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1Q84 livre 2 juillet - septembre

Publié le par Nina

 

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Edition Belfond : 2011/ 500 pages

 

Le second volet est tout aussi prenant que le 1er, on avance dans cette histoire à pas feutrés. 1Q84 est un monde parallèle qui apparaît qu'à ceux qui ont franchi le passage. Qui peut et comment peut-on passer dans ce monde étrange ? C'est toujours le mystère total, qui ne sera dévoilé que dans le 3ème volet. l'héroïne, Aomamé, a descendu un escalier le long d'une autoroute et c'est là que le passage s'est ouvert. Pour Tengo c'est la réécriture du roman de la fille du Gourou de la secte des précurseurs qui lui a fait passer cette frontière invisible aux yeux du commun des mortels.

Aomamé et Tengo sont les deux êtres élus pour accomplir une mission. Ils ont été choisis : mais on ne sait pas par qui, et pourquoi. On sait juste que ces deux jeunes gens ont des failles dans leur vie familiale, ils ont dû se désolidariser de leur famille pour pouvoir exister par eux-mêmes. Ils se sont rencontrés dans leur enfance, cet ultime contact a tendu un lien invisible entre eux,  qui semblerait les définir comme deux moitiés d'un élément indispensable à la réalisation du projet des Little People. Pour le moment, ils ne savent pas qu'ils sont importants l'un pour l'autre. Aomamé tue des hommes pour le compte d'une vieille dame qui veut venger les femmes victimes de leur violence. le prochain sur la liste est le gourou de la secte des précurseurs. Cet homme sert de passeur entre 1984 et 1Q84. On le croit violeur d'enfants, il est en réalité une victime des « little people ». On sait aussi que dans le monde de 1Q84, une étrange chrysalide donne naissance à des « doubles » appelés : daughter.

Je n'en dirais pas plus, sinon je vais dévoiler trop d'éléments et nuire à la lecture des prochains envoutés par 1Q84 !!

J'ai trouvé le tome 2 tout aussi intense que le tome 1. C'est une vraie réussite, aucune faiblesse dans le rythme, les différentes histoires s'emboitent bien, 1Q84 est encore un monde mystérieux qui dévoilera sa réalité dans le dernier volume. Dés sa sortie en librairie, je cours l'acheter !!!

 

Petites infos autour de 1Q84 :

Il parait que les éditions Belfond ont choisi d'éditer ce roman en 3 exemplaires alors que d'autres pays ont fait le choix de le faire en 2 volumes et même voir en 1 seul livre pour les américains. En France, si on veut acheter les trois volumes, on doit dépenser 69 euros.

Je suis bibliothécaire et je peux constater que comme la littérature japonaise n'est pas "grand public", on ne se bouscule pas pour réserver 1Q84 dans ma médiathèque. Alors un conseil, si dans les grosses médiathèques, la série n'est pas disponible, je vous conseille de vous adresser aux annexes des médiathèques ou dans les bibliothèques des banlieues, vous aurez une chance d'emprunter rapidement la série.

Vous pouvez aussi la commander au Père Noël !!!

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Publié dans Littérature japonaise

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1Q84 Livre 1 avril - juin

Publié le par Nina

 

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Edition Belfond : 533 pages

J'ai lu ce roman début septembre, j'avais pris diverses notes au fur et à mesure de ma lecture, mais j'ai lu vraiment beaucoup de chroniques sur Internet à propos des ces deux livres, il n'est donc pas facile d'en parler sans faire redondance avec tout ce qui a été écrit.

Alors j'ai choisi de raconter une scène qui m'a particulièrement plu, et qui contient pour moi toute la genèse de ce roman. C'est vraiment avec cette scène que l'étrange monde 1Q84 se révèle.   

Cette scène est au début du roman. Un embouteillage monstre bloque toute la circulation des voies extérieures de Tokyo. Une jeune femme attend patiemment à l'arrière d'un taxi en écoutant le morceau musical que diffuse l'auto-radio. Elle s'étonne de reconnaître le compositeur et l’œuvre qui est jouée. Il s'agit de Sinfonietta  du compositeur tchèque Janáček. Le trafic est complètement bloqué et elle commence à s'inquiéter, elle va arriver en retard à son rendez-vous. Le chauffeur de taxi lui propose de descendre l'escalier d'urgence qui est situé le long des piliers de l'autoroute. Cet escalier va lui permettre d'accéder à une gare, si elle peut prendre un train, elle sera à l'heure à son rendez-vous. Le chauffeur de taxi dont elle n'a pas vu le visage lui dit avant de quitter  la voiture : Il ne faut pas se laisser abuser par les apparences. Il n'y a toujours qu'une réalité.

J'ai trouvé cette scène extrêmement réussie et capitale, elle annonce à elle seule le ton du roman. Car il faut savoir aussi que cette jeune femme, qui s'appelle Aomamé, va descendre cet interminable escalier à reculons pour ne pas donner prise au vent, qu'elle est vêtue d'un petit tailleur, qu'elle est pieds nus car elle a glissé ses belles chaussures à talons dans son sac qui renferme aussi un étrange pic à glace soigneusement effilé par ses soins. Arrivée en bas de l'escalier, d'infimes détails lui indiquent que quelque chose à changer, son monde n'est pas tout à fait le même pourtant elle est bien en 1984 et tout est pareil. Avant de poursuivre sa route vers son rendez-vous, elle se remémore les étranges paroles du chauffeur de taxi.

Il ne faut pas se laisser abuser par les apparences, il n'y a toujours qu'une seule réalité.

Alors après ce passage, je vous promets que l'on ne lâche plus le livre ! On sait d'entrée de jeu que ce roman va nous embarquer dans un univers où va se côtoyer le mystère, la sensualité et l'extrême  violence. Ambiance japonaise garantie !

Il n'y a pas que des références musicales dans ce livre, il y a aussi une référence littéraire incontournable : 1984 de George Orwell. Et bien moi je ne l'ai jamais lu ! Je vais donc combler cette lacune littéraire en attendant le tome 3 en mars 2012.

J'ai aimé la chronique de Choco on peut la lire dans son grenier à livres ICI

 

Publié dans Littérature japonaise

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Instants particuliers : les dédicaces

Publié le par Nina

Un salon du livre est souvent une manifestation incontournable de la vie professionnelle d'une bibliothécaire. Le rituel est pour moi annuel au mois de novembre. Ma commune organise un salon du livre jeunesse dont une partie de l'organisation est planifiée par la médiathèque.

 

Un salon du livre est toujours un lieu d'effervescence incroyable générée par les auteurs invités, les spectacles annoncés et les animations organisées. 

 

Cette année, en me promenant  dans les allées, j'ai pris en photo ces instants très privilégiés qui sont la coutume de tout les salons littéraires : La séance de dédicace. 

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Philippe Lechermier colle une pétale de coquelicot sur la page et pose délicatemment une phrase sur sa tige.

 

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Claire Cantais découpe et colle des petits souvenirs à ses albums.

 

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Kris di Giacomo sort de sa boite magique son attirail de couleurs.....

 

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Mais que raconte Jean-Baptiste de Panafieu à ses petits lecteurs ? la dédicace est longue.........

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Et  Patrick Sobral offre à ses petits fans la possibilité de choisir l'un des personnages

de sa "maintenant très célèbre" bande dessinée :

Les Légendaires.

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 On peut remarquer que chaque auteur, chaque illustrateur,  fait une dédicace très personnalisée, j'ai été touchée par cette délicatesse qui permet aux enfants de ramener chez eux un livre qui contient le souvenir de la rencontre avec son auteur.

Publié dans Revue de presse

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Hubert Nyssen nous a quittés.....

Publié le par Nina

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Le monde de l'édition est en deuil, et je suis particulièrement triste en apprenant la nouvelle du décès du fondateur de cette merveilleuse maison d'édition : Actes Sud.

Hubert Nyssen a fondé Actes Sud en 1978. Les livres d'Actes Sud ont conquis les amateurs de livres très vite, d'abord par leur originalité, car les éditions Actes Sud adopte un style d'édition radicalement différent. La reliure typique des livres d'Actes Sud, reconnaissable dans n'importe quel étalage de livres, marie à la fois un choix de papier, des couvertures magnifiquement illustrées et un format spécifique. Une autre particularité et non moindre, c'est la qualité d'édition presque artisanal car les pages des livres sont cousus, j'appuie sur ce détail qui a une grande importance. En effet, on peut remarquer que les livres sont maintenant le plus souvent collés et ont de ce fait une durée de vie très limitée. Beaucoup de maisons d'éditions publient à peu de frais des livres qui seront lus par un ou deux lecteurs avant de s'effeuiller. La littérature devient jetable comme le reste !!

Chez Actes Sud on respecte le livre et la littérature.

Mais Actes Sud c'est aussi et surtout un choix éditorial de très grande qualité qui a permis peu à peu à cette maison d'édition  installée pourtant loin de Paris de s'imposer parmi les plus grandes Maisons d'édition française.

Son catalogue présente plutôt des auteurs étrangers, une véritable richesse pour la France de pouvoir découvrir la  littérature des 4 coins du monde.

Mais Actes Sud édite aussi des auteurs français comme par exemple Laurent Gaudé couronné par le prix Goncourt pour "le Soleil des Scorta" et vendu à plus e 400 000 exemplaires.

Actes Sud a aussi publié deux Nobel : En 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertész et en 2004 Elfriede Jelinek, auteure autrichienne.

Ce que j'aime aussi, c'est cette histoire un peu romanesque que raconte Hubert Nyssen dans ses souvenirs d'éditeur : sa rencontre avec l'écrivaine russe Nina Berberova.

Hubert Nyssen était aussi écrivain, il a publié de nombreux livres, si vous voulez consulter sa bibliographie complète elle est sur son site ICI

C'est la fille de Hubert Nyssen qui a pris le relais et c'est elle qui a décidé d'éditer la série Millénium. Au nom de tous les passionnés de livres, j'espère que sa vie d'éditrice sera aussi belle que celle de son père malgré un climat éditorial vraiment morose.

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Publié dans Revue de presse

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Du domaine des murmures

Publié le par Nina

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coeur_72.gifCarole Martinez : éditions Gallimard / 2011 - 200 pages

 

Prix Goncourt des lycéens 2011

 

Quand la nouvelle est tombée cet après-midi, j'ai sauté de joie. Ce roman n'a pas eu le Goncourt mais il a eu mieux le Prix Goncourt des lycéens. Plaire à des adolescents n'est pas chose facile. J'ai discuté avec certains qui participaient au jury et ils n'étaient pas du tout emballés par certains titres, mais "Du domaine des murmures" n'a pas eu droit à son lot de grimaces, alors je me suis dit en mon for intérieur que peut-être.........

Et bien je remercie les adolescents du jury du Prix Goncourt des lycéens pour ce choix.

J'ai terminé le roman ce matin et je dois dire que ce roman nous emporte avec dextérité dans les dédales complexes d'un Moyen-Age mystique et dangereux.

Carole Martinez nous raconte que si on se promène près de l'ancien château du domaine des Murmures dans la vallée de la Loue, il se peut que l'on voit :

Quelques glaives lumineux zèbrent d'or les sous-bois comme dans les enluminures d'un vieux livres de contes" (Extrait page 13)

Et que l'on entende :

"Non, ce lieu est tissé de murmures, de filets de voix entrelacées et si vieilles qu'il faut tendre l'oreille pour les percevoir. De mots jamais inscrits, mais noués les uns aux autres et qui s'étirent en un chuintement doux".

"Les voix liquides des femmes oubliées qui suintent autour de nous" (Extrait de la page 13)

A la manière d'un conte, Carole Martinez nous raconte l'histoire d'une belle jeune fille de 15 ans qui habite un beau château et qui va se marier avec son prince charmant. Non, elle ne nous raconte pas cette histoire là, c'est celle que l'on raconte aux petites filles. A nous, elle  raconte la même histoire mais d'une autre manière. C'est l'histoire d'une jeune fille qui va se marier sur les ordres de son père à un rustre chevalier qui passe son temps à l'art de la guerre et quand l'envie lui prend, viole en toute impunité, les filles qui croisent son chemin.

Cette jeune fille s'appelle Esclarmonde, elle a décidé de dire non aux dictats imposés par son père et par toute une société. Alors comment dire non quand on est une femme ? comment échapper à sa destinée quand on vit à une époque où les femmes n'ont aucun droit. Et bien, il existe un seul échappatoire : le Christ.

Christ était puissant dans l'esprit des femmes de mon époque. Christ seul pouvait tenir les hommes en échec et leur arracher une vierge. (Extrait de la page 25)

Esclarmonde choisit de devenir une recluse, de finir ses jours emmurée. Après avoir assisté à son enterrement, la jeune fille ne fait plus partie du monde des vivants. Sa nouvelle vie sera consacrée à la prière, et à faire le lien entre Dieu et les hommes.

Je n'en dirais pas plus sur cette histoire qui est pleine de rebondissements, et d'inattendus.

Ces recluses ont réellement existé au Moyen-Age. C'étaient des femmes fortement mystiques et exaltées qui  s'emmuraient volontairement et à vie. Mais c'était aussi des femmes qui voulaient échapper au mariage. Ce choix était considéré comme héroïque et équivalait à la chevalerie au féminin, elles faisaient l'objet d'une grande vénération. Ce mode de vie a quand même duré 10 siècles, il a pris fin au XVIIème siècle.(lu sur différents sites Internet)

Carole Martinez nous offre avec ce roman une plongée dans le Moyen-Age mystique et religieux qui faisait régner la peur dans le seul but d' asservir le peuple et de maintenir leur pouvoir. Ce qui m'a beaucoup amusée ce sont les passages sur les trafics d'ossements de saints et de reliques en tout genre. Nous n'avons pas inventé les produits dérivés, au Moyen-Age, ils étaient déjà très forts pour ce commerce facile et très lucratif !

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Une photo de la vallée de la Loue, le décor du roman.

 
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Stoner

Publié le par Nina

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John Williams : traduit de l'anglais par Anne Gavalda

Edition ; La dilettante / 2011 - 384 pages

 

 

J'ai découvert ce roman lors d'une visite en librairie, c'est le libraire qui m'en a fait « la réclame » !

Stoner : un livre inconnu jusqu'à ce jour en France, un roman culte aux Etats Unis comme « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ». Ce roman date de 1965, il est réédité régulièrement mais jamais en France jusqu'à ce que Anne Gavalda en fasse la traduction. Ce livre a piqué ma curiosité et je l'ai rajouté à ma commande (j'étais en librairie en qualité de bibliothécaire et ça c'est le très très beau coté de ce métier!)

 

Avec un tel livre, l'auteur avait sûrement l'intention de vider son sac, de faire un portrait au vitriol du monde universitaire et de la vie sociale aux Etats-Unis dans les années 60. Parce qu'en fait c'est bien la vie de John Williams qui est raconté à quelques nuances près dans ce roman. (lu sur Internet)

Pour écrire cette satire, pour dire sans avoir l'air de le dire, John Williams a été judicieux, il a choisi son personnage principal précisément pour qu'il est le rôle de l'intrus et vienne bousculer les principes établis par une classe bourgeoise dominante. Stoner sera toujours le personnage "a contrario".

Ce roman raconte l'existence banale d' un petit professeur d'université mais dont le parcours tellement atypique le rend incroyablement intéressant et attachant, c'est là toute la force de ce livre.

Ce roman est construit autour du personnage central « Stoner » qui est l'image même du anti-héros. Son origine sociale, ses parents étaient des fermiers pauvres. Son mariage raté avec une femme de la bourgeoisie. Sa rigueur professionnelle et même son histoire d'amour avec une jeune professeure d'université. Toutes les étapes de la vie de Stoner vont permettre à l'auteur de nous faire une analyse au scalpel de cette époque.

La vie de Stoner est une véritable leçon de vie. En fait, cet homme est un pilier, personne n'a pu le faire changer et c'est pour cela qu'il a perturbé l'ordre établi. Stoner a essayé d'être le plus honnête possible, de tenir ses engagements pendant toute sa vie. Il a su refuser les propositions malhonnêtes, les petites magouilles de l'université et pour cela voir son avenir professionnel complètement fermé. Il a accepté son mariage et la haine grandissante de sa femme. Mais il a aussi attisé les jalousies en vivant une magnifique histoire d'amour loin de ce monde rempli d'artifices, de représentations sociales et de guerre de pouvoir.

Stoner c'est l'histoire d'une vie accrochée à des valeurs, une belle vie en somme.

Mon humble avis :

Il y a des livres qui nous font réfléchir, qui nous font grandir :  Stoner est de cela. 

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