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Le coeur glacé

Publié le par Nina




Almudena Grandes : Edition JC Lattès -  1071 pages

Ce roman est un énOooorme pavé  !! le résumé de la 4ème de couverture est alléchant et m'a donnée envie de lire ce livre.  « Grande fresque de l’Espagne du XXème siècle, marquée par les blessures de la guerre civile. Le cœur glacé a connu un succès retentissant et a reçu plusieurs prix dont celui de la prestigieuse fondation Lara. Egalement désigné par les libraires comme la meilleure lecture de l’année 2007. Le cœur glacé est un roman tragique et lyrique qui raconte l’âme passionnée de ce pays.

Cette saga raconte l’histoire déchirante de la famille Carrion et de la famille Fernandez qui ont une branche commune, on va suivre ces deux familles pendant trois générations.  

Le roman commence en 2005 avec l’enterrement d’un riche  patriarche, Julio Carrion Gonzalez qui a fait fortune sous Franco, toute sa famille est là, Alvaro un des fils du disparu remarque une jeune femme inconnue qui assiste  à l’enterrement.

Cette femme c’est Raquel,  elle fait partie de l’autre famille « les Fernandez »,  ses grands-parents étaient  républicains et son grand-père vouait une haine farouche à Julio Carrion Gonzalez, qui a fait payé un lourd tribut à sa famille pour ses idées contraires au régime. Raquel sera un peu le fil rouge dans cette saga familiale.

Raquel et Alvaro vont se revoir  dans des circonstances un peu particulières, il va naitre entre eux une passion bien difficile à assumer. Comment vivre une  histoire d’amour avec le terrible passé qui lie les deux familles ?  Raquel peut-elle garder cette terrible vérité qu’elle a apprise de son grand-père et qui lui a donné des envies de vengeance ?  Peu à peu, Alvaro va découvrir le passé de son père qui à l’époque de Franco avait rejoint les phalangistes et la division Azul aux côtés des Allemands près de Leningrad, et les actions menées contre les membres de la famille de Raquel qui étaient des opposants à la dictature.  

Ce roman raconte aussi cette page terrible  de l’histoire espagnole, l’arrivée de Franco au pouvoir, la dictature qui se met en place, la guerre, l’exode  des républicains, la position de la France, l’accueil dans les camps, comme à Argelès......

Mon avis :

Ce roman m’aurait beaucoup plus  mais j’ai trouvé sa construction complexe.  L’histoire des deux familles est mêlée à la grande histoire ce qui donne un récit très dense, il est raconté sans suivre de chronologie,   j’ai vraiment trouvé que sur plus de 1000 pages les zooms avant - arrière deviennent difficile à suivre. J’ai eu aussi beaucoup de mal à reconnaitre les personnages, en effet en Espagne souvent il y a le même prénom sur plusieurs générations, le père donne son prénom à son fils qui le donne au sien et ainsi de suite, de plus il se raccroche plusieurs noms aux prénoms, et la  multiplicité des personnages compliquent et brouillent les repères. Tous ces détails mis bout à bout  ont vraiment gâché ma lecture, j’ai réussi à le finir parce que cette histoire est malgré tout captivante.

J’ai été obligée de me faire un arbre généalogique pour chaque famille, pour ne pas perdre le fil de ma lecture mais on en trouve un à la fin de l’ouvrage.

Quelques avis  très positifs : Lire et un plaisir

Terre d'Amélie

Guernica de Picasso.

Publié dans Littérature espagnole

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Le tailleur de pierre

Publié le par Nina

             
Edition Actes Sud / collection Actes noirs
Année 2009 : 477 pages
                                                                                 

Ce roman reprend le même décor que les deux précédents  titres. On retrouve Fjällbacka, la petite ville touristique et les personnages  principaux, dont Erika qui vient de mettre au monde son bébé, une petite fille prénommée Maja qu’elle a eu avec son compagnon Patrik Hedström. Malheureusement, les vacances sont de courte durée pour ce jeune couple bien fatigué par la naissance de leur fille ! Patrik est appelé en urgence au commissariat, on a retrouvé le corps d’une enfant dans la mer. L’autopsie démontre que la petite fille a été assassinée, on a retrouvé de l’eau savonneuse au lieu de l’eau de mer et de la cendre datant de plusieurs années dans ses poumons. Quand Erika apprend que c’est Sara l’enfant de son amie Charlotte qui a été assassinée, les évènements vont prendre une autre tournure pour Patrik. Il est difficile de mener une enquête objective quand les principaux suspects sont des amis proches mais Patrik restera maitre de la situation jusqu’au bout sans jamais fléchir, son seul but : retrouver le meurtrier de la petite Sara.

Ce roman nous raconte deux périodes, celle de la vie d’ Agnès, orpheline de mère dans les années vingt, elle sera gâtée et mal aimée par son  père, un homme riche et égocentrique qui va projeter dans sa  fille tout son orgueil et sa fierté, qu’il en oubliera l’importance de l’éducation. On suit la vie d’Agnès en parallèle de l’enquête menée par Patrik Hedström.

Agnès va devenir une adulte névrosée, elle sèmera le malheur autour d’elle, maltraitera sa fille adoptive Mary, qui  fera du mal à son tour une fois adulte. Cette douloureuse histoire qui prend sa source au début du siècle dernier va expliquer la haine qui se déchaine au présent.   

Avec ce roman policier, Camilla Lâckberg nous brosse un portrait réaliste de l’enfance maltraitée et violée. Ces enfants victimes développent des névroses souvent irréversibles qui peuvent générer des attitudes violentes, suicidaires ou meurtrières à l’âge adulte.  

Mon avis : j’ai adoré ce roman que j’ai lu en un temps record !! Il est bien écrit, l’enquête est bien menée et il fait réfléchir sur des sujets de société, de plus la description de la vie quotidienne des personnages avec leur soucis, leur faiblesse, leur coup de déprime et de ras le bol nous les rendent vraiment très sympathiques. On attend les 2 autres titres annoncés par Actes Sud avec impatience.

Infos trouvées sur le site des éditions Actes Sud :

Camilla Läckberg, née le 30 août 1974, est à ce jour l’auteur de cinq polars ayant pour héroïne Erica Falck et dont l’intrigue se situe toujours à Fjällbacka, port de pêche de la côte ouest en Suède, qui eut son heure de gloire mais désormais végète. En Suède, tous ses ouvrages se sont classés parmi les meilleures ventes de ces dernières années, au coude à coude avec Millénium de Stieg Larsson.

Autres titres de l'auteur :
La princesse des glaces
Le Prédicateur

Pour lire un autre avis : A part ça, rien...

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Le jeu de l'ange

Publié le par Nina


            

Robert Laffont : 2009

Dans « le jeu de l’ange », on retrouve l’ambiance envoutante du roman  « l’ombre du vent »,  la Barcelone des années 1920 au décor baroque, fantasque et mystérieux. Le héros de ce livre, David, est un jeune homme qui a eu une enfance misérable, comme pour tous les enfants des familles défavorisées de cette époque, la vie est  dure. « nous habitions une mansarde (…) un logement exigu et  froid  où le vent et l’humidité semblaient se moquer des murs. » David vit avec son père et souffre de solitude mais il a deux grandes amies : l’écriture et la lecture « Les mots et le mystère de leur science cachée me fascinaient et m’apparaissaient comme une clef permettant d’ouvrir un monde infini(…) ». Il a aussi un refuge : la librairie Sempere & Fils «Ce lieu sentant le vieux papier et la poussière était mon sanctuaire et mon refuge. Le libraire me permettait de m’asseoir sur une chaise dans un coin et de lire à ma guise tous les ouvrages que je souhaitais. »

Malgré sa condition sociale, David devient écrivain, mais  son manque d’argent ne lui permet pas d’écrire d’une façon indépendante,  il est employé dans un journal qui l’exploite à écrire à la chaîne des romans feuilletons, très à la mode à cette époque. 

Peu à peu, David va vivre des situations insolites et inquiétantes, jusqu’à la rencontre avec un mystérieux éditeur qui lui demande d’écrire un livre unique, une sorte de bible qui va renfermer les bases d’une nouvelle religion.  Comment se fait-il que cet homme a une emprise totale sur la vie de David au point qu’il  n’arrive plus à être maître de lui même ? Intrigué par des phénomènes étranges qui se passent autour de lui, il va mener sa propre enquête sur ce personnage sorti de nulle part. David ne sait pas contre quoi il doit combattre : des livres dangereux ? et contre qui : anges, démons, diables..... ? Barcelone renferme d'étranges mystères qui prennent leurs sources dans la nuit des temps.

Le cimetière des livres oubliés déjà à l’honneur dans «L’ombre du vent» viendra de nouveau jouer son rôle protecteur, il conserve tous les  manuscrits, même ceux qui peuvent être  maudits, comme celui que va y déposer David en espérant qu’il ne tente jamais un lecteur.

Le cimetière des livres oubliés de Carlos Ruiz Zafon :

(…)Isabelle leva la tête vers la coupole de verre et se perdit dans cette vision impossible de faisceaux de lumière blanche criblant une Babel de tunnels, passerelles et ponts tendus vers les entrailles de cette cathédrale de livres.

- Ce lieu est un mystère. Un sanctuaire. Chaque livre, chaque tome que tu vois à une âme. L’âme de celui qui l’a écrit et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et ont rêvé avec lui. Toutes les fois qu’un livre change de main, toutes les fois que quelqu’un parcourt ses pages, son esprit grandit et devient plus fort. Ici, les livres dont personne ne se souvient, les livres qui se sont perdus dans le temps, vivent pour toujours, en attendant d’arriver dans  les mains d’un nouveau lecteur, d’un nouvel esprit… (extrait de « le jeu de l’ange » page 526).
 

Ce roman n'a pas fait l'objet de l'enthousiasme de "L'ombre du vent" ? ? ? Personnellement je l'ai lu avec autant de plaisir que le premier et je l'ai trouvé tout aussi excellent.

Lien vers les premiers chapitres du livres Ici

Publié dans Littérature espagnole

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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Publié le par Nina

 Edition Actes Sud : 186 pages / 2007

Philippe Doumenc  a étudié très sérieusement le roman Emma Bovary,  pour se permettre ensuite de remettre en question  la fin du roman : Emma Bovary assassinée mais pas suicidée ! Une idée absolument originale pour aborder une œuvre littéraire.  

Gustave Flaubert ne serait pas vraiment étonné par ce roman, puisque déjà George Sand s’était posée la même question. Philippe Doumenc  nous livre au début du roman, un extrait de la correspondance  de Gustave Flaubert à son amie : « mais naturellement ma pauvre Bovary s’est bien empoisonnée elle-même……. »

Le roman est construit sous la forme d’un journal tenu on suppose par  l’enquêteur, il commence  à Yonville-l’Abbaye le village des Bovary, nous sommes le   24 mars 1846 date à laquelle Emma Bovary a avalé l’arsenic et mis fin à ses jours.  L’enquête va nous emmener à la rencontre des principaux personnages du roman  qui sont tous devenus  des suspects potentiels, les  évènements essentiels de la vie d’Emma Bovary sont  analysés  point par point et surtout sa dernière journée pour essayer de comprendre et dénouer cette énigme. On pourrait vraiment croire à une erreur de la part de Flaubert d’avoir cru lui aussi au suicide de son personnage !  Il serait intéressant de lire Emma Bovary avant ce livre pour mieux comprendre les interrogations de l’auteur.

Par contre l’auteur ne mentionne pas la petite fille du couple Bovary,  qui a été très vite mise en nourrice,  Emma n’étant pas prête à s’occuper de son enfant.  Philippe Doumenc  ne mentionne pas cet évènement dans son livre, c’est un peu dommage.

«Ce roman dans le roman» est un très bon polar que je recommande à tous les amateurs de littérature et de romans policiers, mais aussi peut-être aux professeurs de lettres qui ont parfois du mal à aborder des thèmes classiques avec leurs élèves.  

Pour avoir un autre point de vue celui de Bibliobog

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L'écume des jours

Publié le par Nina



Union Générale d'Editions : collection 10/18 -190 pages, 1980 

Ce  roman écrit en 1946 commence par une très belle description  à l’aide de métaphores élaborées et judicieuses d’un des personnages du roman « Colin » qui est  en train de faire sa toilette. Chaque mot,  chaque phrase nous révèle les talents d’écrivain de Boris Vian, on pense s’installer dans un roman à l’écriture délicate et soignée mais très vite une phrase surprend, on la lit,  on la relit !! « Quelques comédons saillaient aux alentours des ailes du nez. En se voyant si laids dans le miroir grossissant, ils rentrèrent prestement sous la peau et, satisfait, Colin éteignit la lampe »  Boris Vian nous donne le ton de son roman très rapidement, il nous emmène dans un univers absurde et loufoque pour nous raconter l’histoire de Colin jeune homme riche et sans problème qui cherche l’amour. Ce roman est criblé de références culturelles, littéraires et musicales, certaines sont cachées sous forme de jeux de mots comme Jean-Sol Partre, Boris Vian passionné de jazz égrène au fil des pages sa passion pour cette musique, il n’y a plus qu’à noter et à écouter !! Mais il y a aussi ses convictions politiques qu’il nous livre en faisant par exemple de Chick l’ami de Colin un ingénieur qui gagnent moins que ses ouvriers ! Boris Vian a un univers imaginaire incroyablement riche qui lui permet de décrire le monde sans employer les mots de la réalité, comme de dire que c’est un nénuphar qui se loge peu à peu dans le poumon de Chloé la femme de Colin, et c’est cette fleur qui va donner fin à leur histoire d’amour, et l’envie de se suicider quand la vie devient insupportable est rendue par une souris qui vient se loger dans la gueule d’un chat. 

Dans ce roman les mots sont triturés, les expressions renversées, dans le monde de Boris Vian on peut trouver un homme à tête de pigeon, de l’engrais qui fait repousser le cuir, un « varlet » nettoyeur, Partre a écrit  « le paradoxe sur le dégueulis ». L’humour est à chaque page  mais Boris Vian en profite aussi pour faire une critique politico-sociale plutôt grinçante de son époque mais qui pourrait bien convenir à notre monde actuel !

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman,  je le conseille vraiment à tous ceux qui aiment l’humour, les jeux de mots, les contrepétries, mais surtout la qualité et la maitrise d’une écriture originale qui permet une lecture aisée du monde absurde où nous emmène Boris Vian.   


En 1959, un film est tiré de ce livre, Boris Vian désaprouve cette version et le 23 juin, meurt pendant la projection du film.  


Pour avoir d'autres avis et lire d'autres articles sur les romans de Boris Vian le blog de Sylire  

Publié dans Blogoclub

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