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La messagère de l'au-delà

Publié le par Nina

Une découverte intéressante, que je recommande vivement !la-messagere-de-l-au-dela.gif

Mary Hooper / 238 pages : Edition Panama 2008

Littérature classée  "ADO"

 

La messagère de l'au-delà n'est pas une histoire fantastique comme le laisse entendre son titre. C'est même tout le contraire. Ce roman nous raconte, sous une forme romancée, la véritable histoire d'une jeune servante : Anne Green. Un des plus sombres fait divers de l'Angleterre du 17ème siècle. Cette jeune fille a été accusée d'infanticide avec préméditation pour avoir donné naissance à un enfant mort-né. Condamnée à mort par pendaison, Anne Green ne meurt pas mais tombe dans un état proche du coma.

Les faits que relate Mary Hooper, ne sont donc en rien irréels. Dans un style haletant, dynamique qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page, ce roman nous emmène dans une époque trouble, imprégnée d'obscurantisme religieux : l'Angleterre puritaine en 1650.  Le statut de servante à cette époque ne permettait pas de se rebeller contre les maîtres, de plus les hommes avaient tout pouvoir sur les femmes. Alors, quand la jeune Anne Green a avoué que le père de son bébé mort-né était le fils de ses maîtres, elle fut condamnée à mort, après un procès vite expédié.

Une histoire tragique, qui met en lumière un siècle qui ne pardonnait rien aux femmes, dont la vie était soumise à un code moral et social établi par les hommes et la religion. 

On trouve à la fin de l'ouvrage, une explication médicale et historique qui permet de comprendre cet étrange évènement.

L'avis de Clarabel et un autre  sur le blog d'Yspaddaden

Mary Hooper est née dans le sud-ouest de Londres, qui sert souvent de cadre à ses romans. La lecture de nouvelles la décide un jour à se lancer dans l'aventure de l'écriture et elle adresse un premier texte à une revue qui le retient pour publication. Mary Hooper n'a dès lors plus cessé d'écrire des romans, qui ont souvent une toile de fond historique. Elle est mariée et mère de deux enfants. (Source site Gallimard Jeunesse)

L'auteur Mary Hooper était présente au salon de Montreuil 2011. Actuellement seulement 5 romans sont traduits en français.

Le site de Mary Hooper ICI

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Publié dans Littérature anglaise

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Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier

Publié le par Nina

 

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Invités à la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges

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Vendredi 13 janvier, 19 heures. Brrrr !!! Il fait froid, il fait nuit. Envie de rentrer chez moi et bien non pas du tout  !!!  J'ai le sourire aux lèvres en passant les portes de la médiathèque de Limoges avec plus d'une centaine de personnes pour rencontrer Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier.

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Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier font partie d'une même génération d'écrivains, avec d'autres comme Claudie Gallay, Delphine de Vigan, Régis Jauffret.......Ils représentent "le haut du pavé" de la jeune littérature française.

 

Passages de Pages est une manifestation qui est organisée par La BFM de Limoges, elle a pour but d'inviter des écrivains à rencontrer des lecteurs.

 
Cette soirée était animée par Constance de Buor, journaliste à La Vie et Erwan Desplanques, journaliste à Télérama.

Après les présentations respectives des deux écrivains, les journalistes ont posé des questions sur leurs romans, leurs thèmes préférés, leur manière d'écrire, leur enfance, leur découverte de l'écriture, leur métier d'écrivain....Ils ont répondu avec beaucoup de sérieux mêlé d'un humour bien sympathique, ce qui a détendu l'atmosphère très rapidement.  

Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier aiment se déplacer pour rencontrer leurs lecteurs. Ils nous expliquent qu'écrire est une activité solitaire, un peu en marge, décalée de la vraie vie,  ils aiment aussi se rencontrer entre eux pour discuter de leur métier qui est "une corporation particulière". 

Voici quelques extraits des réponses que j'ai pu relever aux questions des journalistes. 

Véronique Ovaldé explique que la parution de son livre "Et mon coeur transparent" a annoncé le début d'un nouveau cycle d'écriture. Elle aime  particulièrement écrire des histoires de femmes victimes de violence sociale et conjugale et qui veulent se libérer d'une entrave. Elle égratigne souvent les pères et les hommes en général, mais nous affirme t'-elle avec le  sourire "il y a toujours de beaux portraits d'hommes dans mes livres comme le lieutenant Taïbo dans "des vies d'oiseaux". Elle dit : "j'écris de là où je sors".  "Le terreau  familial" de Véronique Ovaldé lui a permis de voir, d'analyser et d'écrire sur les femmes qu'elle a côtoyé.  

L'écriture permet de mettre en scène des femmes qui vont s'émanciper d'un système archaïque, qu'elles vont  transgresser pour s'émanciper. 

Mais, elle nous a fait remarquer, qu'écrire sur le statut des femmes, sur les mères, sur les filles est une sous - catégorie de la fiction.

  • J'aurais aimé que les journalistes s'arrêtent sur cette réflexion pour demander des explications sur ce constat qui m'a étonnée. 

Véronique Ovaldé aime situer ses personnages dans des pays indéfinis qui ressemblent à ceux du sud, elle aime faire ce "pas de côté "cette parenthèse". "Parler du quotidien mais dans un ailleurs, mélanger le burlesque avec le cruel et l'intime".

Elle nous a dévoilé sa petite habitude quand elle écrit  : elle marmonne ses phrases !  ça lui permet d'entendre leur sonorité. 

Laurent Mauvignier dont je n'ai pas encore lu de livres, aussi avant sa venue j'ai lu son roman "le lien" ce qui m'a permis de mieux comprendre l'entretien de l'écrivain avec les journalistes.

Laurent Mauvignier fait lui aussi, un pas de côté quand il écrit sur les femmes, ce qui lui permet de ne pas parler de sa propre personnalité.

Ses romans sont des monologues intérieurs. Comme pour Véronique Ovaldé le tempo de la voix est important pour la construction de ses phrases. Cette tonalité permet la lecture à voix haute mais Laurent Mauvignier préfère que l'on utilise le terme "vocalité" plutôt que "oralité" quand on parle de son style.

Laurent Mauvignier a lui aussi dévoilé un peu de son enfance. Il a grandi dans un milieu ouvrier où le livre n'avait pas une place importante.

  • J'ai relevé le fait que Laurent Mauvignier est devenu un écrivain, le jour ou il s'est débarassé de son envie de devenir ecrivain !!

Laurent Mauvignier est un écrivain du réel. Il regarde les gens dans les rues, au supermarché.... et prend des notes. Ses sujets préférés sont les faits divers ou politiques qui influencent le déroulement de nos sociétés.

Je vais conclure en parlant de la grande règle d'écriture de Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier que j'ai trouvé très très intéressante.

La grande rêgle de ces deux écrivains est de ne pas prendre la pente.

 Ne pas prendre cette fameuse pense veut dire :

  • Trouver le bon chemin pour écrire un sujet.

  • Ne pas écrire le même livre à chaque fois.

  • Ne pas devenir un produit qui sort chaque année à date fixe.

  • Ne pas se laisser aller à la facilité en écrivant pour faire plaisir à ses lecteurs.

  • L'écriture doit être une aventure.

  • Un écrivain écrit pour lui.

  • Un lecteur lit pour lui.

    A mon humble avis "de ne pas prendre LA PENTE" est la règle de vie des bons écrivains.  Je rajoute qu'en tant que lectrice, je pense que « la lecture d'un livre doit être pour nous aussi une aventure ».

Cette peur de prendre la pente est commune à beaucoup d'écrivains, mais certains la prennent allègrement !! 

Je remercie Véronique et Ovaldé et Laurent Mauvignier de nous avoir fait passer un si bon moment en leur compagnie. En plus d'être de très bons écrivains, ils sont vraiment très sympathiques.

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Des vies d'oiseaux

Publié le par Nina

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Editions de L'olivier : 2011

 

Il y a deux genres de vies pour les oiseaux. Ceux qui vivent dans des cages, complètement à l'abri du besoin. Leur existence est prisonnière de celui qui ouvre et ferme la cage. Et puis, il y a les autres, ceux qui volent de leurs propres ailes, ceux qui vivent libres. Ces oiseaux là, ont une vie beaucoup plus riche, plus excitante mais elle est aussi pleine de dangers.
« Des vies d'oiseaux », une métaphore qui illustre parfaitement  ce roman, où Véronique Ovaldé raconte la vie de certaines femmes qui ressemble à des oiseaux en cage.

Dans un pays qui pourrait être en Amérique du Sud, parce que les pauvres y sont presque indigents et les riches fortunés à l'extrême. Dans ce pays, pas de commune mesure, le bonheur se situe dans les belles villas sur les hauteurs et non pas dans la fange des bas-quartiers. Le bonheur n'est qu'une question d'argent. La belle Vida, fille des bas-quartiers, en était certaine que l'argent était le symbole du bonheur, quand elle s'est mariée avec un homme des quartiers d'en haut.
La violence des quartiers pauvres, Vida l'a vécu dés sa petite enfance, mais elle ne savait pas qu'elle allait en vivre une autre, tout aussi destructrice. Cette violence là, ne se voit pas, ne laisse pas de marque sur la peau. Vida passe ses journées dans sa prison dorée, une luxueuse villa dont les vitres ne peuvent s'ouvrir sur le jardin à cause de la climatisation. Les années passent, tristes et mornes et sa fille Paloma n'est plus l'enfant qui donnait un sens à sa vie mais une adolescente qui étouffe dans cet univers suffocant. Paloma ne supporte plus ni son père ni cette mère qui n'est qu'une belle potiche anxieuse de ne pas être à la hauteur des amis de son mari  et qui supporte sans rien dire ses exigences.
Alors quand Paloma s'enfuit avec leur jeune jardinier et qu'un policier vient sonner à la porte de la villa, c'est tout l'existence de Vida enfermée dans sa belle maison qui vole en éclat, pour peut-être  donner un véritable sens à sa vie et laisser les faux-semblants derrière elle. 
Après « Ce que je sais de Vera Candida », j'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir ce même style dans « des vies d'oiseaux » qui caractérise l'écriture de Véronique Ovaldé. L'écrivaine aborde des sujets graves, celui des femmes, de la violence, de la pauvreté... racontés sous la forme de la fable, avec un certain humour ce qui permet à ses héroïnes de choisir le chemin de la liberté en faisant un pied de nez à leur bourreau. 

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Véronique Ovaldé a répondu aux questions posées par  Amanda sur son livre "des vies d'oiseaux" à lire ICI

Clara a elle aussi beaucoup aimé ce livre sa critique ICI

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Hugo Cabret : le film

Publié le par Nina

coeur-20_9_.gifHugo Cabret

Réalisation : Martin Scorsese
Avec : Asa Butterfield, Chloë Moretz, Ben Kinglsey, Sacha Baron Cohen, Jude Law et Christopher Lee.

  Un film tiré d'un livre est toujours une aventure un peu difficile. Je suis toujours très curieuse de voir comment un réalisateur va extraire des pages d'un roman,  les lieux et les personnages, et rendre l' histoire vivante devant nos  yeux.  

Martin Scorsese a réussi ce dangereux pari, parce que le livre "l'invention de Hugo Cabret" est un roman graphique qui  a son propre décor mais en noir et blanc et ses personnages déjà représentés. Voilà bien là, la prouesse du réalisateur qui a vraiment créé un univers semblable au livre tout en lui donnant des couleurs. Les acteurs ont aussi bien su adopter la personnalité des héros du roman.

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  Ben Kingsley dans le rôle de Georges Méliès

On sait aussi que cette histoire a beaucoup touché Martin Scorsese parce qu'on le sait très sensible à la conservation de notre patrimoine cinématographique.

C'est pour cela que ce roman dans les mains de Martin Scorsese ne pouvait que devenir un film. Il fallait son talent pour raconter la fascinante histoire du début du cinéma. Une période un peu oubliée, où le cinéma relevait vraiment de la passion un peu folle d'une poignée d' hommes qui avaient envie de  faire vivre des émotions cinématographiques plus intenses à l'aide d'effets spéciaux patiemment élaborés.

Il me semble que Martin Scorsese a aussi voulu démontrer l'intérêt pédagogique de cette histoire. Ce livre et ce film permettent de raconter les débuts du cinéma et de faire le lien entre la création artisanale des premiers effets spéciaux et ceux réalisés en version numérique et maintenant en 3D.

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"Hugo Cabret" est tourné un peu à la manière des premiers longs-métrages. C'est un film qui prend son temps, la caméra déroule l'histoire, montre cette magnifique gare Montparnasse dans les années 1930. Les personnages qui y vivent, les boutiques, les voyageurs au rythme du va et vient incessants des trains, et surtout les pendules, et les énormes rouages que Hugo Cabret à la fonction d'entretenir, ce qui nous montre ainsi l'envers d'un décor fascinant : une gare au début du XXème siècle. 

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Les personnages jouent à la perfection leur rôle. On peut noter bien sur que le jeune Asa Butterfield est remarquable dans le rôle de Hugo Cabret, il ressemble étonnement au personnage du livre et son amie Isabelle Méliès aussi. Ben Kingsley dans le rôle de Georges Méliès est bluffant de vérité, il rend ainsi un hommage magnifique à cet incroyable réalisateur.

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A la manière d'Alfred Hitchock,  Martin Scorsese s'est glissé dans son film, il y joue un petit rôle celui d'un photographe. Mais on peut y voir aussi  l'auteur du livre dans un plan-séquence à la fin du film.

Brian Selznick dit : "Martin Scorsese a été très généreux avec moi et je suis très heureux d'avoir ce caméo dans son film" , (Télérama.fr du 16/12/2011)

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Georges Méliès est l’une des figures les plus étonnantes du cinéma. Entre 1896 et 1913 il a réalisé 520 films dont il est le producteur, le distributeur et dans lesquels il joue. Premier à utiliser la caméra pour raconter une histoire avec mise en scène et décors, Méliès a inventé toutes sortes de trucages qui sont encore la base des effets spéciaux modernes.

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Si vous ne l'avez pas encore vu,  dépéchez vous ! Il ne va pas rester encore longtemps à l'affiche.....

 

Et pour ceux qui veulent en savoir plus Georges Méliès et l'histoire du cinéma : ICI


Publié dans Films

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L'invention de Hugo Cabret

Publié le par Nina

 

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écrit et illustré par Brian Selznick

Bayard jeunesse : 533 pages / 2008

 

"L'invention de Hugo Cabret" est un  roman graphique qui est sorti discrètement en France en 2008. Ce gros livre a une conception originale, les dessins sont en noirs et blancs, on les dirait simplement  crayonnés. Ce roman fait 534 pages mais il n'y a que 182 pages qui sont consacrées au texte. Le reste est composé de dessins, photos et croquis.

Son auteur, Brian Selznick a reçu la médaille Caldecott qui est la plus haute distinction décernée aux Etats-Unis à un livre jeunesse illustré.

Hugo Cabret est un curieux garçon, il vit et travaille à la gare Montparnasse qui est un lieu bien particulier dans les années 30. Tout un tas de petits métiers, de commerces s'y côtoient au milieu de la foule des voyageurs.

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Hugo Cabret vit seul, il est orphelin. L'horloger de la gare Montparnasse est son oncle, il a recueilli le jeune garçon afin que celui-ci travaille à sa place. Hugo a une existence de travaileur clandestin. Il doit  remonter, nettoyer et vérifier toutes les horloges sans être vu du surveillant de la gare, sinon on le conduira à l'orphelinat. Mais Hugo Cabret n'est pas le pauvre garçon que l'on croit. C'est un garçon qui porte en lui un secret et un rêve qu'il veut accomplir en hommage à son père.  C'est pour cela que l'on voit Hugo rôder près de la boutique du vendeur de jouets pour essayer de lui voler des mécanismes qui vont lui permettre de reconstituer l'automate que son père réparait avant de mourir dans l'incendie du musée où il travaillait.

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Cet automate détient un secret et seule une mystérieuse clé en forme de coeur lui redonnera la vie pour délivrer son  message. En suivant Hugo Cabret dans cette gare, on fait un voyage dans un monde fascinant, celui d'une gare avant que la technologie ne remplace les hommes. On rencontre des personnages insolites, mon préféré est le bouquiniste qui laisse Hugo Cabret s'installer et lire à loisir les livres de sa librairie. Ces gigantesques étagères de livres sont une petite merveille !! 

 

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Hugo Cabret va vivre une foule d'aventures avant de comprendre qu'il y a un lien entre l'automate  est le vendeur de jouets et ainsi découvrir une des plus fabuleuses histoires du cinéma. 

Mais qui est donc ce vieux vendeur de jouets ? Chut !! je ne dirais rien pour ne pas dévoiler le secret de ce livre....

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Hugo Cabret est un livre qui parle de magie, de rêves et de passions. Tout ce qui donne à la vie son sens et  sa beauté.

Alors il est complètement normal que Martin Scorsese en découvrant ce livre que sa fille lisait, ait eu envie d'en faire un film....

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L'évènement du salon du livre 2011 de Montreuil a été  la venue en personne de Brian Selznik. On doit à cet auteur américain l'hommage bien mérité au cinéaste français Georges Méliès qui grâce à ce livre et au film de Martin Scorsese est sorti de l'ombre. Il y a eu une projection en avant - première du film au cinéma Méliès à Montreuil. Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, un blog en relate tous les faits : ICI

Publié dans Romans graphiques

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