Ballade pour Georg Henig

Editions de l'Aube - 285 pages
Au début de XXème siècle des musiciens tchèques et italiens arrivèrent à Sofia pour créer une culture musicale en Bulgarie.

1910, un train venant de Tchécoslovaquie entre en gare de Sofia, en descend le luthier Georg Ening , et sa femme Bojenka. « Dans le wagon de marchandises se trouve le coffre renfermant ses instruments étonnants : limes fines, petits burins effilés, rabots miniatures, petites égoïnes, crampons, moules, marteaux à tête recouverte de feutre et crochets (…) »
L’accueil des musiciens en Bulgarie fut déplorable et la plupart sont rentrés chez eux, personne ne sait pourquoi Georg Henig n’est jamais rentré en Bohême. A Sofia il jouait de la contrebasse à l’orchestre royal et devint un maître dans la fabrication des violons, il était entouré de nombreux élèves qu’il formait à son art. L’art de la lutherie en Bulgarie s’est créé à cette époque.
Le petit Victor rencontre pour la 1ère fois Georg Henig à l’âge de 5 ans, son père lui a confié la fabrication de son premier violon, si petit qu’il sera « un 8ème de violon ». L’enfant découvre fasciné l’atelier de lutherie et Georg Henig qui d’après son père est le plus grand maître luthier.
C’est une période difficile pour la Bulgarie, les gens supportent mal cette extrême pauvreté et se réfugient dans l’alcool, la violence, la folie. Le père de Victor est un musicien passionné et talentueux mais il n’est pas épargné par la misère, les relations deviennent difficiles avec sa femme qui a de plus en plus de mal à accepter cette vie. Il décide donc de lui faire plaisir et de fabriquer le buffet qu’elle lui réclame obsessionnellement mais qu’il ne peut pas lui acheter. Pour réaliser ce projet, il espère de Georg Enig la permission d’utiliser son atelier. C’est en famille qu’ils décident de rendre visite au maître luthier, et c’est le choc, l’intolérable : le vieil homme vit seul dans un extrême dénuement, Bojenka est morte, et il subit résigné la violence de ses voisins.
Ce roman autobiographique nous raconte la complicité qui s’installe entre Victor
qui a maintenant 11 ans et ce vieux monsieur si pauvre dans la vie mais si riche de son art. L’enfant va être marqué par ce que va lui enseigner et transmettre le maître luthier pendant le
peu de temps qui lui reste à vivre. Il faut souligner que c’est un buffet qui sera le prétexte à cette extraordinaire rencontre !
