le caveau de famille
Edition Gaïa / 2011 : 237 pages
"Le caveau de famille" est la suite du roman "le mec de la tombe d'à côté" qui est un roman joyeux, pétillant d'intelligence et de drôleries.
Ce nouveau titre évoque encore la mort et on y retrouve les deux personnages fétiches du précédent livre : Désirée la bibliothécaire et Benny le paysan.
Après leur rupture, Désirée vit seule et Benny s'est installé en ménage avec sa cousine Anita.
Désirée désire avoir un enfant. Elle préfère demander à Benny, son ancien amant, d'en être le géniteur.
Benny est toujours amoureux de Désirée. Il sait que la vie avec elle est impossible, ils sont trop différents mais il répond présent à son appel.
Le test est réussi ! Désirée et Benny vont devenir des parents. Ce bébé qui va naître leur donne envie de vivre ensemble et de fonder une famille.
C'est là que le roman devient très pertinent. Katarina Mazetti va décortiquer les relations de ce jeune couple qui pense que l'arrivée d'un enfant va faire d'eux, une famille unie. Oubliées les anciennes querelles sur leur différence. Maintenant, ils sont devenus une famille : tout va s'arranger.
L'auteur laisse la parole tour à tour à Benny et à Désirée. Ainsi on peut voir l'évolution des pensées de chacun au fur et à mesure que leur vie de couple s'installe.
Benny n'a pas changé : Il pense toujours que son métier d'agriculteur et la vie de la ferme sont les principales activités du couple.
Désirée pour pouvoir fonder la famille de ses rêves fait des concessions et redouble d'efforts pour faire coïncider sa vie de famille, son métier et l'indispensable participation aux travaux de la ferme.
Son métier de bibliothécaire sera toujours "dévalorisé" voire "sacrifié" au travail de la ferme et à la vie de famille.
En décrivant la vie quotidienne de Désiré et Benny, confrontée à toutes les tâches quotidiennes qui incombent à tous les couples avec enfants, l'auteure analyse avec beaucoup de finesse l'inventaire des préjugés concernant le travail à la maison : les tâches ménagères et l'éducation des enfants sont considérées être des occupations subalternes. Elle met en évidence les idées reçues sur certains métiers considérés comme moins pénibles que d'autres. Dans ce roman, on compare le métier de bibliothécaire à celui d'agriculteur !
Qui va se sacrifier dans ce couple ? qui va arrêter de travailler pour s'occuper du ménage et des enfants ? Qui va faire des concessions ? et qui va craquer en fin de compte...
Je vous laisse découvrir la fin de cette histoire, qui raconte comment une vie de couple peut devenir une vraie descente en enfer.
C'est une véritable analyse psychosociologique d'un couple "raté" que nous propose l'auteure en nous racontant cette histoire. L'amour est-il compatible avec une vie de couple réussie, la vie de
famille engendre-t-elle systématiquement bonheur et sérénité ? Ce roman répond à ces questions en analysant toute la complexité de la vie conjugale. Un caveau familial est froid et triste, comme
cette vie de famille.