Le Bouddha blanc
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Edition Gallimard en collection Folio : 286 pages / 2001
Prix Fémina étranger en 1999
Hitonari Tsuji en dédicace pendant le salon du livre.
"J'aspire à une littérature qui soit philosophique" "Je pense qu'il y a quelque chose comme le diable au fond de chaque homme".
Lauréat 1999 du prix Fémina étranger pour Le Bouddha blanc, Tsuji Hitonari, romancier mais aussi poète, réalisateur, photographe et chanteur de rock, incarne au Japon une certaine idée de la modernité artistique. (info sur le site : shunkin.net) d'autres infos sur le site "la littérature japonaise" mais aussi sur son site officiel en japonais et en anglais ICI

Ce roman est profondément spirituel, le personnage principal Minoru est confronté dès son plus jeune âge a des images étranges qui lui inspirent des notions de déjà-vus. Son père lui explique que c'est peut-être des évènements de ses vies antérieures qu'il revit, mais il y a aussi l'apparition d'un bouddha blanc à l'aspect serein et réconfortant qui vient à lui à des périodes graves de son existence. Même si Minoru ressemble à tous les garçons de son âge, cette sensibilité à ressentir un au-delà possible va le confronter très tôt à un questionnement sur les mystères de la vie et de la mort. La disparition tragique de son frère Ishitarô, sa troublante découverte de l'amour avec la belle Otawa, les jeux parfois pervers de ses copains, le travail de son père comme armurier du gouvernement, sa vie de famille et celle de tous les habitants de l'île vont conduire Minoru à s'interroger sur le rôle des êtres humains sur la terre et sur leur mystérieuse disparition après leur mort. Que se passe t-il après ? A l'âge adulte, Minaru va reprendre l'armurerie de son père, et accomplira chaque tâche, vivra chaque évènement de sa vie avec courage et loyauté mais avec un questionnement toujours plus affiné sur ses propres actes qui sont souvent en contradiction avec ses pensées, comme de faire la guerre pour défendre son pays alors qu'il est non-violent, de réparer et fabriquer des armes avec la conscience qu'elles vont servir à tuer. Ses pensées personnelles confrontées aux obligations du monde extérieur souvent différentes lui posent des problèmes de conscience qu'il ira confier à l'abbé du temple.
Le magistral projet de construire un bouddha pour réunir tous les ossements et les cendres des morts de l'île signera le dernier acte de la vie de Minoru. Une vie simple mais remplie de mansuétude.
Extrait de : "le bouddha blanc" :
« Tu as entendu parler de la métempsycose ?
- Métempsycose ?
- C’est l’abbé du temple d’Ôtakuma qui m’en a parlé, ça veut dire quand un homme meurt, son âme, elle, ne meurt pas, elle emprunte simplement un nouveau corps, selon certaines règles.
- Ça me dit quelque chose.
- Ainsi, l’âme ne meurt jamais, elle voyage seulement de corps en corps.
- Je vois, fit Minoru en hochant la tête.
- Si, au moment où elle se réincarne, l’âme a encore des souvenirs de ce qu’elle a expérimenté dans son corps précédent, ce n’est guère étonnant que surviennent des sensations de déjà-vus. »