Une gourmandise
Muriel Barbery
Edition Gallimard collection Folio
Hum ! que je me suis régalée en lisant ces pages, je suis certaine que ce roman aurait plu à Colette !
Pour tous ceux qui ont lu « l’élégance du hérisson », ce livre est construit de la même manière. Chaque chapitre présente un personnage, un lieu, un objet… la majeure partie du roman se passe rue de Grenelle et Renée la concierge fait une petite apparition au début du livre.
Le plus grand critique culinaire du monde habite rue de Grenelle, il lui reste quarante huit heures à vivre, son dernier désir est de retrouver une saveur oubliée, elle est nichée au plus profond de lui-même et pour s'en souvenir, il inspecte son passé, ravive ses souvenirs, et dresse le portrait des personnes qui dès l’enfance l’ont conduit à exercer son passionnant métier.
En premier lieu, Il y a la cuisine de sa grand-mère : « la cuisine était pour moi un antre magique je crois que toute ma carrière prend sa source dans les fumets et les odeurs qui s’en échappaient et, qui, enfant, me rendaient fou de désir »
Et puis son grand-père qui pendant les vacances en Bretagne organisait rituellement un barbecue de sardines grillées : « Les yeux exorbités, je fixais l’objet de mon désir ; la peau grise et cloquée, sillonnée de longues trainées noires, n’adhérait même plus aux couteaux qu’elles recouvraient »
Et il y a tous les autres, sa tante Marthe avec sa maison et son jardin remplis d’odeurs enivrantes, les cuisiniers du monde entier qui lui font découvrir les saveurs de mets inconnus, les gens qu’il a rencontré par hasard et qui lui ont offert des repas simples et somptueux à la fois, comme l’invitation dans la ferme en Normandie, ces pages sont à lire avec délice, autant par la description du repas que par la rencontre et la conversation avec les habitants de la ferme.
Mais ce roman n’est pas un simple livre sur l’art culinaire et les saveurs exotiques des plats cuisinés avec recherche, c’est aussi le portrait d’un tyran qui a
consacré sa vie à son métier, à sa passion, à son prestige, qu’il en a oublié la simplicité du quotidien. De ce fait, Il dédaignait sa femme, ses enfants et ses petits-enfants et a ainsi empêcher le développement harmonieux de sa famille.
En conclusion, « la saveur oubliée » donne matière à méditer !!!
Alors lisez ce livre avec appétit, il le mérite vraiment et offrez le ensuite……………..