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L'homme est un grand faisan sur terre

Publié le par Nina

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Edition Gallimard : collection Folio / 2009  

Herta Muller est née en 1953 dans la province de Banat en Roumanie, au sein de la minorité allemande des Souabes. Persécutée par le régime de Ceaucescu, elle émigre en 1987 en Allemagne de l'ouest, à Berlin où elle vit encore. Elle reçoit en 2009 le prix Nobel de littérature, récompensée pour avoir, "avec la densité de la poésie et la franchise de la prose, dépeint l'univers des deshérités". (biographie extraite du roman) 

Ce roman se passe dans un pays de l’est sous la dictature communiste. La pauvreté et la peur règnent dans le village du meunier Windisch. L’obsession des villageois est d’obtenir un passeport pour émigrer à l’ouest. Le meunier est lui aussi confronté à ce problème. Il  veut partir avec sa femme et sa fille, mais il sait aussi que les miliciens abusent de leur pouvoir et qu’il pourra travailler le plus possible pour gagner l’argent des passeports, rien ne pourra empêcher sa fille d’être la proie  du milicien et du pasteur du village qui règnent en maîtres absolus grâce à ce régime totalitaire.

Le  roman est découpé en chapitres, qui ressemblent plus à de petites nouvelles. Chaque histoire nous fait pénétrer plus profondemment dans ce pays à la dérive, qui est certainement la patrie de l’auteur : la Roumanie sous la dictature de Ceausescu. On pourrait presque se croire dans un monde surréaliste, tellement cette privation de liberté transforme peu à peu les habitants en personnages loufoques perdus dans un pays à l’atmosphère irrespirable.  Mais quelles sont les ambitions de ces habitants une fois passés à l’ouest ? La réponse est à la fin du roman, elle est tout aussi étrange que l’ensemble du récit et dénonce parfaitement le drame des régimes totalitaires, mais je laisse les futurs lecteurs la découvrir.

Mon avis :

J'ai aimé ce roman qui n'est pas qu'un simple témoignage sur un pays, c'est aussi  et surtout une belle écriture et un style très original. Ce prix Nobel a permis de sortir de l'ombre une écrivaine très peu lue en France et qui mérite vraiment d'être reconnue.

Pour avoir l'avis de Sylire qui est toujours fidèle au poste d'organisatrice de ce blogoclub malgré son emploi du temps chargé, c'est ICI  


Publié dans Blogoclub

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Les chaussures italiennes

Publié le par Nina

 

Mes lectures coeur_72.gifcoup de coeur de l'été

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Edition Seuil : 2009 - 340 pages

 

Le personnage central de cette histoire « Frederik Welin » est un médecin à la retraite qui vit seul sur une île de l’archipel suédois. Ce vieil original  a pour unique compagnie un chat et une chienne ainsi qu’une fourmilière qui  envahit son salon. Il a d’autres particularités, comme tenir  un journal de bord pour y noter uniquement les choses insignifiantes de sa vie quotidienne et  sniffer du goudron dans son garage à bateaux quand il va mal. Son seul contact avec la terre ferme  est le facteur « Janson » qui vient régulièrement lui porter le courrier à bord de son hydroptère, cet homme est complètement  hypocondriaque et considère Frederik Welin comme son docteur personnel. A chaque visite, il l’accable de toutes ses angoisses, car il se croit à chaque fois atteint des pires  maladies. Les conversations entre ces deux excentriques sont à mourir de rire !!!

La vie est donc paisible sur cette île, jusqu’au jour où une femme étrange est déposée sur le débarcadère par le facteur. Elle vient régler ses comptes avec  Frederik Welin, le  vieil homme  ne pourra pas cette fois-ci s’enfuir comme par le passé. 

Dans cette sorte de « road movie littéraire» Frederik Welin  va devoir parcourir les routes à la recherche de ses promesses non tenues. Au cours de ce périple, il va réfléchir sur ses choix de vie, ses erreurs de jeunesse et leurs conséquences mais aussi rencontrer des gens étonnants.  

Ce roman a une atmosphère très nordique, qui m’a beaucoup fait penser à des auteurs comme « Jorn Riel et Herborg Wassmo » on y retrouve : le froid, la solitude, la marginalité et ses  personnages atypiques, mais aussi des situations cocasses et  des dialogues remplis d’humour malgré le sérieux des thèmes abordés. 

Ce sont les critiques élogieuses de ce  roman qui m’ont donnée envie de le lire et vraiment elles sont  grandement méritées : ce livre est magnifique, il fait parti de mes lectures coups de cœurs de cet été. 

055-traversee de l archipel suedois coucher de soleil 23h

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Les brumes du passé

Publié le par Nina

 

les brumes du passe couv

Editions : Métaillé, collection : Noir -   2006 / 353 pages

 

La Havane dans les années 1990, la crise économique sévit dans tout le pays,  les habitants sont obligés d’avoir recours à divers trafics pour survivre.  Mario Condé est un ancien policier qui  cherche lui aussi des moyens de gagner un peu d’argent. C'est un bibliophile passionné, c’est ainsi qu’il  s’est recyclé dans l’achat et la vente de vieux livres.

« Grandeur passée impliquait bibliothèque avec des tomes reliés ; pénurie présente impliquait faim et désespoir, et la formule fonctionnait plutôt bien pour l’acheteur de livres ». (extrait p. 18)

En arpentant les rues à la recherche de livres, Mario Condé découvre une maison dont le délabrement ne peut cacher sa splendeur d’autrefois.  

« En tournant juste au coin de la rue, il vit la demeure vétuste, plongée dans une épaisse atmosphère d’abandon » (extrait p. 17)

Attiré par cette vieille demeure au charme suranné qui cache peut-être une bibliothèque entre ses murs, Mario Condé décide de rencontrer les propriétaires. La pauvreté règne dans cette maison et c’est timidement que ses habitants vont ouvrir les portes donnant sur une magnifique bibliothèque, et sur les vestiges du passé d’une famille conservatrice et aristocratique : Les Montes de Oca.

« Dioniso poussa les portes et le Condé perdit de vue son image et ses réflexions physiologiques tandis qu’il éprouvait une violente sensation de brûlure à la poitrine, car devant ses yeux se dressaient de magnifiques bibliothèques en bois, protégées par des portes vitrées, où reposaient, grimpant le long des murs jusqu’au très haut plafond, des centaines, des milliers de livres aux dos sombres où les lettres dorées de leur identité parvenaient encore à briller, triomphant de la sournoise humidité de l’île et de l’épreuve du temps ». (extrait p. 21)

(…) une sensation différente de la stupeur livresque et mercantile ressentie jusqu’alors, mais capable de l’effrayer avec la certitude que quelque chose d’extraordinaire se cachait là, réclamant sa présence. (extrait p. 21)

Cette  extraordinaire bibliothèque a enfoui des secrets d’une autre époque au cœur de ses livres, Mario Condé va en découvrir quelques bribes en feuilletant les  pages des vieux manuscrits,  ce qui va l’emmener sur les traces d’une chanteuse de boléro morte dans des conditions mystérieuses,  mais aussi  dans les quartiers chauds de la Havane avec ses  trafics de drogue et ses réseaux de prostitution, avec en toile de fond la révolution cubaine, la littérature et une histoire d’amour impossible.  


Mon avis : j’ai eu un très très grand coup de cœur pour ce roman policier qui nous plonge au cœur de la Havane, de son histoire, de sa littérature et de ses habitants grâce à un personnage central un peu particulier : une bibliothèque oubliée dans une vieille demeure habitée essentiellement par les fantômes du passé.

vieux livres

Publié dans Litttérature cubaine

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