Nina Berberova et Hubert Nyssen
Je publie cette chronique aujourd'hui 12 février, en hommage à Hubert Nyssen le fondateur d'Actes Sud qui nous a quittés le 12 novembre 2011. C'est Denis, qui a eu cette belle idée : le 12 de chaque mois on peut publier un roman d'Actes Sud et ceci pendant un an, en souvenir de cet amoureux des livres et des écrivains.
La littérature a elle aussi, ses grandes et petites histoires, ses anecdoctes, mais aussi ses "contes de fées". En voici un que j'aime particulièrement : la rencontre de Hubert Nyssen et Nina Berberova.
Nina Berberova est née à Saint - Pétersbourg le 8 août 1901 et meurt le 26 septembre 1993 à Philadelphie. Elle fuira la révolution russe avec de nombreux intellectuels et choisit de s'installer à Paris en 1924. Nina Berberova fréquente le milieu intellectuel et littéraire parisien mais se verra refuser tous ses manuscrits, aucune maison d'édition ne veut éditer ses livres. La jeune écrivaine vivra dans une extrême pauvreté avant de s'exiler à nouveau. Nina Berberova en voudra toute sa vie à la France de ne pas avoir reconnue son talent d'écrivaine. Elle s'installe aux États Unis en 1950. Ce n'est qu'en 1984 que les français « découvre » l'écrivaine Nina Berberova grâce à une toute nouvelle maison d'édition qui a vu le jour en 1978. Son fondateur Hubert Nyssen mettra toute son énergie pour éditer et faire connaître l'oeuvre de Nina Berberova en France. Ainsi, La ligne éditoriale de Actes Sud s'affirme en publiant une littérature étrangère originale et de qualité.
Hubert Nyssen a été aussi l'héritier et l'exécuteur testamentaire de l'écrivaine.
A la question qu'une journaliste de « livre Hebdo » pose à Hubert Nyssen : « Quels sont, à votre avis, les écrivains contemporains qui passeront à la postérité, y compris ceux de votre catalogue ? »
Hubert Nyssen répond :
(...)Alors, avec le désir de ne pas vous désobliger par un refus à citation, je vous donnerai un nom, celui de Nina Berberova, ne serait-ce que pour réparer encore un peu l’inqualifiable quarantaine et l’impardonnable oubli dans lesquels le XXe siècle l’a tenue. Extrait des carnets de Hubert Nyssen.
Une video intéressante : Hubert Nyssen parlant de Nina Berberova, sur le site de la BPI