La fausse veuve


Edition Denoël - 107 pages
L'auteure qui est l'héroïne de ce "roman- témoignage, nous confie avec beaucoup de sang-froid et de courage, le drame qui mit fin à
sa toute nouvelle histoire d'amour avec un homme victime
d’un « locked-in syndrome ». Cet accident vasculaire cérébral le laisse complètement paralysé et privé de la parole.
Tout le long du roman, la narratrice tutoie et vouvoie son amant disparu, c’est un peu dérangeant pour le lecteur.
Mais elle nous explique que ce vouvoiement était une volonté de cet homme (…) De notre histoire d’amour qui a commencé dans les affres
de l’interdit, sur notre lieu de travail, où nous nous parlons avec des noms de code, où chacun des gestes et des rencontres était balisé, où tu nous avais imposé un vous professionnel pour ne
pas éveiller les soupçons et aussi parce que ton Vous avait une connotation érotique indécelable pendant les réunions de travail après nos déjeuners coquins. Comment passe-t-on du secret à
l’universel sinon en disant Tu à son amant devenu son fiancé ? Mais toi c’est comme si un Tu pouvait te tuer. (…) (Extrait de « la fausse
veuve ».
L’auteure passe du Tu au Vous tout au long de ce livre, peut-être pour décrire au plus juste sa relation
avec lui.
Ce livre est aussi un beau sujet de réflexions sur les rapports humains, et sur l’exclusion. En effet, quand arrive le drame, cette histoire d’amour
est toute neuve, elle n’a pas eu le temps de prendre racine dans le terreau social et familial, aussi la famille, les amis pourtant au courant rejettent « la nouvelle fiancée » sans
ménagement et la considèrent même comme une intruse, l’ex-femme va reprendre ses droits tout à fait
naturellement.
« Je suis celle qui n’est pas, n’a pas été et ne sera jamais du coté de votre famille. Une famille devient-elle la votre uniquement quand on a des enfants du même lit ? Ou alors, quand on prend le nom de son mari ? (…) Extrait de « la fausse veuve ».
L’auteur nous livre cette émouvante histoire d’amour un peu particulière mais aussi et ce n’est pas anodin, certains souvenirs de son enfance en France, dans sa famille qui était différente des familles françaises traditionnelles.
En effet, ils étaient juifs algérois, l’auteur se dit d’ailleurs plutôt « juive berbère » une autre forme d'exclusion.......
J'ai beaucoup aimé ce livre qui témoigne de la dureté de la vie et de son combat quotidien.
Il fallait oser l'écrire.
En lisant l'article sur le blog "Le cri du lézard" on apprend que l'amant de la
narratrice était "Jean-Dominique Bauby", l'auteur de "Le scaphandre et le papillon". Il y a un petit indice pour le découvrir : l'aile du papillon
sur la couverture.
J'ai reçu ce livre par l'intermédiaire du blog
"Chez-les-filles".
je remercie Violaine et les éditions Denoël pour cet envoi.
Si vous voulez lire d'autres avis : Lisa, Cathulu