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Mon amour, ma vie

Publié le par Nina

Edition : Actes Sud Junior / collection : BabelJ
1ère édition : édition du Rouergue en 2002. 304 pages

Ce roman commence dans un terrain vague près du périphérique d’une grande ville. Une famille de roms « les Pazzati » organise un rituel pour protéger leur nouveau campement : immerger un chat vivant dans un bain de ciment, le laisser durcir et le mettre sous une roulotte, pour en faire un talisman.

Tout le roman est comme ce rituel : sauvage et violent.

Ce livre est le second roman de Claudie Gallay, on y retrouve son style : des phrases courtes, qui vont à l’essentiel, pour nous raconter, comme elle sait et aime le  faire des histoires de gens. Mais cette fois-ci ces gens-là,  « le clan Pazzati » sont des marginaux.   Claudie Gallay avec ce livre va droit au but, pas de fioriture, de romanesque, pour ces gens du voyage, le constat est cinglant : la famille Pazzati,  à force de misère et de coups durs vit une lente descente aux enfers et frôle la folie.   

La famille Pazzati  a eu des heures glorieuses, mais maintenant c’est un cirque minable avec  quelques roulottes, un chapiteau qui prend l’eau, deux tigres et une guenon. Cela explique t-il cette montée de violence que le petit « Dan », l’unique enfant de cette famille regarde, avec ses yeux d’enfants déjà pervertis par cette vie. Mais Dan peut-il  trouver un équilibre, grandir normalement en vivant  avec un père joueur et violent, une mère distante et lunatique, des oncles bien étranges. Chaque membre de cette famille a une philosophie bien spéciale de la vie où la violence et la méchanceté règnent et sont complètement banalisées.  « Dan » en conclura tristement que le « chat talisman » ne sert strictement à rien, c’est juste un acte violent de plus.

J’ai vraiment beaucoup aimé le réalisme de ce roman, même s’il peut heurter notre sensibilité. On retrouve dans ce roman la part de réel qui est fortement présent dans les livres de Claudie Gallay..  Des histoires romanesques certes mais avec toujours un pied dans la réalité !

Il me reste encore 2 romans à lire de cet écrivain : son premier  « L’office des vivants » et aussi un livre pour les ados « les années cerises », que je vais lire très vite !!

Citation de Claudie Gallay :

Il y a toujours mille raisons pour s'enfermer, sortir est beaucoup plus difficile.
Extrait de "les déferlantes"

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Salam et Joyeux Noël

Publié le par Nina

Les blogs littéraires sont  des lieux de partage et d'échange autour des livres des litttératures du monde entier
pas de racisme, on lit tout et on aime tout lire !!!

Voilà un sapin de Noël qui illustre tout à fait l'état d'esprit qui règne chez les blogueurs littéraires : 
Un esprit cosmopolite !

Et oui c'est bien un sapin de Noël mais décoré à l'orientale.

Ce magnifique "sapin musulman", et  un beau symbole d'harmonie  !! 

Voilà une preuve que l'on peut tous vivre ensemble, il suffit juste d'en avoir envie.


 

Mais où se trouve ce sapin ?

Et bien J'ai découvert ce magnifique sapin de Noël tout simplement dans une boutique marocaine de ma ville.

Comme tout le monde je  me suis promenée à la recherche de petits cadeaux de Noël,  mais j'ai vite laissé l'agitation de la ville pour me réfugier dans une de mes boutiques préférées qui se nomme tout simplement "Salam" .
On pousse la porte du magasin pour être accueilli d'abord par  les bonnes odeurs de la cuisine marocaine qui se mijote dans l'arrière-boutique, puis par les propriétaires qui sont absolument charmants. Ils aiment les gens, ils aiment leur métier, ils aiment leur pays qu'il nous font découvrir dans ce lieu  : Ils nous proposent des plats typiques à emporter mais aussi des poteries et des bibelots marocains, des patisseries, des épices et bien d'autres choses encore, et c'est un petit voyage au maroc à chaque passage dans cette boutique. 

Sans oublier le petit cadeau : j'ai choisi cette petit lampe d'aladin, mais le génie je l'ai laissé dans la boutique pour que la magie continue !!  Joyeux Noël à tous.

 

Publié dans Un peu de poésie

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Séraphine : la vie rêvée de Séraphine de Senlis

Publié le par Nina



Françoise Cloarec - Edition Phébus - 172 pages - 2008

Pour comprembre l'histoire de Séraphine de Senlis, l'idéal est de lire cette biographie et voir le film. On peut lire ou voir le film dans n’importe quel ordre car ils sont vraiment complémentaires.

Le livre nous apporte quelques  précisions sur l’enfance de Séraphine, dont on ne sait presque rien. Elle est née en 1864 dans une famille pauvre, et perd sa mère en 1865, puis son père meurt en 1671. Séraphine est  orpheline à l’âge de sept ans. Elle ira au couvent puis sera domestique car il n’y avait pas le choix à cette époque pour les femmes de sa condition. Françoise Cloarec  écrit p. 19 « La façon de vivre de Séraphine, les choix qu’elle a faits par la suite, sa structure psychologique laissent à penser qu’elle a été une enfant solitaire, sans doute déjà un peu à l’écart des autres ».

Puis c'est toute la vie de Séraphine que l'on va suivre à travers cette courte biographie avec une série de photos  du film et de la "vraie Séraphine". 

Tableau : L'arbre du paradis

Après sa sortie du couvent, Séraphine  s’installe à Senlis dans ses meubles, elle va habiter une petite chambre qui lui sert d’atelier. Séraphine dit que la journée elle fait ses travaux noirs en gagnant sa vie comme bonne à tout faire et le soir ses travaux de couleurs.




Une personnalité étonnante qui se nourrit de la nature et de ses visions mystiques pour faire des tableaux étonnants et magnifiques. Elle n’a jamais visité de musée, jamais ouvert un livre d’art, bien sur elle a vu des tableaux chez ses employeurs, mais rien de comparable à ceux qu’elle a peint.



Tableau : l'arbre de vie

La vie de Séraphine est auréolée de mystère, même sa technique est restée secrète, elle est morte en emportant ses secrets. On ne saura jamais quels sont les  matériaux qu’elle employait pour peindre, on sait qu’elle utilisait du ripolin et  la cire des bougies des églises, mais rien de plus.

Séraphine a bien eu raison de ne pas livrer ses secrets car malgré son incroyable personnalité et son immense talent, elle va malheureusement comme Camille Claudel finir ses jours dans un hopital psychiatrique. L'histoire dit qu'elles sont mortes toutes les deux de faim.


Séraphine photographiée devant         Camille Claudel à l'asile de Montdevergues
son pavillon d'hospitalisation               en 1929.
 vers 1935.


A lire aussi le très bel article de Sylvie : ici

Publié dans Histoires de peintres

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Séraphine : Le film

Publié le par Nina

Très intriguée par cette artiste peintre au destin à la "Camille Claudel".
J'ai  vu  le film  « Séraphine » du réalisateur Martin Provost qui nous fait découvrir l'oeuvre bien étrange du peintre « Séraphine de Senlis », avant de lire le livre "Séraphine" la vie rêvée de Séraphine de Senlis.

Magnifiquement interprétée par Yollande Moreau, ce film retrace la vie de cette artiste hors du commun et complètement inconnue du grand public.




Yollande Moreau est magistrale dans ce rôle, on oublie complètement qu’elle n’est que l’actrice : elle est  Séraphine de Senlis cette servante – artiste qui peignait non pas d’après des modèles mais d’après des  visions et sur l’ordre de la vierge Marie.



Cette artiste mystique a rencontré un mécène En 1912, le collectionneur allemand Wilhelm Uhde, le premier acheteur de Picasso et découvreur du Douanier Rousseau. Ce passionné d'art loue un appartement à Senlis pour écrire et se reposer, il prend à son service une femme de ménage, Séraphine, qui à l'époque à 48 ans. Au cours d’un repas  chez des notables locaux, il aperçoit une petite toile peinte sur bois posée dans un coin. Ses hôtes lui disent  amusés que l’auteur de cette toile n’est autre que Séraphine sa femme de ménage ! Sa stupéfaction est grande et ce marchand d’art d’avant – garde  croit au talent de Séraphine et va tenter de la faire découvrir au grand public. La tâche ne sera pas facile, d’une part à cause de la condition sociale de Séraphine, puis par l’époque  troublée par la guerre et la crise économique, tous ces paramètres  vont retarder les projets d'exposition ce qui ne va pas arranger la personnalité fantasque de Séraphine qui va sombrer peu à peu dans la folie.
Séraphine de Senlis mourra en 1942 à l'asile de Clermont-de-l'Oise. Camille Claudel mourra en 1943 à l'asile de Montdevergues.

Tableau : les grandes marguerites

Un autre avis celui de Sylire subjuguée elle aussi ! et aussi l'article très détaillé de Leiloona

Publié dans Films

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La brocante Nakano

Publié le par Nina




Kawakami Hiromi - éditions Philippe Picquier - 2007

J'avais voté pour ce titre lors de la présentation de la liste sur la littérature japonaise du blogoclub.  le thème de la brocante me semblait original et peu traité dans les romans. C’est l’excellent roman "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil de Haruki Murakami" qui a remporté les suffrages.

Je suis donc entrée avec curiosité dans cette brocante japonaise située dans un quartier populaire de  Tokyo. Son propriétaire Mr Nakano  a  deux jeunes employés  « Hitomi et Takéo » et sa soeur Masayo, qui l’aident à chercher,   fouiner, et  à vendre les objets les plus divers. Il n’y a pas de sélections particulières, Mr Nakano est un fin connaisseur, il aime les  choses originales, incongrues et cette boutique est un lieu de passage pour des gens  tout aussi différents que les objets sont hétéroclites, et leur nom et leur  fonction  souvent inconnus comme le « kotatsu » : système de chauffage incorporé dans une partie du  plancher.

Nous suivons le quotidien de ces brocanteurs,  qui à force de travailler ensemble, de partager leurs repas, de se confier des moments plus intimes de leur existence  fonctionnent un peu comme  les membres d’une même famille.

 L’auteur a voulu mettre en valeur ce quotidien qui construit nos vies : le travail, les repas, les rencontres, les histoires d’amour, les projets, la maladie……. Et leur donner de l’importance.  

J’ai aimé comment l’écrivain a déroulé cette histoire, le quotidien peut être vite ennuyeux à raconter,  mais Kawakami Hiromi  nous le présente sous la forme de nouvelles, que l’on pourrait presque  lire dans le désordre. Chaque évènement  est ainsi séparé des autres, cela lui donne de l’importance, le met en valeur, le rend moins banal, moins quotidien.

Dans les romans asiatiques, la place consacrée à la nourriture est importante,  dans celui-ci  c’est  un vrai régal ! La première page commence par un déjeuner  au restaurant puis tout le long du livre les menus les plus exotiques s’offrent à nos papilles !!  : Du porc au gingembre, du riz au curry, des petits rouleaux de poisson au fromage, des seiches grillées, des radis noir confits…..,

Et pourtant malgré tous ces ingrédients : l'exotisme de ce pays, l’originalité de cette brocante avec ses personnages attachants et  la conception du livre, je me suis un peu ennuyée et j’ai eu du mal à  terminer ce roman.

 


Publié dans Littérature japonaise

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