L'Amant de Marguerite Duras
On peut se poser la question :
Quelle est la différence entre ces 2 livres : "l'amant" et "l'amant de la Chine du Nord" ?
Il m'a fallu lire ces deux romans et regarder une nouvelle fois le film pour
répondre à cette question !
Dans ce roman autobiographique, Marguerite Duras évoque « sa relation interdite » avec un chinois âgé de 36 ans
issu d’une riche famille de banquier alors qu’elle n’a que 15 ans et demi.
Dans cette Indochine des années 20, tout les oppose : la situation sociale et ethnique, la différence d’âge.
Marguerite Duras nous raconte à travers ce roman toute le violence et la douleur de son histoire familiale et la complexité des relations et des coutumes de ce pays colonisé.
Marguerite Duras ose nous livrer une séquence de sa vie qui est celle du passage à l’âge adulte. Elle y conjugue avec
beaucoup de finesse, la pudeur et l’impudeur.
Elle nous parle de violence, de honte, et puis aussi de l'argent et du manque d'argent.
Et bien sur en toile de fond, la découverte de l'érotisme de cette toute jeune fille avec son amant.
Je ne veux rien dévoiler de ce roman, il faut le lire, il est sublime !
Ce livre a obtenu le prix Goncourt en 1984, il est traduit dans le monde entier.
Après le livre il y a eu le film
L' AMANT
Un film de Jean-Jacques Annaud d'après le roman de marguerite Duras
L' adaptation d'un roman est souvent une tache difficile mais le film
de Jean-Jacques Annaud est à ranger du coté des plus belles réussites.
et quelle idée géniale d'avoir confié la narration à Jeanne Moreau,
Sa voie cassée mais pourtant si sensuelle et si troublante,
nous raconte l'histoire comme si c'était Duras.......
Marguerite Duras renia cette adaptation de son roman. Aussitôt après avoir rompu sa collaboration avec le réalisateur elle réécrivit son roman qui devient :
L'Amant de la Chine du Nord sorti en 1991.
"Rien ne m'attache au film, c'est un fantasme d'un nommé Annaud" (Libération, 2 janvier 1992)
Ce film a réalisé 3.156.000 entrées en France.
Après le film un nouveau
livre
(Gallimard/folio, 1993, 245 pages)
A la suite de l'adaptation de son roman et après la mort du personnage réel Marguerite Duras éprouva le besoin d'écrire une deuxième version de son texte,
afin de se réapproprier son histoire.
Dans ce livre Marguerite Duras fait le parallèle entre son livre et le film, c’est un « roman scénario », elle se positionne en spectatrice et nous raconte ce qu’elle voit, elle n’emploie plus le « je » elle écrit :
« La jeune fille, dans le film, dans ce livre ici, on l’appellera l’enfant » pour ceux que cette histoire intéresse, ce livre est complémentaire mais cette «écriture scénario » m’a un peu ennuyée, j’ai préféré le livre « l’Amant ».
Dans son livre "La vie matérielle" Marguerite Duras écrit :
"Quand Bernard pivot m'a demandée ce qui m'avait retenue auprès de cet amant chinois, j'ai dit :
l'argent. j'aurais pu ajouter : le confort sidérant de l'automobile qui était un véritable salon.......
mais p. 141 on peut lire : Je crois que l'amour va toujours de pair avec l'amour, on ne peut pas aimer tout seul de son côté, je n'y crois pas à ça, je ne crois pas aux amours désespérés
qu'on vit solitairement. Il m'aimait tellement que je devais l'en aimer, il me désirait tellement que je devais l'en désirait. Ce n' est pas possible d'aimer quelqu'un à qui vous ne plaisez
pas du tout, que vous ennuyez, totalement, je ne crois pas à ça.