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Des familles, des secrets

Publié le par Nina

9782258072589.jpgGermaine de Beaumont Editions Omnibus 951 pages

Germaine de Beaumont a été la secrétaire et l’amie de Colette avec ce livre je reste dans le thème !! 
Et je remercie tous ceux qui ont signé la pétition pour que la maison de Colette devienne un site classé.

Pour tous ceux qui ont lu « des maisons et des mystères » ils peuvent lire sans hésiter « des familles et des secrets ».

Des familles et des secrets regroupent quatre nouvelles et deux  romans qui ont été écrits à des époques différentes, ils s’échelonnent du début de la guerre jusqu’au milieu des années 1950.

Germaine de Beaumont  était très sensibilisée par la condition féminine, les textes  de ce recueil le montrent par la description d’un  univers strictement féminin.  Elle nous dresse des tableaux de femmes seules enfermées dans un carcan familial aux secrets bien gardés, aux silences hypocrites.  Peu à peu on assiste à  la lente évolution d’une conscience féminine, à des prémices de révolte, de rébellion  face à cet univers bourgeois fermés sur des principes désuets mais implacables.

Le roman : « du coté d’où viendra le jour »  349 pages livre-33.gif

J’ai lu sur certains blogs que ce texte a le défaut d’être un peu long, presque ennuyeux,  en effet Germaine de Beaumont a voulu dépeindre les moindres détails de cette famille. Mais  le sujet  est novateur pour l'époque : les problèmes familiaux qui engendrent des troubles de la personnalité.

L’héroïne Armande Armand-Louvesne à l’élégance surannée vit en décalage avec son époque et a du mal à s’affranchir du joug maternel. Elle  porte en elle un mal-être dont les racines viennent d’un secret bien gardé par sa mère pour éviter le scandale. La relation mère – fille devient explosive quand Armande voudra se rebeller et découvrir la vérité.

Le roman : « La roue d’infortune » 346 pages livre-33.gif

Un très beau roman sur les mariages arrangés dans la bourgeoisie des siècles passés et qui font plutôt penser à des « ventes de jeunes filles pour  vieux messieurs  fortunés »  avec la complicité et l’hypocrisie des parents  qui s’assurent ainsi une retraite confortable.  C’est aussi l’histoire d’un amour impossible qui fait un peu penser au roman « les hauts de Hurle-vent» d'Emily Brontë.

Les nouvelles : « L’enfant du lendemain », « Soif de septembre », « la Botti », « Au balcon ». livre-33.gif

Avec ces 4 nouvelles,  Germaine de Beaumont nous dresse quatre  portraits féminins différents. On y retrouve toujours des femmes seules, prisonnières de leurs destinées, souvent dictées par leurs origines sociales.  Ces 4 textes sont réellement très poignants, c'est un regard très lucide sur une époque qui n’est pas si loin de nous. 

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PETITION POUR LA MAISON DE COLETTE

Publié le par Nina

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PETITION

 

APPEL À LA RESPONSABILITÉ DE NOS ELUS  POUR QUE LA  MAISON DE COLETTE

à Saint-Sauveur-en-Puisaye SOIT RACHETÉE

PAR LES POUVOIRS PUBLICS

ET SOIT PRÉSERVÉE COMME LIEU DE RÉFÉRENCE POUR LES LECTEURS DU MONDE ENTIER

                                   ET SOURCE DE RICHESSE CULTURELLE POUR LA RÉGION

 

 

« La maison était grande, coiffée d'un grenier haut. » Cette maison est celle où l'écrivain Colette  a passé son enfance et son adolescence : elle est située à  Saint-Sauveur, dans l'Yonne, près d’Auxerre. Elle était jusqu'à maintenant la propriété d'un médecin qui a su la garder intacte, avec ses deux jardins. Depuis quelques mois elle est à vendre pour des raisons de succession.

 

            Nous demandons que cette maison — que tant de lecteurs de tous pays viennent voir — puisse être classée et achetée par l'Etat. Ce n'est pas une simple maison d’écrivain, comme bien d’autres ; elle a été si souvent évoquée et mise en scène par Colette, dans des textes très célèbres, qu’elle est devenue un peu la maison natale de tous ses lecteurs, qui y retrouvent leurs propres racines.

 

            Le Conseil Général de l'Yonne, avec le soutien de la Société des amis de Colette, est prêt à aménager cette maison en centre d'études et à la faire vivre, mais il ne peut y parvenir sans l’appui financier officiel des instances publiques nationales. Il faut en effet un accord des différentes collectivités concernées : Etat, Région, Département, Commune. Et plus le temps passe, plus le risque d'une vente à un particulier est à craindre. Or il s’agit de notre patrimoine culturel. Veut-on prendre le risque que cette maison soit définitivement perdue pour le grand public ?

 

            N’oublions pas ce que Colette écrivait : « j'appartiens à un pays que j'ai quitté ». Œuvrons ensemble pour que ce lieu magique puisse s’ouvrir aux visites, pour que de jeunes chercheurs viennent y travailler. Nos pouvoirs publics laisseront-ils passer cette chance ? 

Vous pouvez imprimer le tableau ci-dessous et collecter des signatures, sinon vous pouvez m'envoyer vos coordonnées que je  noterais sur ma pétition que j'enverrais à la "Société des amis de Colette" dont je fais partie.
Mon Mail :
brcardinaud@laposte.net
Merci à tous.

Vous pouvez aussi visiter ce site qui parle de cette pétition.


A envoyer à
 :  Société des amis de Colette      Mairie  -  89520  Saint-Sauveur-en-Puisaye

ou par Internet :  soccolette@aol.com

 

NOM   Prénom

PROFESSION

ADRESSE

SIGNATURE ou

Adresse électronique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Colette

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Richard Millet

Publié le par Nina

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Mais qui est donc  Richard Millet ?

On peut lire dans l’express du 21 octobre 2007 qui lui consacre un article pour la sortie de son roman « La voix d’Alto » :

(...) Alors qu'il en est à son 23e livre, et reconnu par la critique comme l'un des meilleurs écrivains français de sa génération, alors que des thèses sont consacrées à son œuvre et que certaines revues littéraires lui dédient des numéros spéciaux, Richard Millet reste un inconnu, (…)

Cet article est très intéressant si vous voulez le lire c'est ici

 

Richard  Millet est Originaire du Limousin, il  né à Vial en Corrèze en 1953. Il va vivre au Liban de l’âge de 7 à 14 ans, il  fera de ce pays sa 2ème culture.

Sur Wikipédia on peut lire entre autre : (…) Son style se veut l'héritier de la grande prose française "de Bossuet à Claude Simon". Il est également éditeur chez Gallimard, où il a notamment joué un rôle décisif dans la publication du Prix Goncourt 2006 Les Bienveillantes de Jonathan Littell. (…)


Pour ma part, j'ose avouer que Je n’avais pas envie de lire Richard Millet,  je croyais que c’était un auteur difficile et surement ennuyeux, sur le conseil de ma collègue Marie-France j'ai commencé par lire « La gloire des Pythre »  et j'ai découvert  « un écrivain exigeant et talentueux »  Par contre Richard Millet a une façon très éllitiste de penser la littérature,  qui me heurte beaucoup.

Voici un extrait d’un interview avec Frédéric Beigbedder :

Richard Millet : Un écrivain, un vrai, met sa vie en jeu au sens où il n'existerait plus s'il n'écrivait pas. Sa quête est presque spirituelle. On est loin des questions de charme! Sagan, Gavalda et leurs avatars nothombesques sont de la sous-littérature. Ça n'existe pas comparé aux authentiques écrivains. Il n'y a pas deux types de littératures. Il y a la littérature - qui se réduit à quelques noms par siècle - et puis le reste. Le roman est devenu un instrument de promotion sociale comme le rap dans les banlieues!

Si vous voulez lire l'interview complet c'est ici

Richard Millet veut peut-être dire que notre époque très médiatique encense uniquement une certaine forme de littérature  commerciale « vite publiée, vite lue, vite oubliée » un roman chasse l’autre, et la rentrée littéraire avec ses 700 romans  publiés, correspond à notre ère de  la   « consommation à outrance ».

Les  écrivains comme lui ou comme Sylvie Germain  par exemple, ne sont pas du tout représentés dans ce « milieu littéraire médiatique » en effet ils n’y ont pas leur place !!

Mais il est certain  qu’on  lira encore  Richard Millet et Sylvie Germain dans cent ans, comme on lit encore Balzac, Victor Hugo, Colette, George Sand….. !! 

Si vous voulez un autre avis celui de l'excellente Cogito Rebello est à lire ici 

 

Publié dans Revue de presse

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Richard Millet : La gloire des Pythre

Publié le par Nina

 

FERME-2022.gifLe roman régionaliste est né au début du XIXème siècle, et n’a cessé d’évoluer. Il y a eu tout d’abord  la vision romantique du monde paysan décrite par exemple dans  les romans de George Sand, puis d’autres courants comme le « courant réaliste » où Emile Zola dépeint  avec « La terre » un  monde rural bien loin de l’univers bucolique de George Sand et dresse un portrait peu flatteur du monde paysan.

 

A notre époque le roman régionaliste a toujours autant d’attrait, on peut le constater  en limousin avec la création de « l‘école de Brive». Ces romans utilisent souvent la même recette : une saga familiale qui commence au début du siècle et raconte les mutations du monde agricole, les conséquences de la guerre, souvent  écrits sous une  forme romanesque et populaire.

Les  auteurs les plus connus dans la région limousin sont Claude Michelet, Christian Signol….

Pour jeter une touche réaliste dans ce monde bucolique nous avons comme au XIXème siècle un écrivain qui lance un énorme pavé dans cette mare de bons sentiments : Richard Millet.

 la-gloire-des-pythre.jpgLa gloire des Pythre - Gallimard collection Folio - 384 pages.         

 

Quand l’écriture puissante et littéraire de Richard Millet rencontre le monde paysan cela donne un chef d’œuvre.

Ce roman est d’un réalisme suffocant presque dérangeant puisque dés les premières pages, Richard Millet nous plonge dans l’univers de la mort et de son insupportable odeur, de sa puanteur, qui devient quelques mois par an, l’horreur au quotidien  de ce petit village corrézien coupé du monde. En effet les villageois sont obligés d’attendre  que l’hiver se termine afin que les chemins redeviennent praticables et ainsi enterrer leurs morts dans les villages voisins. En attendant, ils les entreposent dans une cabane montée sur pilotis.

« Nous n’avions pas le  droit , à Prunde, d’ensevelir nos morts. Ni église, ni mairie, ni école : (…)

Ce village est celui d’André Pythre âgé de douze ans et dont la jeune mère vient de mourir.  Cette odeur de mort va lui coller à la peau toute sa vie. C’est la destinée et la descendance de ce jeune orphelin que l’on va suivre à travers trois générations de la famille Pythre.

Avec l’histoire de cette famille, on parcourt  la vie rurale du début de XIXe siècle  jusqu’à la fin des années 60 dans les petits villages isolés  du limousin. Les conditions de vie et d’hygiène y sont précaires, les relations entre les hommes et les femmes  inexistantes, et comme l’ordre social repose sur un « patriarcat  absolu » la condition des femmes  y est  inhumaine.

La famille des Pythre  est le portrait  d’une famille de paysans du début du siècle où l’éducation  se faisait uniquement en répétant les mêmes gestes que les ainés, où  la parole était rare mais la violence omniprésente.

Pour voir apparaître une lumière d’humanisme, de  civilité, dans ces cerveaux obscurcis par le travail harassant et le manque d’hygiène,  il va falloir attendre plusieurs générations.

Richard Millet nous dresse là le portait d’un monde qui n’existe plus mais qui est encore présent dans nos mémoires, nous avons tous dans nos familles un grand-père, une arrière grand-mère… qui nous a racontés des histoires qui ressemblent à celle de la famille des Pythre.

J’ai adoré ce roman qui m’a fait découvrir un auteur que je n’avais pas envie de lire….il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis !!

Si vous voulez un autre avis celui d'une libraire qui a un blog très intéressant est à lire

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Compartiment pour dames

Publié le par Nina

Le club de lecture des blogs présente :

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Compartiment pour dames

Anita Nair -  édition Picquier poche 449 pages

« Compartiment pour dames » aurait pu s’appelait : destins funestes de femmes en Inde.

Le destin d'Akhila l'héroïne de ce roman a été scellé à l'âge de 19 ans à la mort de son père. Elle est l'ainée, et devient par obligation « chef de famille ». Sa vie de jeune femme a été consacrée uniquement à travailler pour faire  vivre sa famille. Une fois que  sa sœur et ses frères se sont mariés, elle est restée seule avec sa mère. Peu à peu elle devient le souffre douleur de sa famille qui la traite comme un être inférieur, son statut de femme célibataire dérange, il n’est  pas conforme à la tradition indienne. L’année de ses  45 ans le besoin de faire le point sur ses années passées est devenu  une nécessité. Elle décide donc de  prendre le train pour faire un  voyage,  c’est la première fois qu’elle part seule,  dans le compartiment réservé aux femmes, elle va écouter toute une nuit la vie de ses compagnes de voyage.

Cette nuit va devenir une sorte de  voyage initiatique,  ces femmes vont raconter à tour de rôle leur existence,   elles ont eu chacune une vie complètement différente mais la conclusion est la même  pour toutes : elles sont devenues des victimes car elles sont des femmes.   Akhila va sortir enrichit de ces  échanges, mais pour cela il va lui falloir écouter ces femmes qui ont subi de véritables drames humains  dans une solitude et une indifférence totales. Le mot « liberté » a effleuré leur pensée car ces femmes vivent dans l’Inde moderne, elles n’acceptent plus de subir leur vie,  mais pour gagner cette liberté,  il faut qu’elles luttent à arme inégale avec une société où  le statut de la femme est inférieur à celui de l’homme, il s’ajoute à cela le niveau de la caste dans lequel  elles sont nées et le poids des traditions, c’est ainsi que la vie de beaucoup de femmes peut être comparée à celle d’esclave, tellement leurs droits sont limités.

Bien sur on connait déjà  la condition féminine en Inde : mariage forcé, viol, inceste, prostitution, avortement… qui  sont les drames vécus par ces femmes considérées comme de banals produits de consommation.  Mais ce livre va plus loin, il ne nous entraine pas juste dans l’intimité de ce compartiment pour  écouter ces tranches de vie, toutes ces souffrances, ses rêves envolés, ses frustrations… C’est aussi la rencontre avec des femmes qui ressemblent à toutes les femmes du monde, elles veulent être libres de gérer leur existence, d’avoir des projets, d’être amoureuse…..et c’est ce  qui rend ces histoires tellement  authentiques et surtout plus poignantes et plus révoltantes.

Anita Nair à une écriture très colorée et imagée, elle nous fait découvrir au fil des pages ce pays magnifique, on participe aux repas, aux rituels religieux, on se promène dans les différents quartiers, on rencontre la famille des différents personnages du roman…

Avec ce roman, Anita Nair offre un magnifique hommage aux femmes de son pays qui luttent au quotidien pour leur liberté. Elle a le soutien de toutes les femmes concernées par ce combat pour la liberté.  Inde.jpg

Publié dans Blogoclub

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