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Allah n'est pas obligé

Publié le par Nina

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Edition Seuil / Collection Point : 2002 - 221 pages

 

Ce roman a reçu :

 

Le Prix Renaudot 2000

Le Prix Goncourt des lycéens 2000

Le Prix Amerigo-Vespucci au Festival international de géographie  

Les premières pages de ce roman sont surprenantes, on se retrouve en immersion totale dans le continent africain. Le dépaysement est complet. Il faut prendre d'autres repères pour suivre cette histoire. Il y a d'abord le langage parlé, un mélange de français et d'expressions africaines, un style différent de nos codes littéraires habituels, et puis il faut prendre le temps d'écouter cet enfant, le petit Birahima qui avec ses dictionnaires nous raconte sa vie un peu à la manière d' un conte : (...)« Pour raconter ma vie de merde, de bordel de vie dans un parler approximatif, un français passable, pour ne pas mélanger les pédales dans les gros mots, je possède quatre dictionnaires. (...)

En effet, cette histoire pourrait être un conte africain que le petit Birahima nous livre avec beaucoup d'humour et d'innocence à l'aide de ses dictionnaires. Parce que le monde de ce jeune garçon est rempli de sorciers, de féticheurs, de jeteurs de sorts, d'envoutements, et de croyances en un dieu omniprésent mais faillible !!! « Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses ». Mais portant c'est sa "vraie vie" que nous raconte Le petit Birahima  qui est un malinké, une ethnie musulmane. Il passe les premières années de sa vie auprès d'une mère infirme amputée de la jambe droite à cause d'un ulcère. Ce mal est la conséquence d'un mauvais sort qu'on lui aurait jeté quand elle était jeune. Ces croyances africaines d'un autre âge sont encore tenaces dans l'Afrique contemporaine mais elles se mêlent à une réalité encore plus cruelle et sans pitié pour la population et surtout pour les enfants comme Birahima devenu orphelin trop vite dans un pays bouleversé par des désordres politiques et socio-économiques extrêmement graves. Birahima comme beaucoup d'enfants de son âge s'est retrouvé avec une arme à la main et il est devenu  un  « small-soldier».

Ces enfants soldats protégés par des « fétiches », sont à la merci de la folie des adultes qui les exploitent, les droguent, les violent et les assassinent.

« Un roman témoignage », « un docu- roman » qu'importe le nom de ce livre. Il est surtout le témoin silencieux d'une politique coloniale dont on peut mesurer les graves conséquences aujourd'hui.

Un livre pour nous rappeler la guerre et ses horreurs. 


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Pour lire d'autres témoignages le blog de Sylire et de Lisa  : les deux organisatrices de ce blogoclub

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L'homme est un grand faisan sur terre

Publié le par Nina

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Edition Gallimard : collection Folio / 2009  

Herta Muller est née en 1953 dans la province de Banat en Roumanie, au sein de la minorité allemande des Souabes. Persécutée par le régime de Ceaucescu, elle émigre en 1987 en Allemagne de l'ouest, à Berlin où elle vit encore. Elle reçoit en 2009 le prix Nobel de littérature, récompensée pour avoir, "avec la densité de la poésie et la franchise de la prose, dépeint l'univers des deshérités". (biographie extraite du roman) 

Ce roman se passe dans un pays de l’est sous la dictature communiste. La pauvreté et la peur règnent dans le village du meunier Windisch. L’obsession des villageois est d’obtenir un passeport pour émigrer à l’ouest. Le meunier est lui aussi confronté à ce problème. Il  veut partir avec sa femme et sa fille, mais il sait aussi que les miliciens abusent de leur pouvoir et qu’il pourra travailler le plus possible pour gagner l’argent des passeports, rien ne pourra empêcher sa fille d’être la proie  du milicien et du pasteur du village qui règnent en maîtres absolus grâce à ce régime totalitaire.

Le  roman est découpé en chapitres, qui ressemblent plus à de petites nouvelles. Chaque histoire nous fait pénétrer plus profondemment dans ce pays à la dérive, qui est certainement la patrie de l’auteur : la Roumanie sous la dictature de Ceausescu. On pourrait presque se croire dans un monde surréaliste, tellement cette privation de liberté transforme peu à peu les habitants en personnages loufoques perdus dans un pays à l’atmosphère irrespirable.  Mais quelles sont les ambitions de ces habitants une fois passés à l’ouest ? La réponse est à la fin du roman, elle est tout aussi étrange que l’ensemble du récit et dénonce parfaitement le drame des régimes totalitaires, mais je laisse les futurs lecteurs la découvrir.

Mon avis :

J'ai aimé ce roman qui n'est pas qu'un simple témoignage sur un pays, c'est aussi  et surtout une belle écriture et un style très original. Ce prix Nobel a permis de sortir de l'ombre une écrivaine très peu lue en France et qui mérite vraiment d'être reconnue.

Pour avoir l'avis de Sylire qui est toujours fidèle au poste d'organisatrice de ce blogoclub malgré son emploi du temps chargé, c'est ICI  


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L'affaire Jane Eyre

Publié le par Nina

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Jasper Fforde

Edition Fleuve noir / 387 pages

 

Dans notre monde,  les livres dorment tranquillement dans les bibliothèques et les librairies, Il y a rarement de vols dans ces lieux. Mais il existe une autre dimension, un  univers étrange où  les livres sont devenus l’occupation principale. Les êtres humains organisent des débats littéraire sur tous un tas de sujets comme par exemple la fin du roman de Jane Eyre qui pose problème à beaucoup de gens. Une importante police littéraire  surveille et enquête en permanence les vols de manuscrits, les plagiats….

L’héroïne de ce roman s’appelle Thursday Next, elle fait partie d’une  brigade spéciale «les littéraTecs ». Sa mission principale est d’arrêter un dangereux  criminel  qui a été un de ses professeurs : Achéron Hadès. Cet homme  peut à la fois voler des pensées, projeter des images à volonté, ne peut être pris en photo et tuer de sang froid. Cette fois-ci, il a volé un manuscrit original de Dickens pour le modifier grâce à une invention d’un savant fou qui est justement l’oncle de Thursday.  Hadès a un prochain objectif modifié le manuscrit de Jane Eyre. Thursday Next a une expérience particulière avec ce roman. Enfant,  elle a pénétré les pages du livre et suivi le déroulement d’une  scène, puis ce roman qu’elle avait glissé dans une de ses poches, lui a sauvé la vie en empêchant une balle de la tuer.

Mon avis :

Cet univers consacré aux livres est original, l’auteur a une imagination vraiment incroyable mais j’ai trouvé  que le mélange des genres « science fiction, policier, burlesque… » un peu  compliqué. Le roman Jane Eyre prend toute sa dimension à la fin du livre c’est un peu dommage. Il y a beaucoup de  passages un peu ennuyeux comme ceux sur la guerre de Crimée. Je suis un peu déçue par ce roman, je ne pense pas lire les autres tomes.  

 

L'avis de Sylire me rassure !!!

 

Jane Eyre 

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Maudit karma

Publié le par Nina

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maudit Karma
Edition Presses de la cité : traduit de l'allemand par Catherine Barret : 2008 / 318 pages

Karma : Principe fondamental reconnu par les trois grandes religions indiennes et reposant sur la conception de la vie humaine comme maillon d’une chaine de vie. Chaque vie particulière étant déterminée par les actions de la personne dans la vie précédente. (Définition encyclopédie Larousse) 

Kim Lange, animatrice de télévision au sommet de la gloire est tracassée tout au long de cette histoire par son karma !! En effet, après avoir reçu sur la tête le lavabo de la station spatiale Photon M3 qui venait de se désintégrer dans l’atmosphère, Kim meurt sur le coup. Pourtant, sa vie n’est pas terminée, Kim se réveille avec  une tête énorme, un arrière-train insensé, six pattes et deux très longues antennes. Mais que lui arrive t-il ? Kim  se croit dans le coma ou bien devenue folle, mais une grosse fourmi du nom de Siddharta Gautama,  plus connue sous le nom de Bouddha, s’approche d’elle et  lui apprend d’un ton plein de bonté,  qu’elle est réincarnée en fourmi !

FourmiKim est sous le choc, pourquoi est-elle réincarnée en fourmi ? Bouddha lui explique gentiment qu’elle n’a pas mérité autre chose, mais il la rassure en lui disant que les dictateurs sont réincarnés en bactéries intestinales !!

Dans la fourmilière qui est devenue sa nouvelle demeure,  Kim rencontre une autre fourmi réincarnée,   le célèbre Casanova, avec qui elle va sympathiser et  dont on va suivre les aventures en parallèle au bas des pages du roman. Quelle tristesse pour ce  pauvre Casanova qui devra dorénavant passer son existence à travailler au lieu de vivre de folles nuits d’amour !!

Kim et Casanova  ne sont pas des fourmis ordinaires, elles vont avoir du mal à suivre le rythme laborieux de la  fourmilière et décident de se rebeller, mais Bouddha a bien expliqué à Kim que même son existence de fourmi doit être exemplaire si elle veut obtenir un meilleur karma dans sa prochaine vie.

hamsterEt c’est ainsi que nos deux compères vont vivre des situations incroyables dans leurs  différentes réincarnations et vont devoir faire l’apprentissage de la bonté, de l’altruisme et de l’amour du prochain pour gagner du bon karma et revenir dans le monde des êtres humains.

Kim va déployer des  efforts incroyables pour revenir près de sa fille et de son mari qu’elle avait délaissé durant sa première vie attirée par les mirages de la célébrité et Casanova veut fonder une famille avec la jeune femme dont il est tombé follement amoureux.   

Ce roman est pétillant d’humour et nous fait pouffer de rire à chaque page. C’est une manière intelligente de  se moquer  des petites et grandes bassesses des êtres humains.  Et puis on apprend avec plaisir que les dictateurs et tous les affreux de ce monde finissent en bactéries  intestinales, beurk c’est bien fait pour eux !!

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Pour lire un autre avis très positif : Armande

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Si c'est un homme

Publié le par Nina

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Livre lu dans le cadre du Blogoclub


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Edition Presse Pocket : 314 pages

En ce début d’année, parler  d’hommes qui décident d’avilir, d’exterminer d’autres hommes sous principe qu’ils sont différents, nous fait réfléchir une nouvelle fois sur nos sociétés qui peuvent devenir folles au point d’engendrer ce type  d’horreur.  

Le roman  de Primo Levi rassure sur le fait qu’un roman à une force incroyable, il est là pour témoigner, pour garder en mémoire, il y a beaucoup d’autres livres qui traitent de ce type de sujet comme « Matin brun », « l’ami retrouvé », « seul à Berlin »…… Ils doivent obligatoirement être présents dans toutes les bibliothèques du monde, pour continuer leur rôle de gardien d’une mémoire si dérangeante que l'on pourrait avoir envie de l'oublier. 

Primo Levi nous décrit avec une incroyable justesse, l’horreur que ces hommes vont subir dans les camps de concentration et l’incroyable perversité des SS qui ne peuvent être que  déshumanisés pour agir ainsi.  Son analyse au scalpel de ce milieu carcéral  qui a eu pour seul objectif d’avilir et de condamner à la soumission totale, les hommes qui y sont incarcérés est bouleversante. J’ai aimé la façon dont Primo Levi analyse les évènements, avec un certain recul et une relative dose d’humour  devant la bêtise de ses tortionnaires.  

La nuit vint, et avec elle cette évidence : jamais être humain n’eut dû assister, ni survivre, à la vision de ce que fut cette nuit-là. Tous en eurent conscience : aucun des gardiens, ni italiens ni allemands, n’eut le courage de venir voir à quoi s’occupent les hommes quand ils savent qu’ils vont mourir. (Extrait de la page 15)

« Si c’est un homme » est un livre qu’il faut avoir le courage de lire.

Si c'est un homme occupe une place centrale dans la littérature de témoignage du l'extermination des juifs d'Europe et l'univers concentrationnaire" J.-B. Marongiu du journal "Libération"

Primo Levi est né à Turin en 1919, son premier livre "Si c'est un homme" paru en 1947 est le journal de sa déportation et c'est l'un des tout premiers témoignages sur l'horreur d'Auschwitz. Publié à l'origine dans une petitemaison d'édition italienne, ce n'est que dix ans plus tard qu'il sera reconnu  comme un chef d'oeuvre.  Primo Levi s'est donné la mort en 1987. (extrait de la 1ère page du livre "Si c'est un homme").

D'autres avis :  Sylire     Lisa

l'ami retrouvé   Matin brun  Seul dans Berlin

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L'écume des jours

Publié le par Nina



Union Générale d'Editions : collection 10/18 -190 pages, 1980 

Ce  roman écrit en 1946 commence par une très belle description  à l’aide de métaphores élaborées et judicieuses d’un des personnages du roman « Colin » qui est  en train de faire sa toilette. Chaque mot,  chaque phrase nous révèle les talents d’écrivain de Boris Vian, on pense s’installer dans un roman à l’écriture délicate et soignée mais très vite une phrase surprend, on la lit,  on la relit !! « Quelques comédons saillaient aux alentours des ailes du nez. En se voyant si laids dans le miroir grossissant, ils rentrèrent prestement sous la peau et, satisfait, Colin éteignit la lampe »  Boris Vian nous donne le ton de son roman très rapidement, il nous emmène dans un univers absurde et loufoque pour nous raconter l’histoire de Colin jeune homme riche et sans problème qui cherche l’amour. Ce roman est criblé de références culturelles, littéraires et musicales, certaines sont cachées sous forme de jeux de mots comme Jean-Sol Partre, Boris Vian passionné de jazz égrène au fil des pages sa passion pour cette musique, il n’y a plus qu’à noter et à écouter !! Mais il y a aussi ses convictions politiques qu’il nous livre en faisant par exemple de Chick l’ami de Colin un ingénieur qui gagnent moins que ses ouvriers ! Boris Vian a un univers imaginaire incroyablement riche qui lui permet de décrire le monde sans employer les mots de la réalité, comme de dire que c’est un nénuphar qui se loge peu à peu dans le poumon de Chloé la femme de Colin, et c’est cette fleur qui va donner fin à leur histoire d’amour, et l’envie de se suicider quand la vie devient insupportable est rendue par une souris qui vient se loger dans la gueule d’un chat. 

Dans ce roman les mots sont triturés, les expressions renversées, dans le monde de Boris Vian on peut trouver un homme à tête de pigeon, de l’engrais qui fait repousser le cuir, un « varlet » nettoyeur, Partre a écrit  « le paradoxe sur le dégueulis ». L’humour est à chaque page  mais Boris Vian en profite aussi pour faire une critique politico-sociale plutôt grinçante de son époque mais qui pourrait bien convenir à notre monde actuel !

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman,  je le conseille vraiment à tous ceux qui aiment l’humour, les jeux de mots, les contrepétries, mais surtout la qualité et la maitrise d’une écriture originale qui permet une lecture aisée du monde absurde où nous emmène Boris Vian.   


En 1959, un film est tiré de ce livre, Boris Vian désaprouve cette version et le 23 juin, meurt pendant la projection du film.  


Pour avoir d'autres avis et lire d'autres articles sur les romans de Boris Vian le blog de Sylire  

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La tournée d'automne

Publié le par Nina

 

 

Ce roman m’a plu à un niveau plutôt « technique » ! En effet, comme je travaille dans une bibliothèque j’ai été intéressée par le principe de cette bibliothèque itinérante.


En France ce sont les bibliothécaires des bibliothèques départementale de prêt qui vont  à bord des bibliobus porter des livres, des cd et des DVD  dans les endroits isolés, les villages, qui n’ont pas la chance de disposer de bibliothèques  bien approvisionner.  Au Québec, le  principe et un peu le même mais le règlement des emprunts semble plus souple, c’est un « chauffeur-bibliothécaire » qui va de village en village pour prêter les livres, il fait trois tournées par an mais à l’inverse des bibliothécaires françaises qui font leurs  tournées à la  journée, au Québec  le bibliothécaire part pour  plusieurs semaines, il vit dans le bibliobus et va à la rencontre des  chefs de réseaux qui empruntent des livres pour leurs villages mais il reçoit aussi les lecteurs solitaires qui viennent de leur propre initiative emprunter des  livres. Le fonctionnement de cette bibliothèque est original et j’ai vraiment apprécié cette organisation qui semble sans trop de contraintes et qui permet un réel échange avec  les lecteurs.

Par contre, l’histoire par elle-même m’a vraiment ennuyée, ce bibliothécaire nomade est un homme discret, passionné de livres, qui fait son métier avec beaucoup de tendresse pour les gens qu’ils rencontrent, il tombe amoureux de Marie qui fait partie d’une troupe d’artistes français qui visitent le Québec en jouant dans les villages qu’ils traversent. Le chauffeur va les suivre et leur faire visiter le Québec.

Cet homme est tellement gentil qu’il n’arrête pas de dire merci, il regarde à chaque fois si un chat n’est pas caché sous son camion avant de partir, il dit que c’est pas grave si on a oublié de ramener un livre, il dispose d’un coffret de manuscrits pour donner à ces textes une chance d’être lus, parfois il est triste parce que c’est sa dernière tournée car il a l’âge de la retraite……. Bref il est plein de bons sentiments et tous les gens qu’ils rencontrent on l’air de vivre sur cette même planète.

La construction du roman un peu comme un guide touristique  aurait pu être originale mais même les descriptions des paysages québécois ne m’ont vraiment pas transporté. Dans ce roman tout est tellement doux, tellement simple, il y a  un tel  manque d’intensité dans les rencontres, et les  échanges que cela donnent un caractère superficiel à cette histoire. 

A lire beaucoup d'autres commentaires chez Sylire

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Nous étions les Mulvaney

Publié le par Nina

J'ai fait une erreur de manipulation et j'ai effacé cet article, heureusement j'en avais gardé une copie, mais je n'ai plus les commentaires, je remercie tous ceux et celles qui sont venus lire et laisser un commentaire pour ce roman. 



Joyce carol Oates, un peu à la manière d’un jeu de construction, cube par cube, nous présente les membres de la famille Mulvaney. Un bien bel équilibre que cette famille un peu atypique, qui la rend formidablement originale et intéressante. Les parents ont su construire peu à peu des bases solides, et faire de leur maison,  une belle forteresse où le « clan Mulvaney » peut s’épanouir.  Que veut nous démontrer Joyce Carol Oates avec cette belle histoire ? Et bien tout simplement que toutes les constructions, même les plus solides, ne pourront pas protéger les  êtres qui y vivent, quand ils sont attaqués dans leur chair, quand on détruit leur amour, leur raison de vivre.  Alors le jour où la petite Marianne, la fille chérie de la famille va revenir du bal de l’école blessée, abimée au plus profond d’elle-même, c’est la famille entière qui est atteinte. L’écrivain retire un à un  les cubes de cette belle construction qui peu à peu va vaciller et s’écrouler.

Ce roman est une excellente analyse sociale et psychologique. Joyce carol Oates dissèque au scalpel une Amérique puritaine, où l’amour et le respect des autres sont des paroles écoutées à l’église mais bien vite oubliées une fois dehors, et où paraître et plus important qu’être, mais elle décrit aussi avec beaucoup de finesse, de justesse,  toutes les forces et les fragilités de l'âme humaine.  

Un roman excellent qui me donne tout simplement envie de poursuivre la lecture de l’œuvre de Joyce Carol Oates.


Pour avoir d'autres avis sur le blog Sylire  

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L'instinct d'Inez

Publié le par Nina






Carlos Fuentes - Edition Gallimard : 198 pages

L'instinct d'Inez est un roman étrange qui nous transporte dans les sphères de la passion totale et absolue pour   l'art. Ces hommes porteurs d'une destinée grandiose ne sont pas comme le commun des mortels, ils sont habités par leur création, ce qui leur  donne une dimension un peu fantasmagorique.

Le problème de l'artiste, c'est qu'il ne sait pas très bien distinguer entre ce qui est considéré comme la normalité quotidienne et la créativité qui, pour lui, est également quotidienne, et non exceptionnelle. (Extrait de la p. 60).

Le célèbre Maestro Gabriel Atlan-Ferrara est maintenant un homme âgé, il va sortir pour aller assister à une représentation de « la damnation de Faust » qui va être jouée en son honneur.

En attendant, il regarde un objet insolite posé sur un trépied : un sceau en cristal. Cet objet joue un peu le rôle de   tabernacle qui renferme les souvenirs du vieil homme et le transporte des années en arrière.    

Gabriel Atlan-Ferrara était alors un jeune chef d’orchestre passionné par une œuvre de Berlioz : la damnation de Faust, mais il vivait  une autre passion plus complexe avec la cantatrice mexicaine Inez  Prada.

La rencontre entre ces deux immenses artistes, est complexe car Inez porte en elle un passé  étrange, un amour originel qui se transmet grâce à cet énigmatique sceau de cristal. (Si j’ai bien compris !)

Ce roman nous emmène au cœur de la création, de la passion artistique et amoureuse, il est servi par une belle écriture très poétique certes,  mais voilà il doit falloir des clés pour comprendre ce roman, et des clés, il m'en manque ! J’attends donc de lire les autres chroniques qui me donneront un éclairage et des pistes de réflexions.  

Ce livre vous a-t-il donné envie d'écouter "la damnation de Faust" ? Je vais peut-être essayer !


 

  Pour lire les articles de cette lecture emblématique  le blog de Sylire   et de Lisa 

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Gens des nuages

Publié le par Nina

 





Jemia et J.M.G. Le Clézio
Photographies de Bruno Barbey
Edition Stock : 1997 - 118 pages

Ce livre est le carnet de voyage d'un « pèlerinage aux sources », il est magnifiquement illustré par le photographe Bruno Barbey. 

                            
On pourrait presque lire ce livre un peu comme un conte des mille et une nuits tellement cette histoire est extraordinaire : Une princesse prénommée Jemia part à la recherche de son royaume et de son peuple perdus avec l’aide de son prince Jean Marie Gustave.

Cette histoire est pourtant vraie, Jémia existe réellement, c’est la compagne de JMG le Clézio. L'histoire familiale de cette femme est un peu particulière, elle est issue d’une ethnie saharienne, ses grands parents ont vécu l’exode, des longs mois de marche  « (…) vers les plaines fertiles du nord, vers Taroudant, Marrakech, puis vers les grandes villes ou ils trouvaient de l’eau, du travail, des magasins. p.76 ».       


Pour ce couple, tout a commencé par un rêve devenu obsédant. Ensuite JMG Le Clézio a écrit son roman « Déserts »  pour donner une plus grande réalité à ce rêve,  et un jour il est devenu réalité :  Leur rêve était de remonter aux origines, revenir aux sources, faire le  chemin en sens inverse des grands-parents de Jémia et retrouver
la tribu de Jemia ; les "Ahel Mouzna" qui veut dire "Gens des nuages", ce peuple à la poursuite de la pluie.   

Vous êtes prêts pour l’aventure, alors montons dans la jeep auprès de ces deux grands voyageurs hors du commun !

On franchit d’abord les portes du désert, dans la vallée du Draa,  C’est par cette route que le couple nous emmène pour ce long périple en nous expliquant peu à peu la complexité des ethnies, des tribus, des différents peuples qui habitent le désert et leur douloureuse histoire peuplée de guerres, de révoltes et d’insurrections et leur lutte permanente contre les envahisseurs : français, espagnols, anglais, turc, chrétiens……..

Les noms des villes, des différents peuples et des ethnies, sonnent comme des noms magiques : La Hamada du Draa, le Gaa, L’Imrikli, d’Oued Noun, le Jbel Tiris, Smara, Les Aït Jmal, le peuple des chameaux......



Et puis le désert est là partout, terre aride et brûlante, sans vie aucune pour nous occidentaux, mais Jémia rêvait de ce paysage, « Ce pays qu’elle porte sans doute dans sa mémoire génétique. Jemia s’est tue toute cette journée : c’est son pays, le pays le plus ancien, et en même temps le plus jeune, une terre que l’âge des hommes n’a pas marquée p. 31 ».

JMG est heureux d’être là mais pour d’autres raisons, on connait les idées de cet « écrivain philosophe » qui a eu vite conscience des excés de nos civilisations occidentales. Pour lui ce voyage est initiatique, il vient chercher des réponses aux dérives des sociétés modernes.
 

"(...) Lorqu'on vient du désert (et de ce désert plus terrible encore qui est celui des villes modernes), on entre ici dans une aire de recueillement,  d'énergies. p. 51".

« (…)
Mais les grandes civilisations qui ont éclairé le monde ne sont pas nées au paradis ; Elles sont apparues dans les régions les plus inhospitalières de la planète, sous les climats les plus difficiles. P. 43 ».

Il y a deux points importants dans ce voyage :

La visite "du tombeau de Sidi Ahmed el Aroussi" qui est un grand moment d’émotion pour ces voyageurs. 


« Nous sommes entrés dans le tombeau. Nous avons poussé la porte de la grille qui l’entoure et sommes entrés. P.62. »

"Sidi Ahmed el Aroussi" est un homme qui a su unifier les nomades pour en faire un peuple équilibré vivant dans la simplicité, c’était un homme épris de justice autant pour les hommes que pour les femmes.  Beaucoup de légendes courent à son sujet, on pourrait le comparer à  Jésus.

Et la vue de "Tbeïla le rocher" ce lieu secret perdu dans le désert est un endroit de légende pieuse.
      
C'est là que les disciples de "Sidi Ahmed el Aroussi" sont venus, années après années jusqu'à la mort du prophète suivre son enseignement.

On s’enfonce de plus en plus dans ces régions désertiques, à la rencontre des gens qui y vivent, ils sont les derniers nomades de la terre.




Sans oublier les enfants du désert :
« (…) Mais ce sont les yeux des enfants qui sont les vrais trésors du désert. Des yeux brillants, clairs comme l’ambre, ou couleur d’anthracite dans des visages de cuivre sombre. P.76 ».

Le voyage continue, au rythme lent du désert, et devient peu à peu une véritable leçon de vie, de tolérance et d'humanisme au coeur de cette civilisation millénaire.

Ce livre date de 1997, les idées qui s'en dégagent sont pourtant de plus en plus actuelles et font echo aux problèmes graves que nous rencontrons dans nos métropoles surpeuplées : pollution, éducation, crise fiancière...
Ce livre m'a véritablement passionnée, j'ai aussi beaucoup appécié le style de JMG Le Clézio, la poésie et l'intelligence de sa pensée qui se dégagent de chaque phrase, la pertinence des mots.

J'ai aussi aimé la façon dont le couple raconte cette épopée. Ils emploient le "nous" puis à d'autres moments, Jemia parle de son mari, puis c'est JMG qui parle de sa femme, et de nouveau, ils utilisent un langage commun comme quand ils parlent de leurs filles au double héritage familial. 

 

Le désert : "(...) Un langage éternel, une perfection sans temps, une vérité sans corps. p.111"

D'autres lectrices de JMG Le Clézio : Lisa et l'article de Julien pour le roman Onitsha.

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