Je ne porte pas mon nom
Edition Gaïa polar : 349 pages / 2010
Ce roman m'a carrément happée !!! Difficile de le poser, avant la fin.
Les premières pages de ce roman sont surprenantes. Un meurtrier est enfermé dans le placard de la cuisine d'une agence publicitaire. Il ou elle attend le moment propice pour tuer une employée de l'entreprise. Le lecteur attend lui aussi, tourne les pages, lit avec avidité les réflexions de l'assassin, son meurtre est prémédité, puis il imagine sans problème la scène du crime : la malheureuse victime entre dans la pièce, se penche sur le lave-vaisselle, et s'écroule. Mais pourquoi cette femme de ménage a été assassinée ?
Ce roman policier ressemble un peu à la série Millénium. Il dénonce lui aussi, avec beaucoup de finesse, les dérives actuelles d'une société qui peut exploiter la misère humaine avec beaucoup de facilité. Aussi bien qu'un documentaire, on plonge dans l'enfer des sans-papiers. Ces esclaves modernes qui sont aux mains des trafiquants d'humains et vont alimenter les réseaux de prostitution et de travailleurs clandestins avec la complicité de certains états. Les reconduites à la frontière ne font qu'aggraver la violence faite à ces hommes et ces femmes, ces "sans droits" reparteront irrémédiablement vers d'autres réseaux de trafics d'humains.
C'est le commissaire Flemming Torp qui mène l'enquête, aidé par son ami Dan Sommerdahl, le directeur artistique de l'agence de pub, où a été trouvé la première victime. Deux personnages attachants, leurs discussions et leur vie quotidienne permettent de dresser un portait social intéressant de la société danoise.
J'attends avec impatience la sortie du prochain polar de cette auteure.
Pour en savoir un peu plus sur l'écrivaine Anna Grue, sa biographie ICI
La ville danoise Christianssund où se passe l'intrigue de ce roman policier.