Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier

Publié le par Nina

 

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Invités à la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges

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Vendredi 13 janvier, 19 heures. Brrrr !!! Il fait froid, il fait nuit. Envie de rentrer chez moi et bien non pas du tout  !!!  J'ai le sourire aux lèvres en passant les portes de la médiathèque de Limoges avec plus d'une centaine de personnes pour rencontrer Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier.

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Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier font partie d'une même génération d'écrivains, avec d'autres comme Claudie Gallay, Delphine de Vigan, Régis Jauffret.......Ils représentent "le haut du pavé" de la jeune littérature française.

 

Passages de Pages est une manifestation qui est organisée par La BFM de Limoges, elle a pour but d'inviter des écrivains à rencontrer des lecteurs.

 
Cette soirée était animée par Constance de Buor, journaliste à La Vie et Erwan Desplanques, journaliste à Télérama.

Après les présentations respectives des deux écrivains, les journalistes ont posé des questions sur leurs romans, leurs thèmes préférés, leur manière d'écrire, leur enfance, leur découverte de l'écriture, leur métier d'écrivain....Ils ont répondu avec beaucoup de sérieux mêlé d'un humour bien sympathique, ce qui a détendu l'atmosphère très rapidement.  

Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier aiment se déplacer pour rencontrer leurs lecteurs. Ils nous expliquent qu'écrire est une activité solitaire, un peu en marge, décalée de la vraie vie,  ils aiment aussi se rencontrer entre eux pour discuter de leur métier qui est "une corporation particulière". 

Voici quelques extraits des réponses que j'ai pu relever aux questions des journalistes. 

Véronique Ovaldé explique que la parution de son livre "Et mon coeur transparent" a annoncé le début d'un nouveau cycle d'écriture. Elle aime  particulièrement écrire des histoires de femmes victimes de violence sociale et conjugale et qui veulent se libérer d'une entrave. Elle égratigne souvent les pères et les hommes en général, mais nous affirme t'-elle avec le  sourire "il y a toujours de beaux portraits d'hommes dans mes livres comme le lieutenant Taïbo dans "des vies d'oiseaux". Elle dit : "j'écris de là où je sors".  "Le terreau  familial" de Véronique Ovaldé lui a permis de voir, d'analyser et d'écrire sur les femmes qu'elle a côtoyé.  

L'écriture permet de mettre en scène des femmes qui vont s'émanciper d'un système archaïque, qu'elles vont  transgresser pour s'émanciper. 

Mais, elle nous a fait remarquer, qu'écrire sur le statut des femmes, sur les mères, sur les filles est une sous - catégorie de la fiction.

  • J'aurais aimé que les journalistes s'arrêtent sur cette réflexion pour demander des explications sur ce constat qui m'a étonnée. 

Véronique Ovaldé aime situer ses personnages dans des pays indéfinis qui ressemblent à ceux du sud, elle aime faire ce "pas de côté "cette parenthèse". "Parler du quotidien mais dans un ailleurs, mélanger le burlesque avec le cruel et l'intime".

Elle nous a dévoilé sa petite habitude quand elle écrit  : elle marmonne ses phrases !  ça lui permet d'entendre leur sonorité. 

Laurent Mauvignier dont je n'ai pas encore lu de livres, aussi avant sa venue j'ai lu son roman "le lien" ce qui m'a permis de mieux comprendre l'entretien de l'écrivain avec les journalistes.

Laurent Mauvignier fait lui aussi, un pas de côté quand il écrit sur les femmes, ce qui lui permet de ne pas parler de sa propre personnalité.

Ses romans sont des monologues intérieurs. Comme pour Véronique Ovaldé le tempo de la voix est important pour la construction de ses phrases. Cette tonalité permet la lecture à voix haute mais Laurent Mauvignier préfère que l'on utilise le terme "vocalité" plutôt que "oralité" quand on parle de son style.

Laurent Mauvignier a lui aussi dévoilé un peu de son enfance. Il a grandi dans un milieu ouvrier où le livre n'avait pas une place importante.

  • J'ai relevé le fait que Laurent Mauvignier est devenu un écrivain, le jour ou il s'est débarassé de son envie de devenir ecrivain !!

Laurent Mauvignier est un écrivain du réel. Il regarde les gens dans les rues, au supermarché.... et prend des notes. Ses sujets préférés sont les faits divers ou politiques qui influencent le déroulement de nos sociétés.

Je vais conclure en parlant de la grande règle d'écriture de Véronique Ovaldé et Laurent Mauvignier que j'ai trouvé très très intéressante.

La grande rêgle de ces deux écrivains est de ne pas prendre la pente.

 Ne pas prendre cette fameuse pense veut dire :

  • Trouver le bon chemin pour écrire un sujet.

  • Ne pas écrire le même livre à chaque fois.

  • Ne pas devenir un produit qui sort chaque année à date fixe.

  • Ne pas se laisser aller à la facilité en écrivant pour faire plaisir à ses lecteurs.

  • L'écriture doit être une aventure.

  • Un écrivain écrit pour lui.

  • Un lecteur lit pour lui.

    A mon humble avis "de ne pas prendre LA PENTE" est la règle de vie des bons écrivains.  Je rajoute qu'en tant que lectrice, je pense que « la lecture d'un livre doit être pour nous aussi une aventure ».

Cette peur de prendre la pente est commune à beaucoup d'écrivains, mais certains la prennent allègrement !! 

Je remercie Véronique et Ovaldé et Laurent Mauvignier de nous avoir fait passer un si bon moment en leur compagnie. En plus d'être de très bons écrivains, ils sont vraiment très sympathiques.

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L
<br /> Je n'ai jamais eu l'occasion de découvrir l'un de ces deux auteurs, mais avec ton article, j'en ai très envie !<br />
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N
<br /> <br /> Tu as raison d'avoir envie de lire un de ces deux là !! Ils méritent que l'on fasse attention à eux.<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> « Marmonner » les phrases…, c’est ce que je fais toujours lorsque je lis de la poésie. Je dois absolument l’entendre. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le constat de Véronique Ovaldé concernant le déclassement de la littérature ayant pour sujet les femmes et leur statut ne m’étonne absolument pas. C’est évident et on peut le constater dans tous<br /> les domaines, pas uniquement dans la littérature. Tout ce qui touche au féminin ou se féminise subit une dévaluation, un déclassement, ou se sexualise : les soins gynécologiques dans les hôpitaux<br /> publics, le statut de l’enseignant (-e), les mots (entraîneur et entraîneuse signifient-ils la même chose?)…<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je suis ravie de découvrir votre blog très intéressant grâce à … Michel Onfray. ;~)<br />
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N
<br /> <br /> Je trouve tes reflexions intéressantes, en effet on ne peut faire que ce constat, j'aurais bien voulu que les journalistes relèvent cette reflexion et comme le public n'a pas pu échanger, il n'y<br /> a pas eu de suite. J'espère pouvoir la rencontrer lors d'un salon peut-être.......<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Ton article m"a passionnée. Comme toi je suis étonnée par la réflexion de Véronique Ovaldé? pourquoi parler de la condition des femmes serzit-il un produit de la sous-littérature car au fond<br /> c'est ce qu'elle-même fait en quelque sorte et c'est le moteur de son écriture. Oui, cela me laisse songeuse car l'art peut permettre de dénoncer des situations intolérables même s'il ne se<br /> réduit pas à cela. Mais c'est vrai que c'est la qualité du style et de l'écriture qui prime d'abord car c'est avant tout une démarche esthétique. Cela me fait penser qu'on a souvent réduit les<br /> tentatives d'écriture des femmes à une écriture spécifiquement féminine, par et pour des femmes, ce que nombre d'auteures ont nié et refusé. Peut-être est-cela qu'elle veut dire. Quant à Laurent<br /> Mauvignier, j'ai un livre de lui à lire : " Des hommes" et il est prévu dans mes prochaines lectures.<br />
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N
<br /> <br /> Je te remercie, j'ai trouvé intéressant de rapporter ce débat mais comme il n'y a pas eu dialogues avec le public et que je n'ai pas pu attendre pour la séance de dédicace car trop de monde,<br /> j'espère la voir au salon du livre à Paris et essayer de lui parler de ce constat qu'elle fait sur la littérature féminine.<br /> <br /> <br /> <br />