Gaza, souvenirs

Publié le par Nina

Ce n’est pas facile de se faire une idée d’un pays et de ses habitants sans les rencontrer. Les livres et les films permettent des voyages virtuels à tous ceux qui sont curieux du monde qui les entoure. Les écrits et les images ramenés de certains pays opprimés sont aussi des témoins et des rapporteurs précieux. Ils tissent des liens humains indispensables pour mieux  comprendre et éviter ainsi certaines idées reçues.

 

Gaza souvenirs

 

Un  film documentaire de Sam Albaric

produit par Goyave productions


Ce film a reçu le prix du public pour le documentaire

Entrevues festival international

du film de Belfort  2008


Ce film est peut-être né grâce à un petit cheval de bois, le cadeau de Wissam, un enfant palestinien. C'est la mère de Sam Albaric qui lui a ramené ce jouet de retour des territoires occupés où elle était partie couvrir la première intifada...

20 ans plus tard c’est Sam Albaric qui part couvrir la deuxième intifada. Le petit cheval de son enfance va lui permettre de retrouver Wissam  et devenir son ami.

 

Cette amitié va donner naissance à un film :

Gaza, souvenirs

 

Photo 050

 

Wissam veut montrer à son ami le Gaza qu’il aime, et lui a parlé d’une phrase d’Albert Camus au début du roman « la peste » qui dit :

« Il est commode pour connaître une ville de savoir comment on y travaille, comment on y aime et comment on y meurt. »

C’est avec sa caméra que Sam Albaric va partager le quotidien des habitants de Gaza et nous ramener des images d’un pays que nous connaissons mal, souvent qu'à travers les informations télévisées.

 

Gaza, souvenirs un film sur un peuple :

les palestiniens de Gaza

 

Photo 051  

Le film nous emmène à travers un Gaza intemporel celui du quotidien.

A Gaza comme partout dans le monde, les gens se lèvent chaque matin pour aller travailler. Les images s’attardent sur les vendeurs de la boulangerie qui installent le pain, les travailleurs qui arrivent dans les champs de fruits et légumes…

Quelle guerre pourra empêcher les gens de s’aimer ? La caméra filme des jeunes hommes qui nous racontent sans tabou leurs histoires d’amour, leur façon de voir le mariage, et chantent des chansons d'amour ! 

 

A Gaza, la mer est omniprésente, et comme dans tous les pays la plage offre un lieu de détente et de jeu privilégié. On regarde cette séquence avec le sourire tellement l'endroit est  pittoresque pour nos yeux d'occidentaux ! Les  maitres-nageurs ont un travail incroyable, ils ne surveillent pas que les gens qui s'aventurent trop loin à la nage mais une multitude de situations  dramatiques ou loufoques comme des marchands un peu insolites et on entend crier dans le haut - parleur : « Toi le vendeur de patates douces dégage ! »

gaza souvenirs

                                 Un vendeur de patates douces. 

 

Au fil des images, le film déroule un ailleurs surprenant et attachant. Sam Albaric a su nous montrer les qualités humaines de ce pays déchiré. Les portraits qu'il  nous présente sont sympathiques et parfois étonnants comme ce vendeur de légumes "Abu Akram" à la personnalité vraiment  originale. On assiste amusé, aux tribulations de ce personnage cocasse autant par son allure de gros homme avec d’énormes moustaches mais aussi par sa façon de conduire ses affaires, de vendre ses fruits, de parler de sa femme défunte,  et de nous raconter comment il fait fuir les djinns qui viennent l’embêter la nuit !


gaza2

 

  Le célèbre "Abu Akram"!

 

Ce Gaza là existe, malheureusement ces images nous en révèlent d’autres,  étroitement mêlées, celles d'un autre Gaza où la mort rode en permanence, avec son lot d’angoisse et de violence quotidien.

Les maisons en ruine, l’horreur de l’attentat qui vient de frapper en pleine rue, la sirène des ambulances, les bombes soniques, les traumatismes de la guerre comme le souvenir gravé à jamais dans la tête de Wissan.  Enfant pendant « la guerre des pierres », il s’est fait arrêter par les soldats, qui l'ont roué de coups, lui ont mis un révolver sur la tempe et lui ont demandé s’il avait peur de la mort. 

 

Le film se termine sur une situation politique qui se complique de plus en plus. Wissan et Sam Albaric ne peuvent plus communiquer que par téléphone, l'un à Gaza l'autre à Paris.

Wissam explique la survie au quotidien, le manque d'électricité, de gaz, les bombes soniques......

Wissam lui dit "tout ça devient habituel, quotidien..."

 

Sam Albaric a reçu un nouveau cadeau de la part de son ami Wissam : un cendrier.

Cet objet  a une  symbolique plus complexe que le petit cheval offert dans son enfance.

Il faut voir ce film pour la comprendre.

Photo

 

Pour se procurer le film :

Gaza, Souvenirs (46 mn), 2007. Disponible en DVD auprès de Goyave Production : info@goyave-production.com ou de Sam Albaric : samalbaric@free.fr

 

Autres réalisations de Sam Albaric : Le petit peuple des guetteurs (28 mn), tourné à Jénine en juillet 2002 avec la 25e Mission civile en Palestine ; En route vers Le Caire (26 mn).

 

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F
<br /> <br /> Je ne connaissais pas ce documentaire, même si ce film doit nous tordre les tripes, il est certainement intéressant et doit mieux nous montrer ce qu'il se passe réellement...<br /> <br /> <br /> Bonne fin de semaine Nina !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Au contraire, il ne prends pas au tripes car il montre surtout le quotidien des gens c'est pour cela que j'aime bien ce film. Bon week-end à toi aussi.<br /> <br /> <br /> <br />