GIGI
Editions Ferenczi : 1945
En attendant la diffusion du film « Gigi » jeudi soir, j’ai eu envie de relire cette nouvelle qui a été écrite en 1942.
Cette histoire se passe dans le Paris du début du XXème siècle, à cette époque les femmes n’ont que le mariage comme destin respectable.
Gilberte dit « Gigi » vit auprès de sa mère Andrée qui est célibataire «
abandonnée par le père de Gilberte, préférait maintenant à une prospérité capricieuse la sage vie des secondes chanteuses, dans un
théâtre subventionné » (extrait de Gigi).
C’est sa grand-mère Mme Alvarez et sa tante Alicia qui s’occupent de l’éducation de Gigi. Ces deux femmes sont d’anciennes demi-mondaines mais
on disait aussi « des cocottes ». Gigi reçoit donc une éducation très sévère mais ce n’est pas pour faire un beau mariage on la prépare uniquement à son futur métier : cocotte !! A cette époque, Gigi n’a pas d’autre choix, elle fera le même métier que
les femmes de sa famille.
Colette va donner un autre avenir à cette jeune fille qui est loin d’être une « innocente idiote » malgré ce qu’en pensent les femmes qui l’entourent, et quand le riche « Gaston Lachaille » l’ami de la famille commence à regarder Gigi autrement qu’en gamine qui a grandi trop vite, Mme Alvarez et tante Alicia sont des femmes comblées : Gigi va commencer son métier en devenant la maîtresse d’un homme qu’elles estiment…..
Mais Gigi n’est pas du même avis que ces adultes manipulateurs, et saura dire NON à leurs manigances.
Illustration du volume 3 des "Oeuvres de Colette"
Ed. Flammarion 1960
Cette nouvelle illustre bien la remarque que faisait déjà George Sand à son époque sur l’éducation des filles :
….Nous élevons nos filles comme des saintes et nous les livrons comme des pouliches…