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Le charme des après-midi sans fin

Publié le par Nina

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Blogoclub

 

Edition : Le serpent à plumes / 1998 : 295 pages

 

Dany Laferrière s’est servi de son stylo comme d’un pinceau pour nous raconter son pays avec une ribambelle de chapitres courts qui, comme des tableaux  font défiler des scènes de la vie haïtiennes. L’enfer est à Haïti on le sait tous, mais en lisant ce roman on apprend qu’il y a eu un autre Haïti peuplé de gens qui ont les mêmes préoccupations que celles de  n’importe quel autre pays malgré la pauvreté qui règne un peu partout.  

Avec ce bel hommage à sa grand-mère Da, Dany Laferrière nous promène dans sa ville Petit-Goâve en nous racontant son enfance, son adolescence et aussi  son pays à travers ses coutumes,  la vie quotidienne, le marché, la cuisine, l’éducation des enfants, le rôle de la famille.

Mon avis : Etonnant ce petit roman ! Des chapitres courts, un style clair et très imagé, des situations très cocasses, pour nous parler de ce pays et lui rendre hommage, mais j'avoue mettre un peu ennuyée en le lisant.

 

En attendant le billet de Sylire qui sera élogieux, voici celui de Cléanthe

 

  Carenage, Petit-Goave

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Ce que je sais de Vera Candida

Publié le par Nina

 

Vera Candida

Editions de l'olivier : 2009 / 293 pages


Prix Renaudot des lycéens 2009

Prix France Télévision 2009

 

 

Vera Candida monte dans  le vieux bus, qu’elle avait pris une vingtaine d’années plus tôt, pour fuir  son  pays. Le retour vers ses racines est symbolique, elle sait qu’elle va bientôt mourir et elle veut revoir sa grand-mère qui l’a élevée et régler ses comptes avec le père de son enfant.

En faisant ce voyage, Vera Candida remonte l’échelle du temps. Elle pense à la vie de sa grand-mère, Rose Bustamente,  à celle de sa mère Violette, et à sa propre vie avec sa fille, Monica Rose.  Vera Candida s’est enfuie, elle a choisi une vie différente de celles de sa mère et sa grand-mère. Cette mise à distance de son histoire familiale, lui a permis de vivre selon un nouveau modèle, le sien.

Avec cette lignée de femmes, ce roman aborde le thème de la destinée.  Les expériences familiales passées peuvent-elles se transmettre dans l’inconscient des générations suivantes ? 

 

Mon avis :  "Ce que je sais de Vera Candida" est un roman sobre tout en étant léger et sensuel. Véronique Ovaldé a imprégné son écriture d’une ambiance chaude et gaie,  d'une atmosphère envoutante, "très latino". Ses portraits de femmes sont éblouissants de personnalité, de force et d’espoir.

Cette belle alchimie nous donne un très grand moment de lecture : je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue de ce roman qui a été pour moi un véritable coup de coeur !!

 

Un autre avis ICI

Vérinique Ovaldé

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Debout sur la terre

Publié le par Nina

 

 

Edition Lattès : 2010 / 448 pages

 

masse critiqueLu pour "Masse Critique Babelio"

 

Ce roman  est une épopée iranienne qui parcourt le XXème siècle, tambour battant en 448 pages.

C'est en une seule journée, de neuf trente le matin à vingt et une heure trente le soir, que le réalisateur  Fereydoun Sardari va nous faire découvrir l’Iran d’hier et d’aujourd’hui, grâce à son rendez - vous avec un certain  Monsieur V. qui veut le rencontrer pour adapter sa biographie sur Victor Hugo en série pour la télévision. 

Un peu à la façon d’une pièce de théâtre, l’immense demeure de Monsieur V. va servir de décor à un scénario un peu vaudevillesque : Un monsieur V. introuvable, des gens qui rentrent et sortent des pièces à la recherche de quelqu’un ou quelque chose. Au milieu de cette agitation, Feyredoum Sardari attend tranquillement en écoutant les différents personnages qui hantent cette mystérieuse demeure : un jardinier, un électricien, une cuisinière, une joueuse de tennis…. En parallèle, il va regarder les photos qui retracent la vie de Monsieur V., conseiller du Shah d’Iran, en compagnie d’hommes illustres.  L’histoire iranienne du vingtième siècle défile sous les yeux de  Feyredoum qui va y mêler ses propres souvenirs et surtout sa rencontre avec l’époustouflante Ensiyeh Ilkan, la fille d’ Issan Khan Ilkhan chef d’une tribu de guerriers kurdes, éduquée comme un garçon et qui va devenir une auteure reconnue de la société iranienne.

Mon avis : J’ai apprécié ce roman qui nous fait découvrir  d’une façon très originale, l’empire Perse d’hier et l’Iran d’aujourd’hui. L’écriture enjouée et l’humour des personnages rendent  la lecture de cette épopée aisée.  j’ai beaucoup aimé le portrait très réussi de Kohan Banou la nounou kurde d’ Ensiyeh, cette femme symbolise l’orient des traditions ancestrales, la gardienne d’un savoir millénaire et Mr Toumanians, le commerçant arménien et sa véritable « caverne d’Ali Baba » !.    

J’ai souligné ce passage qui fait un peu écho à notre actualité : 

Retrait du voile

A Téhéran, on ne parlait plus que du kashfé hedjab, du retrait du voile. La loi fut adoptée par le parlement. Le 7 janvier 1936, jour où Reza Shah devait décorer les lauréats de l’Ecole normale supérieure, il se fit accompagner par la reine et deux des princesses – quel ne fut le choc ! – dévoilées, en tenue occidentale.

La vague était lancée. Pour commencer, les enseignants, les écolières et les épouses des militaires furent contraintes à sortir sans voile. Aucune femme tchadori ne pouvait désormais franchir les portes de l’administration, monter dans les bus, aller au théâtre ou au cinéma, se promener dans les parcs, se faire hospitaliser.(…) (extrait de Debout sur la terre p. 200)


Cette véritable révolution pris fin en 1979 où le tchador fut de nouveau obligatoire…

 

Nahal-Tajadod.jpg

Nahal Tajadod est née à Téhéran. Elle s'installe En france en 1977 et s'inscrit aux langues O. Elle est l'auteur entre autre d'une superbe biographie romancée du poète Roumi et de  Passeport à l'iranienne. (extrait de la 4ème de couverture)

 

Je remercie les éditions JC Lattès pour l'envoi de ce roman.Pour consulter leur site c'est ICI.

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Cour Nord

Publié le par Nina

  cour nord

Edition du Rouergue : collection La Brune

136 pages - 2010

 

Ce roman s’ouvre sur un décor sombre. Une ville du nord détrempée par la pluie, un père et son fils se rendent comme chaque matin à leur usine. Un quotidien banal qui prendra fin bientôt. Les ouvriers sont en grève, l’usine est menacée de fermeture.

Le père est un leader syndical de grande renommée. Il a fait de la lutte pour les revendications salariales  le combat de sa vie. Mais cette fois-ci la cause semble perdue et il décide d’engager une lutte ultime en commençant une grève de la faim. Son fils Léo est au coté de son père, mais son esprit est ailleurs. Il comprend et respecte cette vie attachée aux valeurs du travail mais lui ne veut pas de cette existence là. Léo a une passion pour la musique, sorti de l’usine, il ne pense qu’à rejoindre son groupe de jazz monté avec quelques copains.

Ce roman nous décrit avec beaucoup de délicatesse et de sobriété les différentes réactions face à ce drame social. Difficile pour Léo d'avouer son indifférence au noble  combat syndical  de son père alors que lui son unique but est de faire de la musique. Insupportable pour Hamed, le travailleur immigré, qui devient peu à peu le bouc émissaire d'un monde qui s’effondre. Pour d’autres cette fin va peut-être permettre le début d’une autre vie, qu’ils imaginent déjà plus enrichissante. Ce roman aborde aussi avec beaucoup de finesse, la relation entre les enfants et leurs parents. Comment faire admettre sa différence, vivre sa vie autrement que celle de ses parents sans les heurter, les blesser.  

Mon avis : Antoine Choplin est un écrivain discret, on parle très peu de lui. Il a écrit 10 romans dont l’excellent « Radeau » que j’ai personnellement adoré. Avec Cour Nord,  j’ai retrouvé le même plaisir de lecture, la belle écriture très maitrisée d’Antoine Choplin, son style sobre et ses personnages prêts à  combattre, à lutter pour leur existence et leurs idées.


Germinal SLIM-21172411082005

 

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