
Les livres ne sont pas des paquets de nouilles, il faut des libraires
pour les vendre.
Cette réflexion semble évidente pourtant voici le mail que les bibliothèques
de la région du Limousin ont reçu mercredi matin :
DEUX DÉPUTÉS VEULENT LA MORT DES PETITES LIBRAIRIES.
Dans le cadre de la loi sur la modernisation de l'économie, deux députés
sarkozystes, Christian Kert (UMP) et Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre),
ont eu l'idée géniale, soufflée par la grande distribution, Amazone,
Edouard Leclerc en tête, de proposer que les libraires puissent solder
les livres à peine six mois après la date de leur parution.
Non seulement l¹idée est idiote mais elle est dangereuse, elle remet
en cause l'effet bénéfique de la loi Lang qui en créant le prix unique
du livre a permis de sauvegarder en France un réseau vivant
de 15 000 libraires.
Le livre n'est pas une denrée périssable qui se vend l'encre encore humide.
Des mois, des années sont parfois nécessaires pour qu¹un auteur sorte de
l'anonymat. Le travail de fond que font les libraires indépendants c'est
précisément de permettre à de nombreux auteurs d¹être en relation avec le
public.
Si cet amendement devait être adopté, ce serait un formidable cadeau aux
hypermarchés qui vendent du livre comme on vend des tomates. L'expérience
menée en Angleterre l'a prouvé, cela tuerai les libraires indépendants et
ferait grimper les prix des livres neufs.
Cet article a été écrit par "Fous d'encre" de Saint-Denis.
Je vous invite à lire aussi l'article :
"Pour le livre, contre la dérégulation" La loi Lang n'est ni obsolète
ni corporatiste. Sa remise en cause menace la diversité
de la création et de l'édition française.
Que l'on peut lire dans le monde du mercredi 2 juillet,
cet article nous explique l'importance de conserver nos librairies.