Du roman à la réalité

Publié le par Nina

 


1er roman du club de lecture Luz ou le temps sauvage


Un grand merci à Sylire et à Lisa pour cette information qui a un lien direct avec la première lecture commune du "club de lecture"
Le roman "Luz ou le temps sauvage" fait echo à  l'horrible réalité de cet article.
Et merci aussi à Soledad Ferreira qui nous donne les liens en français (pour les nuls en langue étrangère!!) des articles parus sur 20 minutes.fr.

Procès d'une enfant enlevée de force à ses parents par la dictature

Un procès historique s’achève vendredi en Argentine. Pour la première fois, la fille biologique d’un couple disparu sous la dictature attaque ses «parents adoptifs» et le militaire qui l’avait arrachée à sa mère alors qu’elle n’avait que quelques semaines. Les avocats de Maria Eugenia Sampallo Barragan et le procureur général ont demandé la peine maximale, soit 25 ans de prison, contre les trois personnes qui sont accusées d’enlèvement de mineur, de falsification de documents publics et de suppression d’identité.

Lors d’une conférence de presse, lundi, Maria Eugenia Sampallo Barragan, aujourd’hui âgée de 30 ans, s’est déclarée contente d’arriver enfin au terme d’une procédure qui a débuté en 2001, lorsqu’elle a découvert sa véritable identité grâce à un test ADN. Dans un texte lu d’une voie tremblante, elle a également expliqué pourquoi on ne peut employer le terme de «parents adoptifs», ni même de «parents de cœur» dans les cas d’appropriation d’enfants.

«Je crois que nous pouvons nous demander si une personne qui a volé un nouveau-né; qui lui a caché qu’il avait été volé; qui a peut-être enlevé ou torturé ses parents; qui l’a séparé sciemment de sa famille (…); qui l’a maltraité, humilié et trompé quotidiennement; si une personne qui a fait tout ça ou seulement l’une de ses choses peut savoir ou ressentir ce que c’est que l’amour parental. À cette question, je réponds que non.»

Maltraitée tout au long de son enfance

Pour le reste, la jeune femme, qui a dit qu’elle ne donnerait aucune interview à la presse, a renvoyé aux déclarations qu’elle a faites devant le tribunal. Son témoignage au premier jour du procès avait ému la salle d’audience. Elle avait raconté comment ses «ravisseurs», selon son expression, l’avaient maltraitée tout au long de son enfance et lui avaient menti sur ses origines, lui disant tour à tour qu’elle était la fille d’une hôtesse de l’air ou d’une employée de maison, ou bien encore que ses parents biologiques étaient morts dans un accident de voiture.

Comme Maria Eugenia, environ 500 bébés ont été volés à leurs familles pendant cette page noire de l’histoire argentine (1976-1983). Seuls 88 d’entre eux ont retrouvé leur véritable identité à ce jour, grâce à l’acharnement de l’association des Grands-mères de la place de mai

 


De notre correspondante à Buenos Aires, Charlotte Peuvrier


20Minutes.fr, éditions du 03/04/2008 - 16h59 

 

Verdict en demi-teinte dans le procès des «bébés volés» en Argentine 

 

Juan Vittali AFP ¦ Maria Eugenia Barragan, fille de "disparus" argentins, le 31 mars 2008 à Buenos Aires

 

Après un mois et demi d’audiences, et surtout sept années de lutte pour Maria Eugenia Sampallo Barragan, la justice argentine a condamné vendredi le couple qui l’avait adoptée illégalement, ainsi que le militaire qui l’avait arrachée à sa mère, quelques semaines après sa naissance en captivité, lors de la dernière dictature militaire (1976-1983).

Reconnus coupables d’enlèvement et de séquestration de mineur, de falsification de documents publics et de suppression d’identité, les «parents adoptifs» de Maria Eugenia ont écopé respectivement de 8 et 7 ans de prison, tandis que l’ancien officier devra purger 10 années derrière les barreaux. Des peines bien en deçà de ce qu’avaient demandé les avocats de la jeune femme et le procureur général qui avaient requis le maximum prévu par la loi, soit 25 ans d’emprisonnement.

«Au moins il y a eu condamnation»

Le verdict de ce procès historique (c’est la première fois qu’une fille de «disparus» sous la dictature attaque ses «parents adoptifs») a déçu les organismes de défense des Droits de l’homme. «Lamentablement, nous avons pu vérifier que la séquestration d’enfants n’est pas considérée en Argentine, comme un délit majeur, a déploré Rosa de Rosinblit, vice-présidente de l’association des Grands-mères de la place de mai. Demain, ces ravisseurs marcheront dans les rues et croiseront nos petits-enfants. Mais nous devons être contents parce qu’au moins, il y a eu condamnation.»

C’est en tout cas ce que ressent Maria Eugenia aux dires de son avocat. La jeune femme, âgée de 30 ans, est satisfaite que les personnes contre lesquelles elle a porté plainte aient toutes les trois été condamnées. Avant l’annonce du verdict, maître Tomas Ojea Quintana déclarait d’ailleurs que ce procès était déjà en soi «une victoire, quelque chose de totalement réparateur pour Maria Eugenia».

Comme elle, environ 500 bébés ont été volés à leurs parents pendant cette page noire de l’histoire argentine et confiés à des familles de militaires ou proches du pouvoir. A ce jour, seuls 88 d’entre eux ont retrouvé leur véritable identité grâce à l’acharnement des Grands-mères de la place de mai.

Juan Vittali AFP ¦ Maria Eugenia Barragan, fille de "disparus" argentins, le 31 mars 2008 à Buenos Aires 


De notre correspondante en Argentine, Charlotte Peuvrier


20Minutes.fr, éditions du 05/04/2008 - 10h35

dernière mise à jour : 05/04/2008 - 10h36  

 

 

Publié dans Revue de presse

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J
ah !! je connais ce roman là !! chouette !! merci pour cette belle et saine lecture !! nobles combats que tu mènes !!! libertad !!
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N
<br /> En effet surtout en ce moment n'est-ce-pas!!! libertad !!!<br /> <br /> <br />
J
Merci pour ce billet qui récapitule brillamment une affaire que j'ai un peu suivi sur Internet.
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N
<br /> Merci Joelle et à bientôt<br /> <br /> <br />
L
Abject n'est même pas un mot suffisant... Se taire est acquiescer, il faut rester vigilant devant de telles inhumanités.
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N
<br /> Oui il faut toujours et toujours être vigilant la lutte pour les droits de l'homme n'est pas fini...<br /> <br /> <br />
F
Merci beaucoup Nina pour cet article qui me remet en mémoire le livre d'Elsa Osorio et je suis ravie d'apprendre cette première victoire face à cette cruauté !
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N
<br /> Merci Flornette et à bientôt<br /> <br /> <br />
S
Juste une petite précision : c'est Lisa qui a eu l'idée de relayer l'information. Elle a eu une excellente initiative. Merci également à toi pour cet article !
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N
<br /> <br /> Ha d'accord, je rajoute Lisa dans mon article et merci à toutes les deux<br /> <br /> <br /> <br />