef d'oeuvre.  Primo Levi s'est donné la mort en 1987. (extrait de la 1ère page du livre "Si c'est un homme").

D'autres avis :  Sylire     Lisa

l'ami retrouvé   Matin brun  Seul dans Berlin

Publié dans Blogoclub

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