Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le gourmet solitaire

Publié le par Nina

GourmetSolitaireLe

Jirô Taniguchi et Masayuki Kusumi

Edition Gallimard collection Sakka

Le gourmet solitaire est un homme célibataire qui travaille dans le commerce. Grâce à son "business import", il voyage beaucoup ce qui lui permet d'assouvir sa grande passion pour la cuisine populaire de son pays.

Cet insatiable gourmand déambule dans les rues des villes qu'il traverse, à la recherche d'un endroit où il pourra se restaurer et satisfaire sa curiosité culinaire. 

Ce manga propose un véritable inventaire des modes de restauration populaire au Japon. En nous présentant à chaque chapitre un menu différent que le gourmet solitaire déguste sous nos yeux, nos papilles se réveillent !!

Le gourmet solitaire 1

gourmet-solitaire-ch4.jpg

un bol d'anguilles grillées sur du riz "unagi-don", à Akabané

(arrondissement nord de Tôkyô)

La spécificité du plat , sa façon de le consommer, la région, le quartier où il est cuisiné sont expliqués en détail et permettent de nous montrer les multiples facettes de la cuisine japonaise.

Le train

Il y a de l'humour dans ce manga, par exemple quand le Gourmet Solitaire veut manger son Bento (repas à emporter) dans le train, l'odeur des bouchées à la viande se diffuse dans tout le train !!

Le Gourmet solitaire mange dans le train des bouchées chinoises à la viande "Shûmai" dans le train shinkansen "Hikari" N° 55 au départ de Tôkyô.

Et quand il va manger dans un restaurant bio, ses préjugés sur cette nourriture et les gens qui la cuisinent m'ont amusée.

Repas-bio.jpg

Au restaurant bio, le Gourmet Solitaire mange un menu du chef, à Nishi-Ogikubo (arrondissement de Suginami, Tôkyô)

Chaque chapitre nous propose un menu différent et nous offre une promenade culinaire vraiment plaisante.

Voici quelques autres plats qui donnent l'eau à la bouche !

Le-chapsu.jpg

Un barbecue coréen "Yakiniku", sur la "route du ciment", en sortant de la zone industrielle Tôkyô-Yokohama à Kawasaki

Bol-de-riz.jpg

Le bol de riz garni "à la Enoshima", à Enoshima (ville de Fujisawa, département de Kanagawa)

baguette-japonaise.jpg

Alors si le Gourmet Solitaire vous a donné envie de goûter à la cuisine japonaise et bien à vos baguettes !!

Et je remerice ma collègue Marie-France qui m'a donné cette bonne idée de lire ce manga et qui m'a prêté son exemplaire.

Publié dans Littérature japonaise

Partager cet article
Repost0

Bienvenue au japon

Publié le par Nina

 

bienvenue-au-japon-2.jpg

Bienvenue au Japon : illustrations d'Izumi Zubia et de Sophie Leblanc

Edition Milan : 2009 / 91 pages

Ce livre documentaire s'adresse en priorité aux adolescents et à tous ceux qui veulent découvrir le Japon.

La 4ème de couverture nous explique que ce livre s'adresse à tous ceux qui rêvent de découvrir un pays où un moine bouddhiste peut entamer une conversation avec un robot, où l'on fait la fête cent fois dans l'année pour rendre hommage aux esprits, à tous ceux qui veulent comprendre le code d'honneur des samouraïs ou qui sont les vraies geishas....

Ce documentaire est magnifiquement illustré d'images très gaies, très colorées. Il y a un glossaire à la fin du livre qui explique les mots japonais.

J'ai choisi de présenter les pages qui expliquent ce vêtement très exotique pour les occidentaux : le kimono.

Mais ce documentaire aborde beaucoup de sujets comme l'habitat, la cérémonie du thé, les rituels de beauté, l'art du bien-être, le rituel du bain, les religions, le théâtre Nô......

kimono-001.jpg

La pose du kimono

De même que le choix du kimono répond à des règles strictes (statut marital, âge, évènement, saison), de même il est recommandé de se faire aider par deux personnes expérimentées au moment de l'enfiler. On commence par chausser les tabi et des sous-vêtements blancs. Ensuite, on plie de petites serviettes hosei que l'on place sur différentes parties du corps (teille, poitrine, cambrure) afin d'aplatir la silhouette. (extrait de la page 60).

kimono-006.jpg

L'obi est une ceinture de soie pouvant atteindre 4 m de long pour les femmes, qui se noue, serrée dans le dos. La forme du noeud varie selon les âges, les saisons et les occasions. L'obi des hommes est moins large.(extrait de la page 61).

kimono-007.jpg

Quelques exemples de obis

Et voici quelques photos prises lors de la présentation d'une pose de kimono au salon du livre de Paris.

001.JPG

Une hôtesse expliquait au fur et à mesure les différentes règles strictes qui entourent cette tenue traditionnelle japonaise pendant que nous regardions les différentes étapes de l'habillement.

003.jpg 005

Les obis (ceinture) étaient présentés le long du tatami. Les couleurs et les motifs ont une signification particulière.

4.JPG 6.JPG

7.JPG 8.JPG

10.JPG 11.JPG

12.JPG 13.JPG

La mise en place de ces ceintures est très complexe et demande une certaine expérience !

17.jpg 18.jpg

19.jpg  20.jpg

21.jpg   22

23

Et voilà c'est fini !

kimono-002.jpg

Tenue complète plus actuelle portée avec des sandales.

Photo du livre "bienvenue au Japon" p. 61

Publié dans Revue de presse

Partager cet article
Repost0

Dahlia

Publié le par Nina

 

Dalhia.jpg

Roman traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccatty

Editions Seuil : 132 pages / 2011

Les premières pages de ce livre m'ont beaucoup intriguée, c'est une certaine curiosité littéraire qui m'a donné envie de poursuivre ce roman. La construction de cette histoire n'est pas linéaire. le premier chapitre raconte une histoire qui semble décousue, désarticulée pourtant peu à peu les éléments dispersés  se mettent  en place pour s'emboîter et donner un ensemble "relativement cohérent". Écrire est un espace de liberté où tout est possible, il n'y a pas de règles établies et c'est ce que ce roman nous propose : raconter une histoire qui bouscule les codes habituels de la narration mais aussi les codes sociaux et moraux d'un pays à l' image plutôt lisse et parfaite.

La ligne directrice de ce roman est très simple, c'est l'histoire d'un intellectuel bourgeois qui décide d'emménager chez son père devenu sénile avec sa femme et ses deux enfants.

L'aïeul vit dans une maison de la banlieue de Tokyo devenue peu à peu un quartier de seconde zone, habité en partie par des immigrés. Deux classes sociales se côtoient, l'une est considérée comme légitime et l'autre composée d'êtres à la peau basanée tout juste tolérés. Le vieillard vit à la lisière des vivants et des morts, il voit des fantômes et revit des scènes de violentes disputes avec sa défunte femme, il semble vouloir se libérer d'un secret. Sa belle fille s'ennuie et fuit le plus possible la maison. C'est en promenant son chien qu'elle va rencontrer  l'énigmatique Dahlia, un beau  jeune homme à la peau basanée. Dahlia est un être solaire, il va devenir peu à peu le personnage central de cette famille et l'élément déclencheur d'un déséquilibre latent.  Dahlia va révéler les fantasmes de chacun et la sexualité va devenir la préoccupation première de cette famille irréprochable. Dahlia  semble être à la fois un homme et une femme, mais qui est-t il vraiment  : un être démoniaque, une allégorie ou tout simplement la part sombre de l'âme humaine, qui s'oppose à l'image bien lisse que l'on s'oblige à montrer ? 

Ce roman aborde d'une façon tout à fait originale des thèmes cruciaux comme la condition féminine, la vie de couple, la sexualité, la vie de famille mais aussi l'étranger et la différence.

J'ai trouvé ce roman effronté ! Hitonari Tsuji a écrit "le Bouddha blanc" un roman apaisant à l'âme spirituel, il fait de "Dalhia" un roman énigmatique à l'âme démoniaque !

Hitonari Tsuji est un écrivain dont le talent littéraire est indéniable. C'est un auteur à découvrir.

J'ai beaucoup aimé la critique de LiVRogne ICI

dahlia.jpg

Publié dans Littérature japonaise

Partager cet article
Repost0

Chaos sur la toile

Publié le par Nina

Kaos sur la toile

coeur_72.gifécrit par Kristin Marja Baldursdottir édité aux éditions Gaïa / 2011 : 636 pages

traduit de l'islandais par Henry Kiljan Albansson

 

Karitas sans tireSuite de : Karitas sans titre, mon article ICI

 

Karitas sans titre est un roman de 508 pages et Chaos sur la toile de 636 pages, cela fait donc 1144 pages au total !!

Il est évident que si vous n'aimez pas les sagas nordiques et les pavés, il vaut mieux vous s'abstenir, mais pour les autres,  vous pouvez vous plonger sans problème dans cette saga qui est d'une très grande qualité littéraire, même si on peut noter parfois quelques erreurs de traduction. 

"Chaos sur la toile" continue de nous conter l'histoire de Karitas et de son combat pour vivre son unique passion : la peinture. 

Dans ce deuxième volet, la personnalité de Karitas s'affirme, elle montre sa détermination à gagner son indépendance pour pouvoir  vivre enfin de son art. Elle voyage, fait des rencontres artistiques et culturelles. Toutes ces expériences nouvelles,  vont affirmer sa  personnalité.

Karitas désire s'éloigner de ses obligations familiales pour travailler sa peinture. Elle se heurte aux remarques de son mari qui lui explique que si lui, ses longues absences du foyer sont justifiées par le fait qu'il travaille pour subvenir aux besoins de leur famille, elle ce n'est pas le cas. C'est en analysant les attitudes et les réflexions de son mari et de son entourage que karitas va réfléchir à la différence de comportement des hommes et des femmes dans la vie quotidienne, et de la hiérarchisation des tâches et des métiers. Ce sera son leitmotiv  tout au long de ce roman. Par exemple, pourquoi serait-il plus noble de gagner sa vie à l'extérieur de la maison ? Pourquoi le travail domestique est-il déconsidéré et de plus réservé uniquement aux femmes ? Pourquoi les  femmes n'ont plus de crédiblilité en dehors de leur maison ?

Le combat de karitas tout au long de ce livre est la revendication du droit de chacun à vivre « sa vie ». Karitas mène une bataille quotidienne contre les mentalités. Mais souvent elle constate que ce sont les femmes qui s'opposent le plus à sa différence. Les femmes sont violentes avec leurs semblables et préfèrent préserver celles qui ne veulent pas sortir des rôles qui leur sont attribués.

Ce roman  analyse très finement les comportements humains et dresse un inventaire de tout ce qui emprisonne les hommes et les femmes au quotidien : les préjugés, la jalousie, la peur, l'ignorance, la méchanceté, la lâcheté.....

Karitas a choisi de vivre librement, elle a malgré tout conscience qu'elle ne pourra jamais l'être vraiment parce qu'elle sait l'importance de faire partie d'une famille, de recevoir une éducation et de transmettre des valeurs. Sa personnalité hors du commun permettra aux personnes qui l'entourent de retrouver un équilibre perdu, parce que Karitas tout au long de sa vie à un profond respect pour les autres. Elle ne perdra jamais espoir et continuera de vivre selon ses désirs et sa passion. Elle terminera sa vie libre et en paix avec elle-même à presque cent ans.

Karitas est un très beau portrait d'une femme artiste et profondément féministe. 

Cette histoire familiale se situe dans la lignée des sagas nordiques qui présentent des portraits de femmes à la personnalité haute en couleur et au tempérament hors du commun comme dans le roman : Cent ans de Herbjorg Wassmo 

Kristin-marja-Baldursdottir.jpg

Kristín Marja Baldursdóttir est de nationalité islandaise, elle est née en 1949. Elle est l'auteur de 4 romans, d’un recueil de nouvelles et d’une biographie, elle est l’une des grands auteurs islandais d’aujourd’hui.
Karitas, Sans titre est son premier roman traduit en français.

Extrait d'in interview du 23 novembre 2008
Propos recueillis par Claudine Despax et Aurore Guilhamet

Kristín Marja Baldursdóttir. Femme. Mère. Mais écrivain, artiste avant tout. L’une des rares islandaises à être publiée en France. Et même en Islande.

Son livre Karitas, Sans Titre sert de sonnette d’alarme. L’Islande, autrefois pays précurseur en matière de droit des femmes, est entrain de s’endormir. Et Kristín Marja veut que les Islandaises se réveillent. Avant qu’il ne soit trop tard

Votre livre est un message pour ces femmes ?

Kristín Marja Baldursdóttir : Elles ne sont pas assez indépendantes. Elles l’étaient mais sont restées en arrière. Donc je voulais raconter cette histoire sur une femme qui se bat pour ses rêves. J’ai choisi une artiste parce que j’aime mettre les images en parole. Et parce qu’elle aurait à vivre cette solitude si dure à vivre d’être une artiste dans une société ou les femmes doivent juste être des mères et des femmes au foyer.

Si vous voulez lire en entier cet article très intéressant c'est ICI

Partager cet article
Repost0

De cape et de larmes

Publié le par Nina

 

p1236.jpg

Editions Actes Sud : 1990 / 78 pages

 

Un texte très court et pourtant d'une incroyable force d'écriture. Toute l'oeuvre de Nina Berberova est imprégnée du sort de son peuple sous le régime communiste. Que ce soit à l'intérieur du pays ou bien dans celui qui va accueillir  les exilés russes, ce peuple a vu son avenir s'obscurcir peu à peu.

Sacha la narratrice de cette histoire raconte sa vie avec sa soeur Ariane à St Petersbourg dans les années 20.  Le malheur frappe très tôt ces deux jeunes filles. Il y a d'abord la mort de leur mère et ce nouveau régime qui les oblige à vivre dans des conditions sociales très précaires  avec  un père devenu fou

Ariane veut sortir de cet enfer, elle a besoin de croire que le  bonheur existe, veut à tout prix vivre sa vie, elle a des projets artistiques et s'enfuit avec un homme marié, un certain Samoïlov qui se prétend être un futur grand metteur en scène.

A l'inverse de sa soeur, Sacha accepte plus docilement les conditions de cette nouvelle vie. Elle va émigrer avec son père à Paris. Sacha pense que cet exil dans  cette  ville mythique va lui permettre de tirer un trait à la misère et à l'austérité. Mais la réalité parisienne se conjuguera comme en Russie avec misère et restriction. La vie dans les quartiers pauvres de la capitale avec d'autres russes exilés comme elle ne sera pas source de changement. C'est au milieu de cette population hétéroclite que Sacha va grandir. Partie de Russie à 13 ans, elle en a maintenant  29. Elle n'a jamais repris ses études et travaille dans un pressing. Sa vie n'a guère changé, pour elle. Elle a fui une révolution, pour vivre une guerre puisque le conflit entre la France et l'Allemagne devient une réalité. A la mort de son père, elle est vraiment seule. Un certain Samoïlov demande à la rencontrer. L'ex-compagnon de sa soeur lui raconte ce qui se passe en Russie, la vie dans les camps et la mort de sa soeur.

"De cape et de larmes" raconte les destins brisés par les guerres et les régimes totalitaires.

Biographie

Publié dans Littérature russe

Partager cet article
Repost0

Le jour de la gratitude au travail

Publié le par Nina

le-jour-de-la-gratitude-au-travail.jpg

2 récits écrits par Itoyama Akiko

traduits du japonais par Marie-Noëlle Ouvray

édités aux éditions Picquier en collection de poche : 119 pages / 2010

 

Le 1er mai est  la fête internationale du travail.

Le 23 novembre au Japon, on célèbre la fête de la gratitude au travail.

Le jour de la gratitude au travail réunit deux récits, mordants et drôles, sur le monde du travail, vu du côté féminin, au japon. (phrase extraite de la 4ème de couverture)

Le jour de la gratitude au travail :

Le jour de la gratitude au travail voilà ce qui ne dit strictement rien à Kyôko, l'héroïne du 1er récit qui fut licenciée après avoir mis une raclée à son chef pour avoir eu des gestes équivoques avec sa mère et qui en avait eu aussi avec elle. Cette histoire raconte la difficile existence d'une jeune femme de 36 ans qui se retrouve sans travail et qui n'a pas de mari pour subvenir à ses besoins. Kyôko est un véritable soucis pour sa mère puisque en plus, elle ne veut surtout pas se soumettre aux dictats d'une société qui n'a pas encore mis les femmes au même rang social que les hommes. Quand sa voisine et sa mère jouent les marieuses et organisent une rencontre avec un homme qui cherche une épouse, notre héroïne va bien être obligée d'assister à cette mascarade, mais ne va pas se laisser faire pour autant. C'est avec un humour grinçant qu'elle va envoyer sur les roses ce parfait travailleur qui se dit « fou de son entreprise » et qui lui pose des questions comme si elle était une vulgaire marchandise. C'est à se demander si ce « gentil monsieur » la prend pour une prostituée ou une bête de foire ?!

Une vision du travail et de la vie des femmes au Japon présentée avec un humour décapant !

 

J'attendrai au large :

Ce 2ème récit est aussi teinté de beaucoup d'humour, mais il ne cache pas pour autant la gravité du thème évoqué. Cette histoire raconte à quel point l'investissement personnel est excessif dans la vie des travailleurs japonais. On leur demande un rendement tellement important, qu'ils peuvent passer jusqu'à 20 heures dans leur entreprise ce qui  engendre une promiscuité importante entre les collègues et un manque d'intimité. De plus, avec les nouvelles technologies qui permettent de nous suivre et de garder les traces de nos faits et gestes, nos vies personnelles peuvent être dévoilées facilement. Les deux héros de ce récits Futo et Oikawa travaillent dans la même firme, ils deviennent très vite complémentaires, ils s'épaulent et peuvent compter l'un sur l'autre. Futo est un personnage très atypique dans l'entreprise, son surpoids ne le rend pas moins compétent que les autres, mais il sait qu'il n'aura pas les promotions qu'il mérite à cause de cela. Futo sait que les ordinateurs conservent nos données sur leur disque dur, on peut ainsi avoir accès à notre vie privée facilement. Futo va faire un pacte avec Oikawa pour être protéger des curieux à sa mort, parce qu'il a une passion en dehors de son travail qu'il n'a pas envie de dévoiler. Futo ne savait pas que le destin allait le frapper plus vite que prévu.

Cette nouvelle est teintée de fantastique mais le réalisme de notre société moderne est par contre bien analysé, que l'on soit en France, au Japon ou ailleurs dans le monde, le milieu professionnel, tel qu'il évolue, devient peu à peu le même partout.

Un autre avis celui de Cachou

images.jpg

 

Publié dans Littérature japonaise

Partager cet article
Repost0