Celles qui attendent

Publié le par Nina

Fatou Diomé

Edition Flammarion : 2010 / 329 pages 

 

« Celles qui attendent » est un roman sur l'Afrique moderne. Cette Afrique dont on voit la pauvreté se déverser sur nos côtes à bord de bateaux de fortune. Avec les images à la télévision, les articles dans les journaux, les analyses politiques, on sait que l'Afrique est un continent massacré, pillé par les occidentaux.

Ce roman met en scène ces africains là, ceux qui ne peuvent plus vivre dans leur pays, la misère étant devenue l'unique perspective d'avenir. Il ne reste plus que l'exil comme solution de survie. C'est ainsi que les hommes s'en vont, risquent leurs vies pour un eldorado qui s'appelle l'Europe. En attendant dans les villages, la vie continue avec l'espoir que ceux qui sont partis, reviendront « riches ».  

« Celles qui attendent » racontent l'histoire de quatre femmes Arame et Bougna dont les fils sont partis pour l'Espagne et de leurs belles filles Coumba et Daba qui attendent au village le retour de leurs maris. Avec ces quatre portraits féminins Fatou Diomé nous emmène au cœur d'un village africain dont la vie est au antipode du modèle occidental mais dont les préoccupations quotidiennes ressemblent à celles de toutes les femmes du monde entier. Mais en plus ces femmes sont confrontés à la grande pauvreté et elles rivalisent d'astuces pour trouver de quoi manger, laver, vêtir tous les membres de leur famille. « Celles qui attendent » est surtout un livre sur la condition féminine en Afrique. Une existence de femme au service de sa famille, puis de son mari et de sa belle-famille.

« un grade militaire au niveau du labeur et un rang de serpillère au sein de la famille. Coumba devait travailler sans répit, obéir à la belle-mère comme au beau-père, supporter les beaux-frères et les belles-sœurs, satisfaire chacun de leurs caprices, sans jamais montrer un signe d'impatience ? » (extrait de la page 163p).

Un tuteur, il lui en fallait un, à l'époque et pour toujours, car on l'avait programmée pour la dépendance et la soumission. Son éducation avait toujours été centrée sur son obligation d'alignement aux diktats de la famille, du clan, du village. Dans ce système traditionaliste, jamais on n'avait laissé le moindre interstice à ses propres envies. Petit à petit, mais irrémédiablement, on avait dressé autour d'elle un mur de dogmes contre lequel sa volonté se fracassait et tombait en ruines. (extrait de la page 258).

Un roman magnifique à la fois sombre et lumineux. L’Afrique malgré ses graves problèmes économiques est un pays qui respire une certaine gaieté, et dont la langue est d'une richesse surprenante.

 

Les éditeurs devraient faire attention car les blogueurs lisent  !!!

J'ai regardé sur Internet des critiques sur ce livre et j'ai lu celle de "l'or des livres". J'ai trouvé remarquable sa qualité d'analyse et de franchise. Moi je n'ai rien vu ! sûrement happée par l'histoire ! Je n'ai donc pas relevé les fautes de conjugaison et d'orthographe qui n'ont pas été corrigées par l'éditeur. Quelques exemples cités par l'or des livres : il fallait augmentait (p.28) taules ondulées p.42..... Il faut lire sa critique pour se rendre compte que les blogs apportent un regard objectif sur les livres, il y a ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas et qui disent pourquoi., et ça c'est une réelle ouverture d'esprit.  A lire ICI   

De ce fait, il est difficile de rester sur cette lecture là, aussi je  commence la lecture de "le ventre de l'Atlantique" qui est parait-il beaucoup plus abouti que "celles qui attendent" pour me rendre compte de la différence de qualité de ces deux romans.  

 Fatou-Diome-copie-1.jpg

Fatou Diomé est née au Sénégal. Elle arrive en France en 1994 et vit depuis à Strasbourg. Elle est l'auteur d'un recueil de nouvelles La préférence nationale (2001) ainsi que de tois romans, le ventre de l'Atlantique (2003, Kétala (2006) et inasouvies, nos vies (2008). (extrait de la 4ème de couverture).

Publié dans Littérature africaine

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L
<br /> <br /> Je l'ai depuis sa sortie, et je ne l'ai pas ouvert encore ... honteux vu les jolis billets que je lis ! ;)<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Oh la la moi c'est pareil j'ai acheté des livres que je n'ai pas encore lu comme Antigone de Nancy Huston qui est même dédicacé par l'auteur car elle était venue pour présenter son livre dans la<br /> médiathèque de ma ville. Alors tu vois tu n'es pas seule.....<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Bonjour Nina,<br /> <br /> <br /> Je lance un challenge Colette ! Je sais que tu aimes beaucoup cette écrivaine alors... à bientôt peut-être ? Bon we à toi :-)<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Je me lance je fais le challenge cet été !!!<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Je l'avais trouvé un peu bavrd mais j'avais été très intéressée par le tableau qu'elle brossait de la condition des femmes. Parfois les fautes sont celles de l'imprimerie il y a normalement des<br /> correcteurs dans les maisons d'édition. Je ne sais pas si je lirai un autre livre d'elle mais j'attends en tout cas avec impatience ta critique du "Ventre de l'Atlantique".<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Je crois que les africains sont bavards, enfin ceux que je connais sont très bavards !!! Sinon j'ai aimé ces portraits féminins, c'est en fait ce qui m'a fait aimée ce livre, je trouve ces 4<br /> femmes attachantes et leur combat quotidien pour faire vivre leur famile réellement touchant. <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> très envie de découvrir cette auteure, et ton billet ne fait que l'augmenter!<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Oui j'ai beaucoup aimé ce livre malgré les critiques un peu plus "négatives" que j'ai pu lire sur les différents blogs.<br /> <br /> <br /> <br />