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litterature japonaise

A la recherche de Maru

Publié le par Nina

 

 51ci9VhkZcL._SL500_AA300_.jpgKumiko Yamamoto / Edition Lirabelle : 2004

 

J'ai choisi cet album parce qu'il est proposé par les Editions Lirabelle avec un coffret contenant les pages du livre sous forme de grandes images pouvant être lues avec un Kamishibaï. 

Qu'est-ce qu'un kamishibaï ?

Le kamishibaï est d'origine japonaise. Ce petit théâtre portatif permet de raconter autrement des histoires aux enfants. On l'appelle ainsi parce que c'est la contraction japonaise des mots kami, le papier et shibaï, le théâtre. Son histoire remonte au XVIe siècle.

Ce sont les moines bouddhistes qui s'en servaient pour convertir la population. Ils pouvaient ainsi raconter l'histoire et montraient en même temps des rouleaux peints qu'ils faisaient défilés dans des cadres en bois.

Le Kamishibaï est une tradition japonaise qui est affilié à l'art de la rue. Il est maintenant de moins en moins utilisé depuis l'arrivée de la télévision.

L'artiste, « le bonhomme Kamishibaï», transporté son théâtre ambulant sur son vélo et il racontait ses histoires dans les rues.

Ce principe de théâtre ambulant est maintenant revenu à la mode grâce au bibliothèque et à toutes les petites structures culturelles qui accueillent des enfants.

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Son fonctionnement est simple : on installe le support en bois, ouvert (il se compose comme un triptyque) sur une table. Le cadre central sert à faire défiler les illustrations. Le conteur se place derrière et peut lire le texte qui est écrit au dos de chaque illustration et fait glisser ses dernières en temps voulu.

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l'image  se glisse dans le kamishibaï,

la partie écrite est placée du côté du conteur.

Chaque image est numérotée pour ne pas perdre le fil !!

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L'illustration est la partie que regarde la public

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Le coffret est composé de 18 illustrations

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Les enfants peuvent ensuite retrouver de nouveau l'histoire avec le livre.

A la recherche de Naru raconte l'histoire d'une petit garçon qui part à la recherche de son chien sans demander l'autorisation à ses parents et malgré la menace d'un typhon. Cette histoire se termine bien, mais les points forts de ce texte, permettent de montrer aux enfants qu'il est dangereux de sortir sans être accompagné d'un adulte.

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Les amants du spoutnik

Publié le par Nina

 

Les amants

Edition 10/18 collection domaine étranger : 2004 / 271 pages

Ce roman reprend les thèmes privilégiés de Haruki Murakami : les histoires d'amours impossibles, la solitude, la littérature, la musique et la complexité de l'âme humaine. K. le narrateur de ce roman ressemble beaucoup à celui de "la ballade de l'impossible" et à Tengo de  "1Q84". K. est un jeune homme calme et solitaire, qui a la passion des livres et de la musique.

Dans ce roman, le narrateur est amoureux de Sumire, une jeune femme originale, un peu paumée qui souhaite devenir écrivain. Sumire considère K. comme son meilleur ami, son confident. Sumire est amoureuse de Miu, une mystérieuse femme d'affaire mariée mais pourtant extrêmement seule et libre. Miu n'est pas amoureuse de Sumire. Ce trio un peu étrange s'articule autour de Sumire. Avec beaucoup de finesse, ce roman nous fait pénétrer dans le monde des émotions, des désirs et des rêves. 

Un jour, Sumire disparaît. Plus aucune nouvelle de la jeune fille. C'est de Grèce que Miu téléphone affolée à K. pour lui annoncer la disparition de Sumire, avec qui elle est en vacances. Les paysages de Grèce décrits par l'auteur permettent au lecteur de s'abandonner plus facilement à la touche fantastique qui va donner une dimension étrange à cette histoire. Haruki Murakami a réussi une proueese : écrire une histoire avec très peu d'éléments. Il nous emmène avec beaucoup de simplicité et de finesse dans les méandres de l'imaginaire pour nous parler de la complexité des relations humaines. 

"je pense que nous vivons dans un monde, ce monde, mais qu'il en existe d'autres tout près. Si vous le désirez vraiment, vous pouvez passer par dessus le mur et entrer dans un autre univers" Haruki Murakami (entretiens)

 

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1Q84 le final

Publié le par Nina

 

1q84

 

Edition Belfond : 2012 / 544pages

 

Le tome 1 : ICI

Le tome 2 : ICI

Ce monde aux nuits étranges où deux lunes flottent l'une derrière l'autre, et où d'étranges elfes tissent des chrysalides de l'air pour y faire naître des bébés qui s'appellent "daughter", n'est pas un monde qui s'explique mais se vit avec la dose d'imagination indispensable pour se laisser guider dans cet univers irréel. 1Q84 est un monde parallèle à notre réalité. Il est  habité par les little people. Ces sortes d'elfes ou bien lutins maléfiques cherchent à nous envahir. Leur pouvoir semble immense et indéfinissable, mais ils ne sont rien sans un élu de la planète terre qui va servir de lien entre les deux mondes. Aomamé a tué cet élu qui était aussi le leader de la secte des précurseurs et dont les pouvoirs gagnent en puissance grâce au little people. Tengo a été choisi pour le remplacer. Tengo ne sait pas qu'il est l'élu. 

Comme dans les autres volumes Tengo et Aomamé sont tout à tour les narrateurs de leur histoire, par contre un troisième personnage, Ushikawa, vient s'intercaler dans ce duo. Cet homme vit en marge de la société pour des raisons bien particulières que l'on va découvrir peu à peu et si 1Q84 est un monde qui semble silencieusement violent, le notre aussi détient sa part d'horreurs et de travers malsains. Le solitaire Ushikawa  travaille pour la secte des précurseurs et traque sans relâche Tengo et Aomamé.

L'étau se resserre peu à peu autour des trois personnages, qui vont lutter chacun pour faire triompher leur vérité. 

Quel est donc ce monde parallèle dont  les ouvertures sont invisibles ?

Aomamé est une Alice intrépide qui va comme l'Alice de Lewis Carroll découvrir que ce monde n'est pas rempli de merveilles, et va chercher à refaire le chemin inverse pour retrouver la porte par laquelle tout a commencé. 

Qui va triompher dans cette incroyable aventure qui se situe au frontière de notre monde visible : 1984 ou 1Q84 ou tout simplement l'amour ?

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La lumière du détroit

Publié le par Nina

 

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Edition Mercure de France / 2001 : 141 pages

Ce roman a reçu le prestigieux prix Akutagawa en 1996 au Japon

 

Hitonari Tsuji signe là son 2ème roman. Et c'est toujours avec beaucoup de talent qu'il continue son introspection dans les zones d'ombres de l'âme humaine. 

Le héros de cette histoire est Saitô. Pendant son enfance, il a été victime d'une terrible humiliation de la part d'un élève de son école. On le sait, les enfants ne sont pas tendres entre-eux. Les adultes savent qu'il ne faut pas trop se mêler de leurs histoires pour qu'ils apprennent à se défendre, à moins bien sur que cela ne devienne violent. Par contre, comment deviner les agissements d'un enfant qui a déjà en lui toute la perversité d'un manipulateur et qui va harceler un de ses camarades sans aucune forme de violence apparente. Quelle séquelle va laisser cette agression silencieuse dans le cerveau de l'enfant ?

A l'âge adulte, Saitô semble être devenu un homme équilibré qui mène sa vie d'une manière intelligente. Il est fraîchement nommé surveillant de prison et semble avoir intégrer les règles professionnelles de ce métier. Pourtant, quand il aperçoit parmi les nouveaux détenus, Hanai le bourreau de son enfance, Saitô est extrêmement troublé par cette rencontre qui fait remonter en lui des souvenirs enfouis. Saitô n'a plus rien à craindre de son ancien camarade de classe, sa  position sociale le protège de tout contact avec les détenus. Pourtant une relation trouble et oppressante s'installe entre les deux hommes. Ce qui montre que l'impact de cette agression est encore à vif dans le cerveau de  Saitô qui semble sombrer peu à peu dans une sorte de folie alors qu'à l'opposé Hanai garde une attitude impassible voire indifférente au monde qui l'entoure. 

On va découvrir peu à peu, que de nouveau un jeu malsain se joue entre les deux hommes.

Hitonari Tsuji décortique, avec beaucoup de justesse, la relation complexe d'un bourreau avec sa victime qui semble être restée la même malgré les années qui les ont séparés. Il démontre aussi comment un être humain peut s'enfermer lui-même, en bloquant ses pensées à toute forme de raisonnement, et se laisser envahir par ses peurs enfantines. 

La lumière du détroit est un livre qui se lit vite, tellement l'oppressante tension de cette histoire demande d'en savoir la fin très vite !

Le dénouement de ce roman est déconcertant comme souvent dans les romans japonais. Les auteurs semblent laisser la fin de leurs romans au bon plaisir et à l'imagination de leurs lecteurs. Personnellement, je me suis habituée à ces fins ouvertes.

Surtout ne vous fiez pas à la 4ème de couverture qui apporte vraiment de mauvaises informations sur ce roman.

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Le gourmet solitaire

Publié le par Nina

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Jirô Taniguchi et Masayuki Kusumi

Edition Gallimard collection Sakka

Le gourmet solitaire est un homme célibataire qui travaille dans le commerce. Grâce à son "business import", il voyage beaucoup ce qui lui permet d'assouvir sa grande passion pour la cuisine populaire de son pays.

Cet insatiable gourmand déambule dans les rues des villes qu'il traverse, à la recherche d'un endroit où il pourra se restaurer et satisfaire sa curiosité culinaire. 

Ce manga propose un véritable inventaire des modes de restauration populaire au Japon. En nous présentant à chaque chapitre un menu différent que le gourmet solitaire déguste sous nos yeux, nos papilles se réveillent !!

Le gourmet solitaire 1

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un bol d'anguilles grillées sur du riz "unagi-don", à Akabané

(arrondissement nord de Tôkyô)

La spécificité du plat , sa façon de le consommer, la région, le quartier où il est cuisiné sont expliqués en détail et permettent de nous montrer les multiples facettes de la cuisine japonaise.

Le train

Il y a de l'humour dans ce manga, par exemple quand le Gourmet Solitaire veut manger son Bento (repas à emporter) dans le train, l'odeur des bouchées à la viande se diffuse dans tout le train !!

Le Gourmet solitaire mange dans le train des bouchées chinoises à la viande "Shûmai" dans le train shinkansen "Hikari" N° 55 au départ de Tôkyô.

Et quand il va manger dans un restaurant bio, ses préjugés sur cette nourriture et les gens qui la cuisinent m'ont amusée.

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Au restaurant bio, le Gourmet Solitaire mange un menu du chef, à Nishi-Ogikubo (arrondissement de Suginami, Tôkyô)

Chaque chapitre nous propose un menu différent et nous offre une promenade culinaire vraiment plaisante.

Voici quelques autres plats qui donnent l'eau à la bouche !

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Un barbecue coréen "Yakiniku", sur la "route du ciment", en sortant de la zone industrielle Tôkyô-Yokohama à Kawasaki

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Le bol de riz garni "à la Enoshima", à Enoshima (ville de Fujisawa, département de Kanagawa)

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Alors si le Gourmet Solitaire vous a donné envie de goûter à la cuisine japonaise et bien à vos baguettes !!

Et je remerice ma collègue Marie-France qui m'a donné cette bonne idée de lire ce manga et qui m'a prêté son exemplaire.

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Dahlia

Publié le par Nina

 

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Roman traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccatty

Editions Seuil : 132 pages / 2011

Les premières pages de ce livre m'ont beaucoup intriguée, c'est une certaine curiosité littéraire qui m'a donné envie de poursuivre ce roman. La construction de cette histoire n'est pas linéaire. le premier chapitre raconte une histoire qui semble décousue, désarticulée pourtant peu à peu les éléments dispersés  se mettent  en place pour s'emboîter et donner un ensemble "relativement cohérent". Écrire est un espace de liberté où tout est possible, il n'y a pas de règles établies et c'est ce que ce roman nous propose : raconter une histoire qui bouscule les codes habituels de la narration mais aussi les codes sociaux et moraux d'un pays à l' image plutôt lisse et parfaite.

La ligne directrice de ce roman est très simple, c'est l'histoire d'un intellectuel bourgeois qui décide d'emménager chez son père devenu sénile avec sa femme et ses deux enfants.

L'aïeul vit dans une maison de la banlieue de Tokyo devenue peu à peu un quartier de seconde zone, habité en partie par des immigrés. Deux classes sociales se côtoient, l'une est considérée comme légitime et l'autre composée d'êtres à la peau basanée tout juste tolérés. Le vieillard vit à la lisière des vivants et des morts, il voit des fantômes et revit des scènes de violentes disputes avec sa défunte femme, il semble vouloir se libérer d'un secret. Sa belle fille s'ennuie et fuit le plus possible la maison. C'est en promenant son chien qu'elle va rencontrer  l'énigmatique Dahlia, un beau  jeune homme à la peau basanée. Dahlia est un être solaire, il va devenir peu à peu le personnage central de cette famille et l'élément déclencheur d'un déséquilibre latent.  Dahlia va révéler les fantasmes de chacun et la sexualité va devenir la préoccupation première de cette famille irréprochable. Dahlia  semble être à la fois un homme et une femme, mais qui est-t il vraiment  : un être démoniaque, une allégorie ou tout simplement la part sombre de l'âme humaine, qui s'oppose à l'image bien lisse que l'on s'oblige à montrer ? 

Ce roman aborde d'une façon tout à fait originale des thèmes cruciaux comme la condition féminine, la vie de couple, la sexualité, la vie de famille mais aussi l'étranger et la différence.

J'ai trouvé ce roman effronté ! Hitonari Tsuji a écrit "le Bouddha blanc" un roman apaisant à l'âme spirituel, il fait de "Dalhia" un roman énigmatique à l'âme démoniaque !

Hitonari Tsuji est un écrivain dont le talent littéraire est indéniable. C'est un auteur à découvrir.

J'ai beaucoup aimé la critique de LiVRogne ICI

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Le jour de la gratitude au travail

Publié le par Nina

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2 récits écrits par Itoyama Akiko

traduits du japonais par Marie-Noëlle Ouvray

édités aux éditions Picquier en collection de poche : 119 pages / 2010

 

Le 1er mai est  la fête internationale du travail.

Le 23 novembre au Japon, on célèbre la fête de la gratitude au travail.

Le jour de la gratitude au travail réunit deux récits, mordants et drôles, sur le monde du travail, vu du côté féminin, au japon. (phrase extraite de la 4ème de couverture)

Le jour de la gratitude au travail :

Le jour de la gratitude au travail voilà ce qui ne dit strictement rien à Kyôko, l'héroïne du 1er récit qui fut licenciée après avoir mis une raclée à son chef pour avoir eu des gestes équivoques avec sa mère et qui en avait eu aussi avec elle. Cette histoire raconte la difficile existence d'une jeune femme de 36 ans qui se retrouve sans travail et qui n'a pas de mari pour subvenir à ses besoins. Kyôko est un véritable soucis pour sa mère puisque en plus, elle ne veut surtout pas se soumettre aux dictats d'une société qui n'a pas encore mis les femmes au même rang social que les hommes. Quand sa voisine et sa mère jouent les marieuses et organisent une rencontre avec un homme qui cherche une épouse, notre héroïne va bien être obligée d'assister à cette mascarade, mais ne va pas se laisser faire pour autant. C'est avec un humour grinçant qu'elle va envoyer sur les roses ce parfait travailleur qui se dit « fou de son entreprise » et qui lui pose des questions comme si elle était une vulgaire marchandise. C'est à se demander si ce « gentil monsieur » la prend pour une prostituée ou une bête de foire ?!

Une vision du travail et de la vie des femmes au Japon présentée avec un humour décapant !

 

J'attendrai au large :

Ce 2ème récit est aussi teinté de beaucoup d'humour, mais il ne cache pas pour autant la gravité du thème évoqué. Cette histoire raconte à quel point l'investissement personnel est excessif dans la vie des travailleurs japonais. On leur demande un rendement tellement important, qu'ils peuvent passer jusqu'à 20 heures dans leur entreprise ce qui  engendre une promiscuité importante entre les collègues et un manque d'intimité. De plus, avec les nouvelles technologies qui permettent de nous suivre et de garder les traces de nos faits et gestes, nos vies personnelles peuvent être dévoilées facilement. Les deux héros de ce récits Futo et Oikawa travaillent dans la même firme, ils deviennent très vite complémentaires, ils s'épaulent et peuvent compter l'un sur l'autre. Futo est un personnage très atypique dans l'entreprise, son surpoids ne le rend pas moins compétent que les autres, mais il sait qu'il n'aura pas les promotions qu'il mérite à cause de cela. Futo sait que les ordinateurs conservent nos données sur leur disque dur, on peut ainsi avoir accès à notre vie privée facilement. Futo va faire un pacte avec Oikawa pour être protéger des curieux à sa mort, parce qu'il a une passion en dehors de son travail qu'il n'a pas envie de dévoiler. Futo ne savait pas que le destin allait le frapper plus vite que prévu.

Cette nouvelle est teintée de fantastique mais le réalisme de notre société moderne est par contre bien analysé, que l'on soit en France, au Japon ou ailleurs dans le monde, le milieu professionnel, tel qu'il évolue, devient peu à peu le même partout.

Un autre avis celui de Cachou

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Le Bouddha blanc

Publié le par Nina

 

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Le bouddha blanc

Edition Gallimard en collection Folio : 286 pages / 2001

Prix Fémina étranger en 1999

 

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Hitonari Tsuji en dédicace pendant le salon du livre.

Hitonari Tsuji :
"J'aspire à une littérature qui soit philosophique" "Je pense qu'il y a quelque chose comme le diable au fond de chaque homme".

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Lauréat 1999 du prix Fémina étranger pour Le Bouddha blanc, Tsuji Hitonari, romancier mais aussi poète, réalisateur, photographe et chanteur de rock, incarne au Japon une certaine idée de la modernité artistique. (info sur le site : shunkin.net) d'autres infos sur le site "la littérature japonaise" mais aussi sur son site officiel en japonais et en anglais ICI

Hitonari Tsuji a participé à une conférence sur le thème : Rock, cinéma et littérature pendant le salon du livre le vendredi 16 mars à 15h avec l'écrivain Masahiko Shimada.
Le bouddha blanc
Ce roman fait partie de mes coups de coeur, je le conseille à tous ceux qui veulent découvrir la culture japonaise, parce que cette histoire qui raconte la vie du père de l'auteur révèle avec beaucoup d'authencité la vie quotidienne des japonais sur la petite île d'Ôno qui se situe au sud de l'archipel japonais.

Ce roman est profondément spirituel, le personnage principal Minoru est confronté dès son plus jeune âge a des images étranges qui lui inspirent des notions de déjà-vus. Son père lui explique que c'est peut-être des évènements de ses vies antérieures qu'il revit, mais il y  a aussi l'apparition d'un bouddha blanc à l'aspect serein et réconfortant qui vient à lui à des périodes graves de son existence. Même si Minoru ressemble à tous les garçons de son âge, cette sensibilité à ressentir un au-delà possible va le confronter très tôt à un questionnement sur  les mystères de la vie et de la mort. La disparition tragique de son frère Ishitarô, sa troublante découverte de l'amour avec la belle Otawa, les jeux parfois pervers de ses copains, le travail de son père comme armurier du gouvernement, sa vie de famille et celle de tous les habitants de l'île vont conduire Minoru à s'interroger sur le rôle des êtres humains sur la terre et sur leur mystérieuse disparition après leur mort. Que se passe t-il après ? A l'âge adulte, Minaru va reprendre l'armurerie de son père, et accomplira chaque tâche, vivra chaque évènement de sa vie avec courage et loyauté mais avec un  questionnement toujours plus affiné sur ses propres actes qui sont souvent en contradiction avec ses pensées, comme de faire la guerre pour défendre son pays alors qu'il est non-violent, de réparer et fabriquer des armes avec la conscience qu'elles vont servir à tuer. Ses pensées personnelles confrontées aux obligations du monde extérieur souvent différentes lui posent des problèmes de conscience qu'il ira confier à l'abbé du temple.

Le magistral projet de construire un bouddha pour réunir tous les ossements et les cendres des morts de l'île signera le dernier acte de la vie de Minoru. Une vie simple mais remplie de mansuétude.

Extrait de : "le bouddha blanc" :

« Tu as entendu parler de la métempsycose ?

-  Métempsycose ?
-  C’est l’abbé du temple d’Ôtakuma qui m’en a parlé, ça veut dire quand un homme meurt, son âme, elle, ne meurt pas, elle emprunte simplement un nouveau corps, selon certaines règles.
-  Ça me dit quelque chose.
-  Ainsi, l’âme ne meurt jamais, elle voyage seulement de corps en corps.
-  Je vois, fit Minoru en hochant la tête.
-  Si, au moment où elle se réincarne, l’âme a encore des souvenirs de ce qu’elle a expérimenté dans son corps précédent, ce n’est guère étonnant que surviennent des sensations de déjà-vus. »

Blog

Un blog très japonais et très intéressant qui parle de ce livre : Ici

 

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Le chaudron

Publié le par Nina

ChallengeDragonFeu

 

Challenge dragon 2012 organisé par "la culture se partage"

 

Le chaudron

 

Edité par Actes sud / 2008 : 123 pages

 

Kiyoko Murata est née en 1945 à Yahata au nord de l'île de Kyushu. En 1975, elle reçoit le prix du Festival des arts de Kyushu pour La Voix de l'eau et décide alors de se consacrer exclusivement à l'écriture. (extrait de http://www.shunkin.net/ le site de la littérature japonaise)

Kiyoko Murata a obtenu le fameux prix Akutagawa (équivalent de notre prix Goncoucourt) pour le livre "Le Chaudron"

 

Cette histoire se passe dans les années 80. Nae Hanayama est une vieille femme de 80 ans qui accueille ses quatre petits enfants pendant les vacances.

Une mystérieuse lettre venant d'Hawaii va perturber la famille. Un certain Clark se présentant comme son neveu, demande à Nae de venir en urgence au chevet de son père Suzujiro Haruno qui est mourant. La grand-mère n'a pas l'air très contente de revoir son frère dont elle n'a jamais parlé. Les parents décident de se rendre au chevet du mourant et laissent les enfants toutes les vacances avec leur aïeule.

C'est au rythme lent de la vie à la campagne que ces quatre adolescents vont vivre leurs vacances auprès de leur grand-mère qui semble si vieille, si petite et fragile qu'ils n'osent pas lui dire qu'elle cuisine horriblement mal. C'est Tami qui va prendre l'initiative de s'installer à la cuisine à la place de la grand-mère. Elle va chaque jour au jardin cueillir de quoi faire les repas de toute la famille, puis confectionner des plats dans le grand chaudron comme autrefois. 

Le rythme de ces vacances est lent. On prend le temps de cuisiner, de manger et de se promener. C'est une ambiance propice pour interroger cette grand-mère sur l' histoire familiale. Et c'est ainsi que la vieille dame  va transmettre peu à peu l'arbre généalogique mais aussi divulguer à demi-mot des secrets de famille dont un concerne directement la jeune Tami.

Le chaudron est un roman qui peut donner un effet de manque, parce que rien n'est vraiment dévoilé dans cette histoire. Cette grand-mère est un parfait exemple de pudeur et de sobriété "à la japonaise". Ce peuple ne parle pas de ses sentiments comme on le fait en occident, ce qui donne une ambiance très exotique et beaucoup de charme à ce roman. 

D'autres avis :  celui de Cachou m'a beaucoup plus.

Le Chaudron a été adapté au cinéma par Akira Kurosawa sous le titre : Rhapsodie en août.

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avec Richard Gere et Sachiko Murase

Blog

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L'anniversaire de la salade

Publié le par Nina

Le mois des japonaises proposée par  Anis,

Mois-des-japonaises

son blog Littérama (l'histoire littéraire des femmes) ICI

ChallengeDragonFeu

Lu aussi dans le cadre du challenge Dragon 12

organisé par La culture se partage

Salade

Edition Picquier poche : 2010 / 136 pages

Tawara Machi : le féminisme à la japonaise.

 

Biographie de l'auteur :

 

Tawara Machi est japonaise. Elle est née en 1962 à Osaka. En 1981, elle rentre à l'université Waseda et commence à écrire des Tankas sous l'influence du poète Yukitsuna Sasaki. En 1985 elle termine ses études et  travaille comme professeur de japonais dans un lycée à Kanagawa jusqu'en 1989. 

En 1986, Tawara Machi reçoit le 32ème prix Kadokawa de tankas avec son recueil « le matin d'août. En 1987, la parution du recueil de poésies « l'anniversaire de la salade » rencontre un succès  phénoménal :

A ce jour, "L'anniversaire de la salade" s'est vendu à plus de huit millions d'exemplaires dans le monde. La fraîcheur et la grâce de ces poèmes, où se révèle, comme par surprise, la beauté de chaque moment intensément vécu, résonnent en chacun de nous.

Tawara Machi a quitté son métier de professeur pour se consacrer à l'écriture. Elle a publié un recueil de poésie en 1997 qui s'appelle « la révolution du chocolat ».

En 2004, elle a sorti son premier roman Triangle,qui a été adapté en film sous le titre TANNKA. (Infos glanées un peu  sur  4ème de couverture et sur Wikipédia).

 

Le tanka est la forme de poésie la plus ancienne et la plus sophistiquée de la tradition japonaise. Par nature, le Tanka traite de l'amour du désir et de ses aspects physiques.

Tawari Machi est depuis la parution de "l'anniversaire de la salade" considérée comme la Yosano Akiko de cette fin de siècle.

Yosano Akiko est une poétesse (1872-1942) qui a de son temps révolutionné le genre du Tanka en publiant en 1901, un recueil au titre provocateur "cheveux défaits" qui fit beaucoup de bruit à l'époque.

Cette figure du féminisme japonais revendique le droit à la sensibilité.

Pour connaître cette grande poétesse mais aussi une femme qui a revendiqué le droit à une liberté sensuelle, il faut lire les travaux de Claire Dodane : Yosano Akiko - Poète de la passion et figure de proue du féminisme japonais.

J'ai lu toutes ces intéressantes Infos dans le recueil "l'anniversaire de la salade".

 

Un mot sans amour...

Plus que des dizaines de mots d'amour

voilà qui me soucie

 

"aujourd'hui cela fait tout juste 500 jours

que je t'ai rencontrée" me susurre cet homme

je bondis en arrière

 

"Je t'aime... passionnément, pas du tout"

Ah si vraiment il y avait autant d'amours

Qu'il y a de pétales à une fleur...

 

Tangas extrait de "l'anniversaire de la salade"

 

**************************************************************

 

Aussi découvert sur Internet un site qui propose la lecture intégrale de ce texte :

Yosano Akiko (1878-1942) : le séjour à Paris d'une japonaise en 1912 ICI

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