Colette et le féminisme
Le 8 mars, on célèbre la journée internationale de la femme.
Cette journée est célébrée pour nous rappeler les inégalités que les femmes subissent au quotidien comme par exemple les différences de salaires pour les femmes qui occupent le même poste qu'un homme. Toujours pas de changement de ce coté là, pourtant on a su rendre le coût de l'assurance automobile égalitaire entre hommes et femmes. Mais quel scandale on payait moins cher que les hommes !!
Les femmes ont gagné beaucoup de combats, ceux qui concernaient en particulier la disposition de leur corps : Le droit à la contraception, le droit à l'IVG et le droit de porter plainte en cas d'abus sexuels......
Souvent, les très jeunes femmes ne savent pas que ces luttes sont récentes, c'est à dire, il y a moins de 50 ans. De plus, il faut veiller à ce que ces droits soient maintenus. Nous venons de vivre une première alerte, avec la fermeture des plannings familiaux, faute de moyens financiers.
Dans certains pays c'est pire, c'est le droit d'être une femme qui est remis en cause. L'ombre des burqas nous le rappelle que trop bien.
Alors au temps de Colette, en cette fin de XIXème et début de XXème siècle, comment vivaient les femmes ?
Et bien ce n'était pas facile : il y avait le mariage imposé, l'impossibilité de suivre des études supérieures, de voter, le choix des métiers était limité.......
Des femmes se sont révoltées, ont dit NON !
L'écrivain Colette fait partie de ces femmes qui ont décidé de leur vie, qui ont refusé les rôles imposés par la société.
En fouillant dans ma bibliothèque pour y découvrir le livre qui pourrait illustrer cette journée de la femme, j'ai feuilleté ce vieux Marie-Claire dont Colette a été la rédactrice en chef pour ce numéro anniversaire. J'ai eu envie de le comparer à un numéro récent pour voir les changements.
Définition de La presse féminine :
On appelle presse féminine (parfois aussi presse pour femmes) les titres de presse écrite spécifiquement destinés à un lectorat féminin. Ses origines sont liées à celles du mouvement féministe au XVIIIème. Parmi les magazines féminins contemporains les plus célèbres figurent le mensuel américain Cosmopolitain et l'hebdomadaire français Elle.
Outre ces magazines spécialement conçus pour un public féminin, sont parfois rattachées à cette catégorie la presse culinaire, la presse de décoration, la presse familiale et une partie
de la presse de loisirs. (Source Wikipedia)
Photo de Colette extraite du magazine Marie- Claire
De par les « clichés » (idéal de beauté) et thèmes (cuisine, mode, déco, astrologie) qu'elle propose, la presse féminine est parfois accusée de favoriser la conservation d'une société fondée sur la division et les inégalités des sexes. (Source Wikipedia)
Une réflexion à méditer :
Je ne sais pas ce que Colette aurait pensé de ce type d'accusation. Elle ne devait pas beaucoup se soucier de ce genre de remarque. Colette était une femme qui menait sa vie comme elle
l'entendait et la légèreté n'était sûrement pas pour elle une source de régression sociale. On peut être féministe et lire des magazines féminins, des magazines sportifs, des magazines
littéraires........... Ce n'est qu'une affaire de goût.
Marie-Claire mars 2001 / Marie-Claire N° 100 du 27 janvier 2011
En l'honneur du 100ème numéro de ce magazine féminin,
Colette a accepté de tenir le rôle de rédactrice en chef.
72 ans séparent ces 2 numéros !
Mais les magazines féminins sont toujours les mêmes.
Les différences qui sautent aux yeux, ce sont la texture du papier et la qualité des images, c'est évident, les techniques ont tellement progressé ces dernières années. Mais à l'époque Marie - Claire devait être un très beau magazine.
Pour la forme, il y a eu d'immenses changements, mais pour le fond ?
Et bien, on retrouve des sujets similaires dans les deux magazines.
Il y avait et il y a encore des articles qui parlent du corps et du bien-être. il y a toujours des recettes et des conseils pour la maison, mais aussi des reportages culturels et dans le N° 100 de 1939, on peut lire une nouvelle de Colette, et d'autres nouvelles d'auteurs, un reportage sur Pearl Buck. Colette répond au courrier des lectrices, ses réponses sont très impertinentes. Elle a aussi fait une reportage sur ses acteurs favoris : Bette Davis, Simone Simon et Michel Simon, et donne aussi des conseils pour être bien chez soi.....
Ma conclusion :
Si cette presse là n'a pas vraiment changé, alors que la condition féminine a beaucoup évolué ces dernières années, c'est bien la preuve que les journaux féminins ne sont pas source de régression sociale. Une accusation bien trop facile !! Le sujet est beaucoup plus complexe que ça. Alors que toutes les Colette, de France et de Navarre mènent leur vie à leur guise. Et surtout soyons vigilantes aux changements socio-politiques, économiques, religieux.... qui pourraient nous enlever nos libertés à toutes et à tous.