Coeur volé
Edition Le livre de poche : 2008 - 279 pages
Je remercie Les éditions "le livre de poche" en partenariat avec Blog-o-Book qui m'ont proposée la lecture de
ce roman.
Avec Cœur volé, Lauren Kelly prend comme prétexte la disparition d’une fillette de 10 ans Lilac Jimson,
pour nous faire un portrait au vitriol d’une petite ville américaine dans les années 80, où les idées, la façon de penser, et de vivre des
habitants n’ont pas l’air d’avoir beaucoup changer depuis les années 50. Cette étude des mœurs est décapante et nous donne un roman captivant.
Merilee Graf est la fille d’un négociant en import-export qui a fait fortune, elle
va grandir entre un père absent et une mère dépressive. La fillette est scolarisée dans le quartier où son père mène des actions sociales envers les plus démunis, pourtant elle aura du mal à s’y intégrer. En voulant devenir l’amie de Lilac Jimson, petite fille noire dont la mère est femme de ménage chez ses parents, Merilee
va vite comprendre que les codes sociaux et raciaux sont aussi présents dans une cour d’école : les enfants ne veulent pas fréquenter Merilee
Graf.
Alors quand la petite Lilac va disparaitre mystérieusement, Merilee va faire de cet enlèvement non élucidé, le leitmotiv de sa vie. Mais ce n’est qu’à la mort de son père, qui l’oblige à faire un
retour vers son passé, et une banale recherche pour retrouver un cœur de verre qu’elle lui avait
offert, que la jeune femme va être confrontée à des faits particuliers et douteux, qui peu à peu vont
l’amener à découvrir des secrets bien gardés derrière les portes des maisons bourgeoises. Tous ces faits, ces évènements, vont l’aider à comprendre
l’origine de la dépression de sa mère morte quand elle avait 19 ans, et son propre mal-être.
C'est avec une écriture puissante que Joyce Carol Oates allias Lauren Kelly nous décrit les affres de l'âme humaine. Un roman à lire absolument !
Un extrait qui décrit un peu l’ambiance du roman :
La population de Mount Olive et des environs était majoritairement blanche. Les rares individus « de couleurs », venus de Port Oriskany, de Buffalo ou de Rochester, n’en étaient que plus repérables.
Ma famille Graf n’était pas raciste. Papa n’avait jamais était raciste. Pourtant,
j’avais grandi en entendant ces adultes parler de « nègres », de « noirs », avec certaines intonations qui signifiaient autres que nous, pas comme nous. (Extrait de la page 140)
J'ai ainsi pu lire pour la première fois "Joyce Carol Oates" mais sous son pseudonyme "Lauren Kelly". Je n'ai pas trouvé d'informations relatives au choix d'un pseudo
pour écrire des romans policiers, mais on peut noter que Joyce Carol Oates n'a pas pu garder le secret longtemps !!
Je vais avoir le plaisir de retrouver cette écrivaine avec son roman : Nous étions les Mulvaney, titre choisi par
le blogoclub.
Pour en savoir plus sur cette écrivaine à la vie et au destin impressionants, j'ai consulté le site Evene
