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Castel Novel : Le château où a vécu Colette

Publié le par Nina

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Après la magnifique balade dans le parc floral, j'ai quitté ce lieu, l'appareil photo rempli de belles photos

La treille Muscate

Et le sac rempli de souvenirs. Je sais les objets dérivés sont des attrapes-touristes, mais comment résister à ce bel éventail bleu, au petit sachet de " thé Colette" et à son marque-page........

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En partant, j'ai proposé à mon amie de prendre l'allée du château de Castel Novel qui jouxte le parc floral, pour voir le fameux château où Colette a vécu.  Mais mon amie ayant des impératifs familiaux plus importants que les miens ce jour-là, elle a préféré que l'on rentre directement.  

Et c'est là que la suite est digne d'un roman !!!!!!

Nous n'avons pas pu prendre la route du retour, elle était fermée par une course cycliste : environ 30 minutes d'attente, ont précisé les gendarmes. Incroyable n'est-ce-pas !! Alors on avait le choix : regarder la course sous la canicule ou faire demi-tour et prendre la route bordée d'arbres qui remonte au château......

Nous avons découvert Castel Novel caché dans son écrin de verdure. Colette a vécu ici avec son mari Henry de Jouvenel, qui était propriétaire du château. Colette y a écrit son roman "le blé en herbe", sa fille Colette y a vécu toute son enfance avec une nurse anglaise.

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Castel Novel est maintenant un relais-château 4 étoiles avec un restaurant qui a 1 étoile au Michelin. Donc un lieu, plutôt haut de gamme. Nous avons été reçu très gentiment par le personnel, qui nous a dit que l'on pouvait boire en terrasse, des jus de fruits, des cocktails......

Quel bonheur de s'installer sur la terrasse de ce château ! Je peux affirmer que mon jus de mangue en plus d'être délicieux, avait un merveilleux goût d'imprévu ! Charmées par ce lieu, nous y sommes restées environ 1 heure, à discuter en buvant notre jus de fruits, à  regarder le paysage que Colette en son temps a regardé, à prendre quelques discrètes photos, à rêvasser .....

J'ai aimé aussi lire sur la carte qu'il est proposé le menu Colette et le menu Bel-Gazou et j'ai vraiment  remercié en mon for intérieur la course cycliste !!!

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« On ne fait bien que ce qu’on aime. Ni la science ni la conscience ne modèlent un grand cuisinier ».
On attribuerait volontiers cette phrase à Nicolas Soulié, chef cuisinier, passionné de ces lieux qui se plaît à remettre au goût du jour les recettes du terroir. Mais la remarque est de Colette, qui passa de longues journées dans ce château du XVe siècle à rédiger Le Blé en herbe. Un de ses plus beaux romans. Il faudra mesurer, un jour, l’influence de la beauté d’un lieu sur celle d’une œuvre littéraire…
Une biographie raconte la vie de Colette à Castel Novel 
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Les jardins de Colette : parc floral littéraire de Varetz

Publié le par Nina

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On peut visiter les jardins de Colette à Varetz, cette commune se situe en Corrèze. Pourquoi ce lieu ? Et bien tout simplement parce que juste à coté, jouxtant le parc, il y a Castel Novel. Dans ce château, Colette y séjourna  régulièrement  pendant une dizaine d'années avec Henry de Jouvenel son deuxième mari. Sa fille Colette de Jouvenel a passé son enfance souvent seule avec sa nurse anglaise. 

Entrée

 

"Les jardins de Colette" est un parc floral contemporain de près de 5 hectares inspiré par l'écrivain Colette. C'est une balade poétique et florale qui retrace, en se promenant au milieu des fleurs, des arbres et du paysage, la vie de Colette.

Colette avait une véritable science de la nature qu'elle a su mettre en valeur tout au long de ses écrits. Ce parc floral avec plusieurs centaines d'espèces végétales nous fait découvrir l'univers de Colette à travers 6 tableaux qui représentent les différentes  étapes de sa vie. Chaque étape de la vie de Colette est représentée par un déménagement et une nouvelle maison. C'est cet aspect de sa vie que le parc floral a souhaité développer. Une belle réussite !

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Le bâtiment est une construction récente qui est composé d'un espace pour l'accueil du public, d'une boutique où l'on peut acheter divers produits en souvenir de la visite et d'un salon de thé en terasse.

Les personnes qui vous accueillent sont très sympathiques, ouvertes à la discussion, elles prennent le temps de nous expliquer le concept et la vie de ce parc littéraire. Je suis venue dans ce lieu en compagnie d'une amie et nous avons bu un thé en attendant l'heure de la visite avec le guide, mais on peut aussi se promener seul dans les jardins. 

Fanchette

On savourait tranquillement notre thé,

quand un magnifique chat blanc est apparu !

Pas sauvage du tout, Il est venu nous saluer,

avec beaucoup de grâce et de gentillesse.

Fanchette dans l'herbe

 

Le personnel du parc nous a raconté son histoire.

C'est dans l'appentis que les jardiniers ont découvert le chaton, le parc floral est à la sortie de la ville, le lieu est un peu isolé, alors comment ce chaton est arrivé là ?  C'est le mystère total !

On dit à mots couverts que c'est l'âme de Colette qui l'a poussé là !!!

Il n'y a pas eu beaucoup à réfléchir pour lui trouver un prénom :  elle s'appelle Fanchette bien entendu, car en plus c'est une petite chatte, comme celle de Colette.

Fanchette vit dans le parc floral la journée, et rentre dormir sagement dans l'appentis la nuit : Incroyable quand même !

(...) peigner Fanchette blanche, qui n'a presque plus de puces depuis qu'elle se parisianise, et l'installer avec son coussin plat sur le rebord extérieur de la fenêtre pour qu'elle prenne l'air. (Extrait de : Claudine à Paris.)

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Les portes du jardin s'ouvre sur le premier jardin : celui de l'enfance de Colette : Saint Sauveur en Puisaye.

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Photo0601Une table de lecture avec un texte, se rapportant à l'oeuvre de Colette, présente chaque jardin. Sous chaque table les feuilles représentent la plante, ou l'arbre symbole du lieu.

L'oeil de l'architecte :

Un pied de glycine a été planté de part et d'autre des deux bancs dont la ramure en fer forgé redessinent la glycine centenaire de Saint Sauveru en Puisaye. Les parterres de ce premier jardin sont entourés de charme. Ils évoquent le cocon familial.

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Saint Sauveur décrit par Colette :

"Le jardin du Haut commandait un jardin du bas, potager resserré et chaud, consacré à l'aubergine et aux piments..." (Extrait de : La maison de Claudine)

Voilà la première partie de mon petit séjour dans le pays de Colette,  je vous raconterais la suite de mon aventure littéraire chez Colette. A demain

Si vous voulez en savoir plus sur le parc, allez vous promener sur leur site : ICI

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La maison de Claudine

Publié le par Nina

 

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Réédition Librairie Générale Française : collection Le livre de Poche / N° 763

158 pages / 1990

Photo de couverture : Colette vers 1885 (collection privée)

Le livre "La maison de Claudine" est publié en 1922. Ce titre est un clin d'oeil à la série des "Claudine" qui a démarré la carrière d'écrivaine de Colette. Cette série a connu un immense succès, mais Colette ne touchera jamais un centime de la vente de ses livres. Comme c'est son mari Willy qui avait signé de son nom la série des Claudine, il lui a été facile de vendre les droits à un éditeur et ensuite de garder l'argent pour lui........ 

Ce livre est une série de 35 courts récits à caractère autobiographique.  Colette y relate ses souvenirs d'enfance dans la maison de Saint Sauveur en Puisaye, mais aussi des passages de sa vie parisienne, des moments passés avec sa fille "Bel Gazou"......

J'achète au gré de mes promenades chez les bouquinistes, dans les vide-greniers, les brocantes..... des livres de Colette. Je fais ma petite collection ! Cet été, j'ai découvert un "Claudine à l'école" édité en 1958 aux éditions G.P dans la collection Super. Cette maison d'édition était surtout spécialisée dans l'édition Jeunesse avec sa célèbre collection Rouge et or. 

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Il manque la jaquette c'est dommage, ce livre est illustré par Jacques Taillefer. J'aime beaucoup ces illustrations, avec leur air un peu désuet, elles sont pleines de charme.

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Ces illustrations représentent la maison d'enfance à Saint sauveur en Puisaye,  Colette enfant en train de lire, La petite Bouillloux et Colette et sa fille. 

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Un de mes récits préférés est : Ma mère et les bêtes.

Colette y raconte que sa mère avait réussi à apprivoiser une araignée qui descendait du plafond pour boire dans la tasse de chocolat chaud que sa mère préparait, pour boire la nuit, quand elle se réveillait. J'ai toujours beaucoup de mal à croire à cette histoire !!!

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(...)Une belle araignée des jardins, ma foi, le ventre en gousse d'ail, barrée d'une croix historiée (...) Elle descendait , lente, balancée mollement comme une grosse perle, empoignait de ses huit pattes le bord de la tasse, se penchait tête première, et buvait jusqu'à satiété. Puis elle remontait, lourde de chocolat crémeux, avec les haltes, les méditations qu'imposent un ventre trop chargé, et reprenait sa place au centre de son gréement de soie.... (Extrait de la maison de Claudine : Ma mère et les bêtes).

Ces récits sont très agréables à lire, le style de Colette est très poétique, même si les récits sont truffés d'anecdoctes, de réflexions impertinentes et d'humour car l'écriture de Colette est délicate et soignée. Cette écrivaine avait une connaissance remarquable de la langue française, ce qui nous permet de renouer avec la richesse de notre vocabulaire et de redécouvrir les charmes d'une époque.

Depuis 1922, le livre "La maison de Claudine" a toujours été réédité, voilà quelques exemplaires qui le prouvent.

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Cet exemplaire édité par J. Ferenczi est très abimé. La date d'édition notée sur la page de titre est : MCMXXXVI,      ce qui est équivalent je crois à 1936 !!!

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Cet exemplaire édité par Flammarion est en très bon état, pourtant il est plus vieux, il date de 1930 (dépot légal)

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Cet exemplaire de poche a été édité en 1960.

 

Pour finir je vous laisse regarder la vidéo de l'émission : une maison, un écrivain consacrée à Colette.

 

Publié dans Colette

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Colette à 20 ans : une apprentie pas sage

Publié le par Nina

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Ce  Challenge Colette est organisé par "Le bruit des pages"

Je suis une "Vagabonde" ! ce qui signifie que je dois lire plus de 3 romans + une biographie et voir un film et je vais rajouter des petites touches personnelles car cet été je suis allée en balade dans des lieux "colettiens".

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Marie Céline Lachaud : éditions Au Diable Vauvert / 2010 - 151 pages  

J'ai choisi de lire cette biographie de la nouvelle collection "à 20 ans" éditée par les éditions "Au diable Vauvert" qui la présente comme ceci :

La vie, la personnalité et l’œuvre d’un grand écrivain à la lumière de ses vingt ans : Cette biographie s'adresse autant à des lycéens qu'à un large public mais aussi à des lecteurs plus avertis car elle met l'accent sur certains évènements spécifiques de la jeunesse de l'auteur. (Le Diable Vauvert)  

Il y a de nombreuses biographies sur Colette, car cette écrivaine a inspiré beaucoup de biographes. Ce qui est  fabuleux chez Colette, c'est que de sa vie aussi on pourrait faire un roman !  En effet, en dehors de sa production littéraire, Colette a eu une vie hors du commun à une époque, où une femme avait un unique rôle à tenir pour être bien considérée : être l'épouse de son mari.  

Colette en a décidé autrement ! 

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Cette biogaphie raconte la métamorphose d'une petite fille Sidonie - Gabrielle Colette nait à l'aube du XXème siècle, le 28 janvier 1873, dans la maison familiale de Saint-Suveur en-Puisaye dans l'Yonne, en l'une des plus grandes écrivaines françaises du début du XXème siècle.  

Comment devient-on Colette quand on s'appelle Sidonie-Gabrielle, que l'on a vécu toute sa jeunesse à la campagne, que l'on a partagé les jeux turbulents de ses deux frères ainés, avec comme seules amies, ses camarades de classe de l'école communale ?

Cette biographie permet de comprendre le parcours de la future Colette. La biographe, Marie Céline Lachaud, nous fait une analyse claire, avec une remarquable concision, des années charnières de la future Colette. On découvre d'abord, la vie des parents de Sidonie-Gabrielle qui étaient malgré leur existence de petits villageois, des gens lettrés qui faisaient partie, avant leur revers de fortune, des notables de Saint Sauveur en Puisaye. La future Colette a donc grandi entourée de l'amour de sa famille, près des animaux et de la nature que sa mère lui a appris à regarder et à aimer, elle a eu aussi le droit de puiser à volonté dans la grande bibliothèque familiale. Sa mère a appris le solfège et la musique à ses enfants,  Colette jouait très bien du piano. A cette époque, la petite Sidonie-Colette aimait les livres mais n'avait nullement envie de devenir écrivain !  

A l'adolescence, La famille Colette est ruinée. C'est une étape difficile pour cette famille qui doit quitter la maison familiale pour rejoindre le fils ainé Achille qui est docteur à Châtillon-sur-Loing. Sidonie-Gabrielle a alors 18 ans.

Comme toutes les filles de son âge, on lui cherche un mari qui voudra bien de cette jeune fille qui n'a pas de dot. L'heureux élu s'appelle Henry Gauthier-Villars dit "Willy", ils se marieront le 15 mai 1893 : Sidonie-Colette a 20 ans.

la jeune fille est encore une chrysalide qui attend son heure. En attendant, elle va devoir apprendre : Apprendre à connaître la véritable personnalité de son mari, apprendre à vivre dans le monde parisien, apprendre à faire un atout de cet accent bourguignon qui lui fait rouler les "R", apprendre à cacher son chagrin quand son mari la trompe, apprendre à faire sa place dans ce nouveau monde qui ne l'accepte pas. Heureusement, Colette est intelligente et douée d'un esprit impertinent et d'une curiosité insatiable, ça va la sauver. En effet, elle a bien manqué frôler la mort en sombrant dans une grave dépression tout juste après son mariage, quand elle va commencer à recevoir des lettres anonymes qui dénoncent les frasques de son mari.  

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La chrysalide attend son heure pour sortir de son cocon et devenir la grande Colette.

Marie Céline Lachaud nous offre une biographie intéressante en brossant en peu de pages un portrait fidèle de Colette. Même si je n'ai rien appris de nouveau en lisant cette biographie, j'ai aimé la mise en lumière sur la relation de Colette avec sa mère,  et sur quelques idées reçues sur le couple Colette / Willy. Il y a tellement eu de choses racontées sur ce couple légendaire, qui s'est lui-même mis en scène, qu'il est difficile de savoir l'entière vérité.........

Cette biographie ne contient pas de photos. A la fin du livre, on trouve une chronologie de la vie de Colette et une bibliographie. 

Une collection intéressante qui a déjà présenté : Gustave Flaubert, Jean Genet, Marcel Proust, Boris Vian.   

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Publié dans Colette

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La couleur des sentiments

Publié le par Nina

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coeur_72.gifKathryn Stockett : Editions Jacqueline Chambon

525 pages/ 2011  

   

Un roman poignant qui raconte avec beaucoup de délicatesse et d'émotion, la vie des femmes dans le Mississippi des années 60. Que l'on soit de race noire ou blanche, être une femme dans ces années là, c'est accepter d'être "programmée"  à la naissance  pour occuper une certaine place, assumer un rôle. Si après réflexion, ou par goût, vous aviez envie de vous écartez de cette route tracée au millimètre près par une société scrupuleuse du maintien de l'ordre, les représailles étaient sans appel.

Dans ces années-là à Jacskon, capitale de l'état du Mississippi, c'est l'élite blanche qui règne et qui décide de réinstaurer les pratiques de discriminations raciales pour maintenir un pouvoir absolu sur la population noire. Martin Luter king a déjà fortement influencé les esprits, mais ce sont les blancs qui détiennent l'économie et grâce aussi aux services du Ku Klux Klan, la peur rode et empêche les mouvements de révolte. Ces pratiques sectaires, on le sait, engendrent forcément de la violence, du mal-être et des envies de rébellion. C'est ce que nous explique avec beaucoup de finesse « la couleur des sentiments ».

L’héroïne de ce roman « Skeeter » dont la famille fait partie de l'élite blanche vit un peu en marge des autres filles de son âge : elle n'est pas encore mariée, n'a pas le physique conforme à l'époque, trop grande, trop mince...... et a envie de devenir écrivain. Une éditrice lui lance un défi qui s'avère être un « brûlot » : recueillir des témoignages et écrire sur la vie des bonnes dans les familles blanches de sa ville.

Tout au long de ce roman, on assiste à la naissance de ce livre, aux difficultés rencontrées pour l'écrire, aux témoignages des bonnes qui décident de parler malgré les menaces qui pèsent sur elles, aux tentatives de déstabilisation de ses "amies" qui visent à détruire psychiquement Skeeter, parce qu' on pense qu'elle trame quelque chose contre sa propre classe sociale.......

Grâce à sa courageuse héroïne Skeeter, kathryn Stockett a pu nous brosser un portrait réaliste de cette période. Nous sommes là au cœur même de la vie de ces femmes. On partage leur existence quotidienne à travers leur vie de couple, la vie sociale, l'éducation qui est donnée aux enfants selon leur naissance, dans un foyer noir ou blanc.... Et évidemment la place des sentiments qui sont inéluctables entre un enfant blanc et sa nounou noire mais complètement occultés par les familles blanches.

Ce livre est aussi la rencontre entre deux mondes complètement séparés qui se côtoient pourtant au quotidien, car l'un est au service de l'autre. Deux mondes qui ne se rencontrent pas, car vivant chacun avec sa haine et ses préjugés.

Même si on connait cette période de l'histoire, ce roman m'a fait souvent frissonner et grincer des dents devant la violence et l'horreur de telles pratiques, de telle croyances.

 

Un film tiré de ce livre est sorti le 12 août en France dans ma ville pas encore.......

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Les chutes

Publié le par Nina

 

 

Les chutes Oates

 

Editions Seuil : collection Points / 2006 : 551 pages

Ce roman a reçu le prix Fémina étranger en 2005

 

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"Les chutes" est un roman que j'ai trouvé fascinant, j'avais lu « nous étions les Mulvaney » qui m'avait de la même manière impressionnée. Cette écrivaine a un réel talent pour emmener chacun de ses personnages jusqu'au fond de lui-même, au bout de ses limites. Joyce Carol Oates dissèque sous nos yeux chacune des personnalités de ce roman, elle ôte peu à peu toutes les couches qui font d'eux des êtres sociables, modelés par une éducation, un milieu social, un environnement... pour les mettre à nu. On découvre ainsi leur vrai visage, la nature même de leur caractère, de leur force et de leur fragilité.

Le 12 juin 1950, Ariah Littrell qui est une femme à l'existence plutôt banale va devenir en une nuit « la veuve blanche des chutes ». Son mari, le très sérieux révérend Gilbert Erskine traumatisé par sa nuit de noce s'est suicidé en se jetant dans les chutes du Niagara. Ariah, jeune femme timide et effacée va chercher son mari pendant sept jours et devenir une figure mythique des chutes du Niagara et fasciner un homme que tout lui oppose. Dirk Burnaby est un brillant avocat mais aussi un homme séduisant qui ne compte plus les conquêtes féminines. Ariah est à l'opposé de toutes les femmes que Dirk a l'habitude de fréquenter et pourtant il en tombe follement amoureux et c'est elle qui va devenir sa femme. Ariah va découvrir l'amour, la sécurité d'un foyer et la vie de famille. On pourrait croire à un happy end, mais les chutes sont là avec leurs histoires d'un autre temps : vieilles légendes indiennes, sacrifices humains, apparitions de la vierge, suicides, funambule. Mais aussi leurs histoires actuelles : veuve blanche, mystérieuse femme en noir, tourisme et industrialisation à outrance.

Les chutes ont-elles le pouvoir de rendre riche, de rendre fou, les gens qui les approchent ? Est-ce une malédiction qui s'est réellement abattue sur la famille Burnaby ? Ou est-ce le pouvoir de l'argent qui peut à lui seul tout détruire sur son passage ?

Avec ce roman, Joyce Carol Oates fait une analyse très fine de la société américaine et dénonce le fonctionnement d'une justice au service du pouvoir et de l'argent.

Un roman très dense, foisonnant, intelligent et superbement bien écrit : un excellent roman de vacances car il nous entraîne à lire tard dans la nuit.

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En 1900, à la consternation de ses habitants et des promoteurs d'une industrie touristique florissante, Niagara Falles avait acquis la réputation de "paradis du suicide". "Extrait de la page de garde de "les chutes".


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