Les déferlantes
Claudie Gallay : Edition du Rouergue - 2008 (524 pages)
La mer, un phare, des oiseaux, un village, un secret, une histoire d’amour impossible, et une pincée de Jacques Prévert. C’est avec tous ces ingrédients que Claudie Gallay nous a concocté ce beau roman sensuel et mystérieux.
Une ornithologue
arrive en automne dans un village prés de la Hague, pour étudier le comportement des oiseaux. Elle se loge à « la Griffue » une maison en
retrait du village habitée par un frère et une sœur : Raphaël et Morgane. Lui est sculpteur, Morgane vit dans l’ombre de son frère et rêve d'une vie bien à elle. Pour savoir toutes les
nouvelles du village, il faut aller au café tenu par Lili, sa mère est à coté d’elle dans son fauteuil roulant, elle guette Théo son ex-mari qu’elle a quitté car il en aimait une autre, son amour perdu s’est transformé en une haine tenace.
L'ornithologue
arpente les landes, les falaises et les dunes pour observer les oiseaux mais son regard se porte de plus en plus sur les habitants du village qui semblent s'épier et cacher un douloureux secret.
L'arrivée du mystérieux Lambert va réveiller peu à peu les fantômes du passé, les langues vont se délier, on va poser d’étranges questions qui restent sans réponse : qui est cet enfant dont
la photo a disparu du mur du café et d’une certaine tombe ? Pourquoi le refuge d’enfants a fermé ses portes ? Qui a éteint le phare la nuit de cet horrible naufrage ?
Ce roman nous embarque dans une tempête de
sentiments et d’émotions, des lames de fond nous emportent avec les habitants de ce village dans cette terrible aventure, on ne peut revenir sur le rivage qu’à la dernière page et c’est avec
un grand regret que l’on quitte ce village, ces habitants et…..ce livre.
Claudie Gallay est
surprenante, elle écrit des livres à chaque fois différents mais on y retrouve avec bonheur son style d’écriture : des phrases courtes, une écriture qui a une sonorité, un rythme bien
particuliers qui me font beaucoup penser à l’écriture de Marguerite Duras.
Dans chaque roman, Claudie Gallay rend hommage, fait un clin d’œil à un écrivain, ou un poète. Dans ce roman c’est Jacques Prévert qui nous accompagne au fil des pages.
Jacques Prévert est mort le 11 avril 1977 dans sa maison à Omoville-La-Petite, une commune prés du village ou se déroule l’histoire ce roman.
Témoin de sa présence toujours vivante dans cette Hague qu’il avait choisie, un jardin Prévert a vu le jour. Il est ouvert au public, toujours fleuri en toute saison où l’on peut à son gré
écouter… et dessiner les oiseaux.
Maison de Jacques Prévert à Omonville-la-Petite.